Alors que Raj va raccompagner Vidya chez elle, ils rencontrent l'agent de police (toujours le même) qui fait savoir à Raj qu'il y a le feu dans sa blanchisserie.
– Le fer à repasser, s'exclame Raj en détalant pour rejoindre au plus vite son lieu de travail.
Le patron est en colère.
– Qui a fait ça ?
Une bonne engueulade du patron accompagnée d'une retenue sur son salaire...
Raj doit livrer des vêtements dans un immeuble cossu comme il n'en a jamais vu.
Il frappe chez le client dont la porte est ouverte puis entre, observe l'ameublement luxueux et choisit un fauteuil moelleux en attendant.
Sur la table basse, devant lui, un jeu de cartes attire son attention : il s'en saisit et bat les cartes comme un véritable professionnel (où a-t-il appris ça, cet orphelin ? On ne le saura jamais).
Alors qu'il lui reste plusieurs fois 3 as en main, une voix de femme se fait entendre depuis la porte entrouverte :
– Bravo !
– Je v... viens livrer des vê...tements, annonce Raj nerveusement en se levant et en tendant la facture.
– Asseyez-vous et battez les cartes ! Le ton est sans appel
– Voilà les 3 as... Vous savez, je ne suis pas un 420, je ne suis pas un escroc. La facture...
La femme sort de la pièce en réfléchissant, puis revient quelques instants plus tard.
Elle scrute Raj des pieds à la tête.
– Changez de vêtements, ordonne-t-elle pensivement.
– Pardon ?
Pendant ce temps, Vidya attend la visite de Raj à son père.
Chez la cliente
La femme ouvre la double-porte sur Raj avec un sourire de satisfaction. Elle s'approche de lui.
– Ne craignez rien, je m'apelle Maya et je voudrais...
– Oubliez tout ça, je vous offre une nouvelle vie, vous n'êtes plus le même Raj, mais un vrai prince, riche... Ces vêtements vous apporteront partout le respect et on sera fier d'être votre ami. Venez avec moi dans le monde de la richesse ! (Ils sortent.)
Dans un luxueux club de jeu
Maya entre avec un Raj intimidé par l'ambiance. Elle va saluer des amis, puis revient rapidement vers lui.– Comportez-vous royalement, avec classe, vous comprenez ?
– Je comprends. Il faut que je change de masque, c'est ça ?
– Bonjour, fait Maya, je voudrais vous présenter Raj Kumar de...
– ... Piplinagar, invente Raj.
Ils se serrent la main :
– Vous aimez jouer aux cartes ?
– Quand j'ai les 3 as !
Et tous d'éclater de rire en prévision de la soirée qui se prépare.
— Ah ! Mais voilà Seth Sonachand Dharmanand, le roi du coton. Bonjour, venez que je vous présente Raj Kumar de Piplinagar.
– Enchanté de vous voir... Il me semble que nous nous sommes déjà croisés. Sur la route ?
– Peut-être sommes-nous dans le même business...
La partie commence avec de petites mises, un joueur laisse sa place à Seth qui impose ses règles, seulement du cash, et qui demande à battre les cartes à la place de Raj.
– Vous me suspectez ? C'est insultant...
– A vous de miser.
Les billets commencent à défiler par paquets de 1.000 roupies, l'un renchérissant sur l'autre.
– Je peux consulter mon frère au téléphone ? demande Raj.
On l'entend depuis la table de jeu : D'accord pour 5.000 ? OK ! Je rentre bientôt.
– Je pense que vous avez 3 as, murmure Seth quand Raj revient.
– Tenez, voici mes cartes, répond Raj,
– 2, 3 et 5, c'était du bluff ! s'exclame Seth. Mais de vous avoir rencontré, c'est du profit en vue...
Chez Maya
Elle compte l'argent gagné par Raj.
– 19.800 roupies...
Raj entre dans la pièce pour rendre le costume de soirée.
– J'ai gagné tout ça ?
– Vous pouvez partir maintenant, répond Maya brusquement.
– Mais on devrait se partager cet argent à parts égales, propose Raj.
– A parts égales ? Vous vous croyez mon égal ? N'oubliez pas que vous travaillez dans une blanchisserie. Regardez-vous, votre visage, vos vêtements... Retournez donc dans votre ruisseau, termine-t-elle comme une furie. Et voilà votre pourboire... 10 roupies !
Et Raj repart avec ses rêves de grandeur. Il a laissé le billet de 10 roupies.
Raj repense aux paroles cruelles de Maya quand il entend frapper à la porte. C'est Seth qu'il découvre sur le seuil.
– Bonjour Monsieur Raj Kumar, fait ce dernier avec moquerie.
Il entre et regarde les habits qui pendent.
– On dirait que Piplinagar se spécialise dans la blanchisserie en ce moment... Dommage de moisir ici avec votre talent... Maya vous a trompée, elle a eu tort. L'honnêteté devrait toujours faire partie du business.
– Un homme avec votre cerveau mérite de gagner des lakh (100.000 roupies) et même des crore (10.000.000 de roupies).
– C'est si facile que ça de devenir riche ? demande Raj.
– Tenez, prenez ça.... Disons que c'est une avance sur notre partenariat...Raj saisit la liasse pendant que Seth quitte la blanchisserie, sourire aux lèvres.
Chez Vidya
Pour la fête de Diwali, Vidya termine un rangoli pendant que les pétards et les feux d'artifice éclatent dehors.
– Papa, c'est Diwali, allez vous changer (à l'occasion de cette fête on met un vêtement neuf). Elle pousse la chaise roulante vers la chambre de son père, et va ouvrir la porte car on vient de cogner contre le battant.
C'est Raj.
– Toi ? Mais tu as l'air d'un gentleman...
– Oh ! J'ai loué tous ces vêtements, et je t'ai apporté ça !
Vidya ouvre le paquet.
– Un sari... Mais, comme il a l'air cher !
– C'est le premier cadeau que j'achète, je ne l'ai pas loué !
– Va le mettre, lance le père, car il est offert avec amour.
Il discute avec Raj pendant que Vidya va se changer.
– On dirait que vous avez trouvé un trésor...
– J'ai seulement la clé pour le moment... répond Raj qui voit réapparaître Vidya dans son nouveau sari.
Elle prend la bénédiction de son père et part avec Raj pour le temple et pour profiter de la fête.
Au luxueux Taj Mahal Palace
– On devait aller au temple de Laxmi (déesse de la Richesse), reproche Vidya.
– Mais nous sommes dans son temple, et tous les gens ici sont ses dévôts...
Un homme de la dernière soirée de jeu s'élance vers Raj.
– Bonsoir Monsieur Raj Kumar. Et voyant Vidya, mais quelle est donc cette lune ?
– La princesse de Vidyanagar, invente Raj. Ne lui posez pas trop de questions, elle est très discrète.
Un autre joueur vient prendre la main de Vidya, la princesse, et l'emmène à sa table.
Maya s'approche lentement de Raj.
– Alors, tu m'évites, tu ne viens pas jouer une partie ?
– Pour 10 roupies ? Excuse-moi, je suis occupé...
Il va rejoindre la table où Vidya est assaillie de questions "princières".
Maya arrive, elle aussi.
– Maya, venez faire la connaissance de la princesse de Vidyanagar, lui propose un ami.
– Ohoh ? Elle est du même niveau que le prince, je suppose, dit-elle en regardant Raj (Raj signifie prince en hindi).
– Quel beau sari vous portez, princesse ! Il vient de Leelaram ? J'ai le même, mais il n'est pas encore revenu de la blanchisserie...
Vidya a compris ; elle se lève pour partir malgré Raj qui veut la retenir, et court vers le lobby où elle se met à pleurer.
Raj, qui tente de la retrouver se heurte à Seth dans le lobby.
– Je cherche Vidya, elle est partie... (elle est tout près et entend la conversation)
– Vous en trouverez d'autres, plein d'autres des Vidya.
– Maintenant, c'est Maya qu'il vous faut...
Chanson Mudh Mudh Ke Na Dekh par Asha Bhosle et Manna Dey
Chez Vidya
Rentrée chez elle, elle enlève aussitôt le sari offert par Raj. Par la fenêtre, elle le voit arriver chez elle en titubant.
Elle sort à la rencontre d'un Raj ivre qui lui saisit durement le poignet.
– Laisse tomber ta moralité et ta piété. Vois le monde comme il est !
– Tu es saoul, lâche-t-elle avec mépris.
– Tout ce qui compte, c'est ça (il montre des poignées de billets), l'argent, le respect, le luxe. Une nouvelle vie pour toi et moi. Tu veux m'accompagner dans ce nouveau monde ?
– Tout s'achète dans ton monde, mais je ne suis pas à vendre !
– Alors je pars. Tu vas avoir faim... Pas moi...
Chanson O Janewale par Lata Mangeshkar
Chez Seth
Raj entre dans l'immense hall de la maison de Seth.
– Devenir riches par tous les moyens... aux courses... aux cartes... dans les mines d'or...
– Et vous pourriez transformer les pierres en or ?
– Quoi ?... Ah ! je crois comprendre...
Dans les bureaux tout neufs de Tibet Gold Co.
Un petit homme se présente au bureau de Raj, où on l'a fait entrer. Raj, au téléphone semble traiter des affaires en anglais avec New York, puis en japonais avec Tokyo (il a un comparse qui l'appelle du standard).
– Tout le monde veut des parts de Tibet Gold, se plaint Raj, mais je ne peux pas leur donner satisfaction...
– J'en voudrais 50, et d'autres plus tard... demande le petit homme.
– je vous en donne 20 au plus.
Le petit homme sort 5.000 roupies en cash.
– Prenez cet argent et donnez-moi 50 actions.
Finalement, Raj prend l'argent, satisfait de sa manœuvre.
Chez le prêteur
– Non, non, Vidya, tu ne peux pas vendre le savoir... Dis-moi, j'ai entendu dire que tu allais te marier ! Alors ta chance va tourner. Je te l'avais dit qu'un jour ton prince viendrait.
Raj entre dans la boutique, élégamment vêtu. Il voit Vidya.
– Que fais-tu ici ?
– Je vends des livres...
– Et moi je viens racheter mon honnêteté... Au fait, comment va l'école où tu élèves de petits saints ?
– Elle a fermé. Et les petits saints sont devenus des voyous, et seront bientôt des 420.
– Je peux t'aider ?
– Ouvre ta propre école et apprends-leur à tromper les gens !
Elle sort.
Le prêteur tend la médaille à Raj, mais il part sans la reprendre.
Chez Raj
Il s'habille pour sortir en ce soir de réveillon et voit dans le miroir le reflet de l'ancien Raj qui lui parle.
– Hum, ce costume, cette cravate, tu es très beau ! Tu es heureux maintenant que tu es important ?
– Non, je suis triste. Tu sais que je ne suis pas un grand homme...
Le reflet du miroir disparaît.
– Raju ! (diminutif affectueux de Raj) Qu'es-tu devenu ?
Chez le vendeur de thé du trottoir
– Tu es en retard aujourd'hui. Tiens, prends ton thé.
– Je n'ai même pas un anna, fait tristement Vidya.
Au même moment, une luxueuse voiture blanche avec chauffeur s'arrête devant le stand, et Raj en descend. Il se dirige vers Vidya qui s'apprête à partir.
– Par des moyens qui vont te mener en prison ? Tu ne penses qu'à l'argent, l'argent, l'argent. Qu'es-tu devenu ? Tu as tout détruit ! Va-t'en, va t'acheter de l'amour !
Réveillon dans un lieu luxueux
Raj entre et voit Maya qui s'approche de lui en dansant dans son fourreau de lamé...
Il aperçoit Seth et tous ses amis qui s'amusent...
Pris de vertige et de dégoût, il sort de la salle en courant et part rejoindre ses amis du trottoir.
Chanson Ramaya Vastavaiya
par Lata Mangeshkar, Mukesh et Mohd. Rafi
– Il a tiré 6 balles à blanc sur moi, mais il ne savait pas que j'avais changé les munitions... une seule balle aurait suffit. C'était pour le peuple ou pour l'argent du peuple ?
Le policier donne des ordres puis se tourne vers Seth.
– Monsieur, vous et tous vos amis, suivez-moi...
– Regardez-les, ajoute Raj. Ils sont riches et respectables, pourtant ce sont des 420. J'ai gardé votre argent en sécurité... si vous voulez le reprendre, unissez-vous, n'éparpillez pas une telle fortune... avec 100 roupies, pas de maison, mais avec 1 million c'est possible !
Quand je suis arrivé à Bombay, j'étais honnête et plein d'espoir. Mais j'ai tout perdu. Que Dieu bénisse la personne qui m'a stoppé. Ne faites jamais mes erreurs...
Un policier demande à Raj de le suivre.
Au palais de justice
Seth et ses amis sortent de la salle du tribunal pour monter dans un fourgon policier.
Au milieu des journalistes, Raju, supposé libre, est présent dans son habit du début.
Epilogue
Raju reprend la route pour quitter Bombay.
Derrière lui, Vidya court pour le rattraper et le faire revenir vers la ville où des immeubles flambant neufs annoncent une nouvelle vie pour les délaissés d'hier (rappel de l'action socialiste de Nehru qui était Premier ministre à l'époque du film).
– Vive Raj ! Je savais bien qu'il reviendrait ! dit l'un.
– Quand nos maisons seront-elles prêtes ? demande l'autre
Raj ne comprend pas.
– Regarde cette réclame ! Des maisons pour le peuple pour 100 roupies !
Raj ne comprend pas.
– Regarde cette réclame ! Des maisons pour le peuple pour 100 roupies !
Chez Seth
Poussé par la colère, Raj entre violemment chez Seth et se dirige droit vers lui.
– Qui a sorti cette réclame avec mon nom et ma photo ?
– Qui a fait ça ? Qui va y croire ? insiste Raj.
– C'est du rêve... tu sais combien de pauvres vivent sur les trottoirs dans cette ville ? Ils veulent tous une maison à eux.
– Vous croyez que je vais tromper des pauvres pour vous enrichir ?
–Tu n'as pas le choix, ton nom figure partout.
– Reprenez votre argent, je veux la paix de l'âme... notre collaboration est terminée !
– Je peux t'achever d'un claquement de doigts. Toutes les fausses actions de Tibet Gold sont signées de toi et j'ai été le premier à t'en acheter... et je serai le premier à t'attaquer sous la section 420... Tu ne peux pas t'en tirer, tu es pris au piège...
– Tu as peur maintenant ? Tu veux t'enfuir chez ta minable maîtresse d'école ?
Raj gifle Maya qui réplique aussitôt.
– Elle n'est pas pour toi, tu as besoin de moi. Tu travaillais dans une blanchisserie, et maintenant tu as tout, argent, voiture, maison... Si tu restes avec Seth, tu vas jouer avec des millions et tu ne seras plus un 420 mais un homme influent, un philanthrope ! Seth t'exploite pour lui. Tu pourrais le doubler...
– Oui, le doubler...
Bureau de Raj
Une queue impressionnante attend jusque sur le trottoir de s'inscrire pour obtenir une maison.
Raj encaisse l'argent avec empressement.
Seth vient aux nouvelles.
– Alors, combien de maisons vendues ?
– 114.557 personnes se sont inscrites, annonce Raj.
– Bravo !
Le standardiste vient annoncer qu'un groupe veut encore s'inscrire.
– S'ils ont du cash, ils peuvent entrer. Je ne sais pas comment refuser l'argent, déclare Seth. Retourne à ton bureau... je pars, et on se revoit pour le partage du butin.
Les portes s'ouvrent sur ses habitants du trottoir de Raj qui s'extasient sur les grandioses locaux.
C'est le mendiant qui vient le premier devant le bureau de Raj.
Puis Ganga Mai s'approche et dépose des billets pliés sur le bureau.
– Voilà, prends ça... 225 roupies, c'est leurs économies à eux trois. Voilà mes bijoux... fais-nous une maison... elles vont vraiment être construites ?
– Tout ce que vous voulez arrivera vraiment, fait Raj, hésitant.
Ils doivent être impatients de recevoir leur part... Seth et ses amis ont décidé de toi... tu recevras seulement 20.000 roupies et un billet d'avion... et ils diront que tu t'es enfui avec l'argent ! (Pendant ce temps, Raj range l'argent dans la serviette et on voit qu'il y met aussi une arme à feu.)
Au moment où Maya veut s'emparer de la serviette contenant l'argent, ils entendent une voix.
– Vidya !
– Tu construis des maisons maintenant ? demande Vidya.
Vidya regarde Raj.
– Une médaille en or ? intervient Maya. Ça se vend 80 roupies au marché.
Maya tente à nouveau de prendre la serviette.
– Ce n'est pas ton argent... ni le mien fait Raj en agrippant la poignée.
– A qui alors ? Tiens, voilà le passeport, les billets. Le taxi attend. Bientôt nous serons loin de l'Inde et de la justice de Seth...
La porte s'ouvre. Seth entre, suivi de ses fidèles amis.
Raj est cerné par le petit groupe, les portes sont fermées, il cherche une autre sortie dans l'immense maison.
Il lance la serviette sur laquelle tous se précipitent, et ainsi commence une course-poursuite à l'intérieur du bâtiment dont les participants sont autant de chiens sur un même os.
Seth saisit le téléphone.
– Allô, police ! Je suis Seth Sonachand Dharmanand. Venez vite, des voleurs sont entrés dans ma maison.
Il repart dans la mêlée où la serviette malmenée finit par s'ouvrir et déverser son trésor de... papiers divers, et une arme.
– Que des papiers ! Où est l'argent ? crie Seth suivi par ses acolytes.
– J'emporte la preuve de vos crimes. Tout le monde connaîtra maintenant votre véritable visage...
Seth s'empare de l'arme, et tire plusieurs fois sur Raj qui tombe à terre.
A l'extérieur de la maison, on entend les coups de feu.
La rumeur se répand qu'on a tiré sur Raj, et la foule se presse à l'intérieur de la maison où gît son corps.
Seth prend la parole.
– J'ai tiré sur lui pour vous tous. Il s'enfuyait avec votre argent. Vous savez, c'était un vrai 420.
– C'est faux, intervient Vidya, c'est vous qui l'avez transformé en escroc ! Quand il est arrivé à Bombay il était si plein de joie. Il a dû dormir sur le trottoir. Vous lui avez appris vos sales tours, le mensonge, les tromperies. C'est vous le véritable criminel !
La police arrive.
– Vous savez qui je suis ? demande Seth.
– Bien sûr, répond le policier.
– Je sers l'humanité, c'est mon premier devoir. Cet homme s'enfuyait avec l'argent des pauvres. Pour eux, j'ai tiré. Si je suis un criminel, qu'on me pende, je donnerai ma vie pour le peuple.
– Quel mensonge ! Je suis encore vivant ! fait Raj en se relevant.
Poussé par la colère, Raj entre violemment chez Seth et se dirige droit vers lui.
– Qui a sorti cette réclame avec mon nom et ma photo ?
– Tu as quitté l'hôtel en laissant Maya en colère. Tu n'aurais pas dû...
– Qui a fait ça ? Qui va y croire ? insiste Raj.
– C'est du rêve... tu sais combien de pauvres vivent sur les trottoirs dans cette ville ? Ils veulent tous une maison à eux.
– Vous croyez que je vais tromper des pauvres pour vous enrichir ?
–Tu n'as pas le choix, ton nom figure partout.
– Reprenez votre argent, je veux la paix de l'âme... notre collaboration est terminée !
– Je peux t'achever d'un claquement de doigts. Toutes les fausses actions de Tibet Gold sont signées de toi et j'ai été le premier à t'en acheter... et je serai le premier à t'attaquer sous la section 420... Tu ne peux pas t'en tirer, tu es pris au piège...
– Vidya avait raison, murmure Raj.
– Tu n'as pas besoin de Vidya, mais de Maya, répond Seth en sortant et en laissant place libre à Maya.
– Tu as peur maintenant ? Tu veux t'enfuir chez ta minable maîtresse d'école ?
Raj gifle Maya qui réplique aussitôt.
– Elle n'est pas pour toi, tu as besoin de moi. Tu travaillais dans une blanchisserie, et maintenant tu as tout, argent, voiture, maison... Si tu restes avec Seth, tu vas jouer avec des millions et tu ne seras plus un 420 mais un homme influent, un philanthrope ! Seth t'exploite pour lui. Tu pourrais le doubler...
– Oui, le doubler...
Bureau de Raj
Une queue impressionnante attend jusque sur le trottoir de s'inscrire pour obtenir une maison.
Raj encaisse l'argent avec empressement.
Seth vient aux nouvelles.
– Alors, combien de maisons vendues ?
– 114.557 personnes se sont inscrites, annonce Raj.
– Bravo !
Le standardiste vient annoncer qu'un groupe veut encore s'inscrire.
– S'ils ont du cash, ils peuvent entrer. Je ne sais pas comment refuser l'argent, déclare Seth. Retourne à ton bureau... je pars, et on se revoit pour le partage du butin.
Les portes s'ouvrent sur ses habitants du trottoir de Raj qui s'extasient sur les grandioses locaux.
C'est le mendiant qui vient le premier devant le bureau de Raj.
– Voici mon trésor d'un mendiant... 97 roupies, 6 annas et 2 fausses pièces. Il manque 2 annas... enlevez un verrou.
– Je paierai la différence, répond Raj en souriant.
Puis Ganga Mai s'approche et dépose des billets pliés sur le bureau.
– Voilà, prends ça... 225 roupies, c'est leurs économies à eux trois. Voilà mes bijoux... fais-nous une maison... elles vont vraiment être construites ?
– Tout ce que vous voulez arrivera vraiment, fait Raj, hésitant.
– Alors, nous te laissons maintenant. Dieu te bénisse.
Ils partent en croisant Maya qui arrive d'un pas décidé.
– Prépare-toi, j'ai tout arrangé ! Voilà la serviette pour l'argent.
Ils doivent être impatients de recevoir leur part... Seth et ses amis ont décidé de toi... tu recevras seulement 20.000 roupies et un billet d'avion... et ils diront que tu t'es enfui avec l'argent ! (Pendant ce temps, Raj range l'argent dans la serviette et on voit qu'il y met aussi une arme à feu.)
Au moment où Maya veut s'emparer de la serviette contenant l'argent, ils entendent une voix.
– Je peux entrer ?
– Vidya !
– Tu en veux une ?
– A quoi bon ? Il faut un homme pour transformer une maison en foyer...
Vidya regarde Raj.
– J'ai un cadeau pour toi... la médaille d'honnêteté que tu as mise au clou. Elle pourrait te servir.
– Une médaille en or ? intervient Maya. Ça se vend 80 roupies au marché.
– A ce prix-là, ce n'est pas de l'honnêteté, répond Vidya en sortant.
– Ce n'est pas ton argent... ni le mien fait Raj en agrippant la poignée.
– A qui alors ? Tiens, voilà le passeport, les billets. Le taxi attend. Bientôt nous serons loin de l'Inde et de la justice de Seth...
La porte s'ouvre. Seth entre, suivi de ses fidèles amis.
– Raj, tu allais t'enfuir avec l'argent ?
Raj est cerné par le petit groupe, les portes sont fermées, il cherche une autre sortie dans l'immense maison.
Il lance la serviette sur laquelle tous se précipitent, et ainsi commence une course-poursuite à l'intérieur du bâtiment dont les participants sont autant de chiens sur un même os.
Seth saisit le téléphone.
– Allô, police ! Je suis Seth Sonachand Dharmanand. Venez vite, des voleurs sont entrés dans ma maison.
Il repart dans la mêlée où la serviette malmenée finit par s'ouvrir et déverser son trésor de... papiers divers, et une arme.
– Que des papiers ! Où est l'argent ? crie Seth suivi par ses acolytes.
– J'emporte la preuve de vos crimes. Tout le monde connaîtra maintenant votre véritable visage...
Seth s'empare de l'arme, et tire plusieurs fois sur Raj qui tombe à terre.
A l'extérieur de la maison, on entend les coups de feu.
La rumeur se répand qu'on a tiré sur Raj, et la foule se presse à l'intérieur de la maison où gît son corps.
Seth prend la parole.
– J'ai tiré sur lui pour vous tous. Il s'enfuyait avec votre argent. Vous savez, c'était un vrai 420.
– C'est faux, intervient Vidya, c'est vous qui l'avez transformé en escroc ! Quand il est arrivé à Bombay il était si plein de joie. Il a dû dormir sur le trottoir. Vous lui avez appris vos sales tours, le mensonge, les tromperies. C'est vous le véritable criminel !
La police arrive.
– Vous savez qui je suis ? demande Seth.
– Bien sûr, répond le policier.
– Je sers l'humanité, c'est mon premier devoir. Cet homme s'enfuyait avec l'argent des pauvres. Pour eux, j'ai tiré. Si je suis un criminel, qu'on me pende, je donnerai ma vie pour le peuple.
– Quel mensonge ! Je suis encore vivant ! fait Raj en se relevant.
– Il a tiré 6 balles à blanc sur moi, mais il ne savait pas que j'avais changé les munitions... une seule balle aurait suffit. C'était pour le peuple ou pour l'argent du peuple ?
– Quel argent ? demande le policier. Où est-il ?
– Là où il doit être, monsieur. Prenez cette clé, tout est dans le coffre, là-haut.
Le policier donne des ordres puis se tourne vers Seth.
– Monsieur, vous et tous vos amis, suivez-moi...
– Regardez-les, ajoute Raj. Ils sont riches et respectables, pourtant ce sont des 420. J'ai gardé votre argent en sécurité... si vous voulez le reprendre, unissez-vous, n'éparpillez pas une telle fortune... avec 100 roupies, pas de maison, mais avec 1 million c'est possible !
Un policier demande à Raj de le suivre.
Au palais de justice
Seth et ses amis sortent de la salle du tribunal pour monter dans un fourgon policier.
Au milieu des journalistes, Raju, supposé libre, est présent dans son habit du début.
Epilogue
Raju reprend la route pour quitter Bombay.
Derrière lui, Vidya court pour le rattraper et le faire revenir vers la ville où des immeubles flambant neufs annoncent une nouvelle vie pour les délaissés d'hier (rappel de l'action socialiste de Nehru qui était Premier ministre à l'époque du film).
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