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lundi 4 juillet 2011

Les baba banks

Récemment, l'actualité indienne s'est vue envahie par des histoires de babas, des sages que des milliers, voire des millions de fidèles vénèrent, invoquent ou visitent pour obtenir leur bénédiction.

Sai Baba
Commençons par le plus âgé (né en 1926-2011) et sans doute le plus connu, car ses photos et posters collés dans de nombreuses boutiques, ou se vendant sur les trottoirs, sautent au visage de tout visiteur.
Je vous parle de Sai Baba, qui a pris ce nom car dès l'âge de 15 ans, il se disait être la réincarnation de Sai Baba de Shirdi, mort en 1918.

Revenons à notre histoire : Sai Baba est décédé le 24 avril dernier à 85 ans. La gloire lui est venue par ses actions "miraculeuses" diverses et variées, réelles ou imaginées (apparition et disparition d'objets, don d'ubiquité...)
Aussitôt, les Indiens l'ont considéré comme une divinité, tant et si bien que sa renommée, qui était cependant controversée et critiquée par certains mécréants, a traversé les 7 mers et s'est étendue dans le monde, touchant des dizaines de millions de babaïstes (les chiffres sont difficiles à déterminer car ils varient selon les sources).
Dès lors, dans les années 70, le mouvement prend la tournure d'une véritable entreprise, qui vit grâce à l'argent des fidèles.
Néanmoins, un baba se doit de montrer l'exemple : il crée donc des écoles, des collèges, des hôpitaux et des ONG, et un temple et un ashram pour ses fans, dans son village de Puttaparthi (Andhra Pradesh). Il a aussi pris en charge l'approvisionnement en eau potable d'un district de 1,2 millions d'habitants. Que du bon !

Après qu'il soit mort dans son propre hôpital, ses funérailles ont rassemblé près de 500.000 personnes (oui, je ne me trompe pas), dont le Premier ministre, Manmohan Singh, et d'autres personnalités comme Sonia Gandhi et plusieurs autres ministres. Comme tous les saints indiens, Sai Baba a été enterré.

Et maintenant ? Passons à la fortune de Sai Baba qui n'a pas d'héritiers direct ; trois administrateurs, dont son neveu avaient été nommés comme tels. Les chiffres sont extrêmement variables. Son trust (entreprise) est estimé à des sommes variables mais extraordinairement élevées pour l'Inde.
Quant à son coffre personnel (dans sa chambre à coucher), maintenant surnommé Petite Suisse, il contenait 98 kilos d'or, 307 d'argent, et 12 crore de roupies en cash, soit environ 1.800.000 euros. Sa famille, en particulier son neveu et les administrateurs du trust disent ne pas être au courant de la provenance de ce trésor.
La police et les impôts font leur enquête. Affaire à suivre.


Baba Ramdev
Le second baba, c'est Baba Ramdev (né en 1965), dont je vous ai déjà parlé, et qui rassemble des milliers de personnes, soit en plein air, soit derrière leur écran de télévision, pour des séances de yoga qui doivent guérir de toutes sortes de maladies.
Ce yogi est aussi un activiste engagé entre autres dans la lutte anticorruption en Inde (je vous en reparlerai plus tard, de la corruption).
Il y a quelques semaines, il a entamé une grève de la faim pour que le gouvernement rapatrie en Inde tout l'argent indien caché dans des banques étrangères, car une loi anticorruption est en cours de préparation (depuis 42 ans, notez...)
Au bout de 9 jours de jeûne à Delhi en compagnie de nombreux sympathisants, et malgré les appels du gouvernement, il s'est retrouvé aux urgences d'un hôpital, ce qui a donné lieu à de nombreux commentaires de grands yogis indiens sur ses méthodes yogiques.
Cette action a attiré l'attention du gouvernement et des médias sur la fortune de Baba Ramdev en Inde et à l'étranger (il a acheté une île en Ecosse pour y construire un centre de bien-être). Le chiffre  de 1.000 crore, récusé par l'intéressé, a été avancé.
Lui aussi a fondé un trust en 2006, dont le but est de développer le plus grand centre de médecine ayurvédique du monde à Hardwar (Uttarakhand). Affaire à suivre.

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