Farzana est rentrée, je suis allée récupérer une bonne quinzaine d'affiches chez elle, où j'ai rencontré
Avni, l'une de ses amies
bombayite de passage à Paris avec son mari qui assiste à une conférence.
Avani vit dans une famille traditionnelle
gujaratie (de
l'Etat du
Gujarat) : tous les membres de la famille habitent sous le même toit (une maison centenaire en l'occurrence). Tôt le matin, avec l'autre belle-fille de la maison, elle prépare les
chapatis (galettes de pain), le petit déjeuner et le déjeuner de son époux. C'est le chauffeur qui est chargé de porter les
dhabba (sorte de gamelle pour le repas, voir la photo). La cuisine est strictement végétarienne. Le soir, quand son mari rentre,
Avani éteint la télévision et s'occupe de son époux : "Je lui donne d'abord un verre d'eau, puis nous parlons",
dit-elle.
Après notre conversation sur le cinéma indien, elle est si étonnée que quelqu'un en France puisse s'intéresser de si près à Guru
Dutt et en connaisse plus qu'elle sur le sujet, qu'elle m'invite à passer la voir dès notre prochain passage à
Bombay. Je lui donne mon adresse
e-mail, et elle me donnera celle de son fils dès son retour en Inde (car elle n'a pas son ordinateur à elle).
J'ai devant moi 2 femmes indiennes qui débattent des mêmes sujets :
Farzana l' Occidentale, et
Avani, la traditionnelle, séparées par un océan de différences, mais sans doute reliées par le même statut social, d'après ce que j'ai pu voir et entendre (nous parlions toutes en anglais).
Les affiches rapportées par
Farzana sont presque toutes dans un excellent état, compte tenu de leur âge. Nous lui devons une fière chandelle pour le service qu'elle nous a rendu. Plus que ravis, nous avons appelé
Arif et
Zahid à
Bombay pour leur dire combien nous sommes contents de ces affiches qui vont peut-être nous permettre d'amortir les dépenses engagées.
Inch' Allah (c'est le Ramadan).
Bientôt, le prochain épisode.
Sally