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Vous allez devenir addicts. Vous êtes prévenus !

dimanche 31 mai 2009

La photo de la semaine - Agra

© Bollymages. Agra, septembre 1992

Le Taj Mahal comme on ne le voit pas souvent : sur la terrasse inférieure du mausolée, deux femmes bavardent : "Quatorze enfants ? J'espère que c'étaient des garçons !"

samedi 30 mai 2009

Chanson de film - Ghulam (1998)

Ghulam (Serviteur) voit la rencontre d'un acteur déjà confirmé, Aamir Khan, et d'une quasi-débutante, Rani Mukherji dans son 2e film.
Une histoire d'amour, sur fond de bande de malfrats, dont l'intérêt réside dans l'interprétation d'Aamir et les talents balbutiants de Rani. A l'époque, on dirait que la garde-robe de notre Rani, pourtant mignonne, n'intéressait pas encore les designers !
La chanson Aati Kiya Khandala (Tu veux venir à Khandala ?) est un récent classique : dans Ghulam, c'est Aamir qui chante sa propre partie ; et dans K3G, Amitabh chante le début de cet air à Jaya dans la scène de l'anniversaire, puis perd la mémoire des paroles. Vous vous rappelez ? C'est Kajol qui prend la suite.
Pour info, Khandala est une station climatique réputée du Maharashtra, à peu près facile à atteindre depuis Bombay, où l'on se rend le week-end pour profiter de l'air frais et de la nature à 600 mètres d'altitude.
Réalisateur : Vikram Bhatt
Héroïne : Rani Mukherji
Héros : Aamir Khan (voir hier)
Compositeurs : Jatin-Lalit
Chanteurs : Aamir Khan, Alka Yagnik

vendredi 29 mai 2009

Familles du cinéma indien : les Hussain

Tout commence avec les deux frères Nasir et Tahir Hussain.

Nasir Hussain (1934-2002) fut d'abord scénariste, puis producteur et réalisateur. Ses penchants pour la musique l'on amené à collaborer maintes fois avec R.D. Burman et à produire des films dont les chansons sont parmi les plus marquantes des années 1960-1970, comme celles de Dil Deke Dekho (1959), de Teesri Manzil (1966), de Caravan (1971), ou de Yaadon ki Baaraat (1973).

En 1989 et en 1993, il reçut avec son fils Mansoor Khan (photo ci-jointe), réalisateur, le Filmfare du meilleur film pour Qayamat Se Qayamat Tak et Jo Jeeta Wohi Sikandar grâce auxquels il lança son neveu Aamir Khan.

Tahir Hussain
Il fut d'abord assistant metteur en scène dans deux films de son frère Nasir dans les années 1950, puis acteur, toujours pour son frère, dans les années 1960.
Sa principale activité reste la production, qui laissa à son fils de si mauvais souvenirs de galère, que ce dernier hésita longuement avant de se décider à produire Lagaan.
Bien qu'il n'ait pas laissé de grands classiques, Tahir Hussain a reçu le Filmfare du meilleur film en 1983 pour Hum Hain Rahi Pyar Ke, et a "produit" plusieurs enfants dont le plus connu est Aamir Khan.

Aamir Khan (1965)
Le fils de Tahir Hussain, qui a vraiment commencé sa carrière en 1988 grâce à son oncle Nasir et à son cousin Mansoor, a fait bien du chemin, puisqu'il est aussi passé à la production et à la réalisation. Cet artiste complet et perfectionniste collectionne les récompenses. Il s'est hissé à l'une des 3 premières places du box-office. Récemment, c'est lui qui a produit Jaane Tu... Ya Jaane Na, le premier film de son neveu, Imran Khan.
Ses films les plus marquants, sont Sarfarosh (1999), Laagan (2001), Dil Chahta Hai (2001), Rang De Basanti (2006), Taare Zameen Par (2007), Ghajini (2008).

Imran Khan (1983)
Le fils de la sœur de Mansoor Khan vient de faire une entrée remarquée dans le monde du cinéma. Il est vrai que son oncle s'appelle Aamir Khan, qu'il a produit son film et qu'il en a fait la promotion. C'est un coup d'essai positif qui ne demande qu'à être confirmé, car le film suivant, Kidnap, n'a pas séduit le box-office.
A suivre.

jeudi 28 mai 2009

Glossaire de l'Inde : T

Tagore.
Rabindranath Tagore (1861-1941) est né au Bengale dans une caste brahmane. Dès l'âge de 8 ans, il commence à écrire ses premiers poèmes, et à 16 ans ses premières nouvelles, sous un nom d'emprunt.
Aucun autre auteur indien n'est arrivé à la cheville de Tagore, considéré comme le Shakespeare du pays. Romans, nouvelles, pièces de théâtre, poèmes et chansons lui valurent le prix Nobel de littérature en 1923.
Ne se contentant pas d'écrire, il créa une méthode de composition de musique, le Rabindra Sangeet, et une université des Arts, le Santiniketan, du nom du village du Bengale où elle est située et où elle existe toujours.

Taj Mahal.
© Bollymages. Septembre 1992

Ce monument de marbre blanc qui a suscité tant d'histoires romantiques est sans doute celui qui attire le plus de touristes en Inde.
Cependant, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un tombeau construit par l'empereur Shah Jahan, prétendument pour son épouse (vraisemblablement pour lui-même) qui mourut en accouchant de son 14e enfant. Quatorze enfants ! Comme c'est romantique !

Tata.
La dynastie Tata, des parsis originaires du Gujarat, est devenue un groupe représentatif du capitalisme indien. Elle a donné à l'Inde ses premières filatures mécanisées, ses premières aciéries, sa première compagnie aérienne (Tata Airlines, devenue Air India), et son premier hôtel de luxe, le Taj Mahal à Bombay.
Non content de ses succès, le groupe rachète British Steel ainsi que les thés Tetley, Jaguar et British Leyland.
Ratan Tata qui dirige actuellement le groupe est un redoutable homme d'affaires. Son prochain "coup", plusieurs fois retardé : la sortie de la Nano (voir photo), la petite voiture la moins chère du monde (1 700 euros dans sa version la plus simple).

Troisième sexe (les hijra).
Dans les villes indiennes, il n'est pas rare de voir des groupes de femmes un peu agressives, aux grands gestes et parlant fort, mendier le long des voitures au feu rouge. Il s'agit des hijra, des hommes castrés où souffrant d'une malformation sexuelle. A la fois rejetés et acceptés par la société, ils forment une communauté avec ses règles, ses principes et sa déesse. Ils sont généralement craints, et une fête ne serait pas complète sans un hijra pour bénir un nouveau-né ou pour danser à un mariage. Tous les ans, leur grand rassemblement a lieu à Koovagam au Tamil Nadu.

mercredi 27 mai 2009

Retour de Bombay (2/2)

Le jour de notre arrivée à Bombay, le 16 mai, les élections étaient terminées et le Premier ministre était déjà nommé. C'est à nouveau Manmohan Singh (parti du Congrès) qui va diriger l'Inde pendant 5 ans. Le Times of India a titré KING CONG (Cong étant le diminutif du Congrès !)


Avant les élections, le magazine Outlook avait imaginé le parti du Congrès s'alliant avec les communistes pour avoir la majorité. Voici leur couverture inspirée de l'affiche du film Lage Raho Munnabhai (aux commandes, Manmohan Singh, dans le side-car, Sonia Gandhi, secrétaire générale du Congrès) et derrière, Prakash Parat secrétaire général du Parti communiste.
Le cinéma n'est jamais loin de la politique.

Notre ami taxi Babloo traverse une mauvaise passe.
La municipalité de Bombay n'émet plus de nouvelles licences de taxi (et Babloo n'a plus la sienne car sa voiture était trop vieille). Alors, c'est la débrouille avec ses amis chauffeurs qui lui louent leur taxi quand ils ne s'en servent pas.
Plus grave, Sakoo, la femme de Babloo a été hospitalisée pendant notre séjour ; elle doit être opérée d'un ovaire, mais avant, il a fallu lui faire une tranfusion sanguine car elle est anémiée.
Tous ces actes médicaux ne peuvent se faire qu'en payant d'avance ; mais un chauffeur de taxi, ça vit au jour le jour, sans assurance maladie. Comme on était là, on a fait le nécessaire en essayant de ne pas blesser son amour-propre, et en le laissant régler les plus petites dépenses.
Ainsi va la vie à Bombay.

mardi 26 mai 2009

Ciné-club : cinéma parallèle

N'attendez pas les chansons habituelles, ces films vont vous transporter loin des divertissements du cinéma commercial. Des sujets inhabituels, souvent tabous, ou rarement abordés, sont au programme d'aujourd'hui.


Ankur (Le Semis, 1973)
Dans un village, un sourd-muet et sa femme vivent sur les terres d'un zamindar (propriétaire terrien). Le fils de ce dernier doit prendre le relais de son père et vient s'installer au village. Il remarque la femme dont le mari est sourd-muet ; une relation se noue entre eux.
C'est Shabana Azmi, dans l'un de ses premiers films, qui tient ici le rôle délicat de Laxmi. Actrice accomplie, elle prit très vite le parti du cinéma d'art et essai et mène toujours une vie de militante sociale et féministe.
Réalisateur : Shyam Benegal (1934)
Héroïne : Shabana Azmi
Héros : Anant Nag
Compositeur : Vanraj Nag
Notre avis : 3,5/5


Achanak (Soudain, 1973)
Héros et médaillé de guerre, un homme tue froidement son épouse et son amant. Poursuivi par la police et ses chiens, il applique les techniques qu'il a apprises à l'armée, mais il est gravement blessé, puis arrêté et transporté à l'hôpital. Le médecin qui le soigne se demande à quoi sert de sauver un homme qui va être pendu (en Inde, la peine de mort se fait par pendaison).
Un film fort, qui fait réfléchir sans être ennuyeux, particulièrement dans la chasse au meurtrier. Tous les acteurs, y compris les seconds rôles, ont un impact sur le film.
Réalisateur : Gulzar
Héros : Vinod Khanna
Notre avis : 3,5/5

Bhumika: The Role (1977)
La vie d'une jeune femme artiste qui veut prendre son destin en main et qui a du mal à trouver sa place entre son éducation, la morale et ses envies.
Smita Patil interprète ici l'un de ses plus beaux rôles, dans un film militant qui a ses faiblesses de rythme.
Réalisateur : Shyam Benegal
Héroïne : Smita Patil (1955-1986)
Héros : Amol Palekar, Naseeruddin Shah
Compositeur : Vanraj Bhatia
Notre avis : 3/5

Masoom (L'Innocent, 1983)
Une famille vit heureuse jusqu'au jour où le père doit présenter son enfant illégitime, qui sera diversement accepté par ses deux enfants et son épouse.
C'est le premier film réalisé par Shekhar Kapur qui a su s'entourer de "spécialistes" du cinéma parallèle, en l'occurrence Gulzar, qui a écrit le scénario et les dialogues, et les acteurs principaux qui évoluent dans ce domaine depuis les années 1970.Réalisateur : Shekhar Kapur
Héroïne : Shabana Azmi
Héros : Naseeruddin Shah
Compositeur : R.D. Burman
Chanteurs : Lata, Suresh Wadkar
Notre avis : 3,5/5

Et aussi : Nishaant de Shyam Benegal (1975), Arth de Mahesh Bhatt (1983), Mirch Masala de Ketan Mehta (1990), Drishti de Shekhar Kapur (1990), Dor de Nagesh Kukunoor (2006)

lundi 25 mai 2009

Retour de Bombay (1/2)

Nous revoici dans l'agréable fraîcheur parisienne depuis samedi matin après une semaine à Bombay - plus de 30° et un taux d'humidité de 70%. Le mois de mai, qui précède l'arrivée de la mousson, est le plus difficile à supporter de toute l'année. L'eau manque, on voit souvent des camions-citernes qui en livrent dans les immeubles.
Avant la mousson, les égouts sont débouchés, ça fait de jolis tas de détritus noirs et gluants sur le trottoir, et des attroupements de badauds qui observent les égoutiers travailler.
Les arbres très verts et les flamboyants en fleur donnent un peu de fraîcheur à l'atmosphère chaude et humide.
Maintenant que le décor est planté, si on parlait de Raj Kapoor ?

Nous avons retrouvé Wahid et Zahid dans leur boutique ; ils nous ont gardé quelques affiches chez eux, à la maison. Aïe ! Pour aller chez eux, il faut prendre les motos et passer par Mohammed Ali Rd et sa circulation, j'ai déjà testé en janvier... Courage, c'est pour Raj Kapoor ! Et puis c'est rose bonbon chez eux, et on est assis sur un grand tapis sous le ventilo plafonnier. C'est plus agréable que dans la petite boutique. De gauche à droite sur la photo, Wahid, Zahid et bibi.

Plusieurs visites aux échoppes d'Aziz et d'Arif ; pour de nouvelles affiches déjà achetées par e-mail, et deux superbes photos extraites de Shree 420 (50 cm x 40 cm) ainsi que d'autres affiches sans rapport avec Raj Kapoor, mais qui pourront sans doute servir une autre fois. Oh ! J'oubliais une nouveauté qui ne concerne pas Raj Kapoor : des diapos des années 1950-1960 (voir ci-joint) projetées sur l'écran de cinéma pour annoncer le film de la semaine suivante - en général un morceau de pellicule de 6 cm x 6 cm entre 2 plaques de verre assemblées, montrant l'affiche du film.

On n'a pas pris l'immense affiche de Nagin, mais on vous la montre quand même, ça vaut le coup : un poster en 6 morceaux contrecollé sur un support souple. A gauche, c'est Aziz, à droite presque caché, c'est Arif, et la grande bringue...

Dans le quartier chic de Breach Candy, visite à Shemaroo (éditeur de DVD) à qui nous avons commandé des DVD de clips et de films de Raj Kapoor qu'ils ont remarquablement bien rénovés - on les a déjà testés depuis janvier. Tout est prêt, le thé aussi, impec.
Direction, le quartier de Churchgate, où 20 petits livres Raj Kapoor ont été commandés et confirmés il y a un mois. Ben non, ils ne sont pas arrivés, nous dit Ajay, mais revenez demain soir. Après 3 visites, nous repartons enfin avec 19 livres au lieu de 20. Contents quand même.
Mercredi, suite et fin du voyage. A bientôt !

dimanche 24 mai 2009

La photo de la semaine - Manali

© Bollymages. Manali, août 1993

Dans l'Etat de l'Himachal Pradesh, la ville de Manali, qui monte jusqu'à près de 2000 mètres d'altitude est une halte agréable l'été quand on sait s'éloigner du bruyant centre-ville. Une promenade dans les hauteurs fait découvrir un habitat traditionnel où les toits sont encore couverts de bardeaux de pierre.

samedi 23 mai 2009

Chanson de film - Kuch Kuch Hota Hai (1998)

SRK, veuf, vient rechercher sa petite fille dans une colonie de vacances. Il y retrouve son amie de collège, Kajol, qui le battait autrefois au basket et qui a maintenant troqué ses pantalons de garçon manqué pour un sari. Une chanson qui met de bonne humeur.
Réalisateur : Karan Johar
Héroïne : Kajol (voir hier)
Héros : SRK
Compositeurs : Jatin-Lalit
Chanteurs : Alka Yagnik et Kumar Sanu

vendredi 22 mai 2009

Familles du cinéma indien : les Devgan-Mukherji

De g. à dr. : Veeru, Ajay, Kajol, Tanuja et Tanisha

Veeru Devgan
Originaire du Penjab, Veeru Devgan a montré qu'il était un battant en apprenant les arts martiaux et en devenant coordinateur des séquences d'action et de cascade depuis les années 1970. Il compte une centaine de films à son palmarès, dont ceux de son fils Ajay qui participa à de nombreux films "musclés" au début de sa carrière.

Ajay Devgan (1969)
Après une dizaine d'années de films d'action, Ajay Devgan se tourne vers des films plus "sérieux", tels que Zakhm (Mahesh Bhatt, 1998 ), The Legend of Bhagat Singh (Rajkumar Santoshi, 2002 ), Deewangee (Anees Bazmee, 2002) et Omkara (Vishal Bhardwaj, 2006), qui lui vaudront de nombreuses récompenses.
Récemment, il est devenu producteur et réalisateur : dans son premier film, U Me Aur Hum (2008), il se met en scène face à son épouse Kajol.

Kajol Mukherji (1974)
Depuis le début de sa carrière en 1992, elle connut de nombreux succès populaires comme Dilwale Dulhania Le Jayenge (Aditya Chopra, 1995), Kuch Kuch Hota Hai (Karan Johar, 1998) et Khabi Khushi Khabie Gham (Karan Johar, 2001). Elle donnait la réplique à SRK dans ces 3 films.
Après son mariage avec Ajay et la naissance de son premier enfant, elle fit un come-back face à Aamir Khan dans Fanaa (Kunal Kohli, 2006) qui fut un succès.
Elle apparut aussi dans une émission télévision hebdomadaire en 2008, en compagnie de son époux Ajay et de sa mère Tanuja, avant de tourner actuellement un nouveau film de Karan Johar avec SRK, My Name Is Khan.

Tanuja (1943)
Avec plus d'une centaine de films à son actif à partir des années 1950, Tanuja, mère de Kajol et fille de l'actrice Shobana Samarth (1915-2000), ne put jamais prétendre aux plus hautes marches du podium. Il est vrai que la concurrence était rude dans la famille (voir Nutan).

Tanisha (1978)
La sœur cadette de Kajol s'est lancée dans le cinéma en 2003. Il est encore trop tôt pour dire si elle arrivera à se faire une place dans la jungle de Bombay.


De g. à dr. : Nutan (2 fois), Monish, Rani

Nutan (1936-1991)
C'est la sœur de Tanuja qui fut l'artiste de la famille ; avec ses 6 Filmfare de meilleure actrice, elle compte parmi les femmes ayant reçu le plus de récompenses. Des films comme Bandini (Bimal Roy, 1963) ou Sujata (Bimal Roy, 1959) sont devenus des classiques du cinéma indien.

Monish Behl (1963)
Le fils de Nutan n'a pas réussi à suivre les traces de sa mère ; depuis 1999 sa carrière se résume à des rôles secondaires dans près d'une centaine de films.

Rani Mukherji (1978), cousine de Kajol, a été une des grandes vedettes féminines de Bollywood de 1998 à 2007 et reçut de nombreuses récompenses. Sa carrière semble avoir récemment ralenti.

jeudi 21 mai 2009

Glossaire de l'Inde : Q, R & S

Qawwali.
Ce genre populaire musical du nord de l'Inde et du sud du Pakistan est caractéristique de la branche soufie de l'islam, qui prône amours divin et terrestre dans un chant qui peut aller jusqu'à la transe. Autrefois exécuté dans les dargah (mausolées de saints soufis), le qawwali a gagné les scènes internationales grâce à Nusrat Fateh Ali Khan, aujourd'hui décédé, considéré comme le maître de cet art qui trouve des similarités dans le flamenco espagnol.
Le qawwali est parfois repris comme chanson de film, d'une façon bollywoodienne ; la mise en scène du qawwali de Main Hoon Na (Farah Khan, 2004) est l'une des plus remarquables de ces dernières années.

Rahul Gandhi.
Le petit-fils d'Indira Gandhi et fils de Sonia et Rajiv Gandhi (assassiné en 1991), né en 1970, s'est présenté aux élections générales de ce printemps en Uttar Pradesh, dans le fief de la famille Gandhi. Sans grand entrain, semble-t-il, car son manque de détermination et ses échecs passés ne font pas de lui un candidat charismatique, malgré le soutien de sa mère qui l'a déjà fait nommer secrétaire général du Parti du Congrès. Il pourrait bien se faire doubler un jour par sa sœur Priyanka, bien qu'elle affirme que la politique ne l'intéresse pas.

Religion.
De nombreuses religions sont nées ou se sont installées sur le sol indien : hindouisme, bouddhisme, sikhisme, jaïnisme... Aussi la religion est-elle présente partout en Inde ; appels à la prière par hauts-parleurs, encens qui brûle devant un autel de rue, vaches qui barrent la circulation, jaïn qui balaie le sol, cloches d'église. Si toutes les religions semblent cohabiter pacifiquement, il en est deux qui peuvent s'embraser très violemment ; hindous et musulmans ont participé aux terribles violences communautaires de 1992-1993 à Bombay et à celles du Gujarat en 2002, rendant coup pour coup devant une police passive.
Ci-dessus, on aperçoit un petit autel hindou appuyé contre un pied de la mosquée du Char Minar à Hyderabad.

Sari.
Il existe depuis près de 2000 ans, car on n'a rien trouvé de mieux pour dissimuler les imperfections mises en valeur par les vêtements occidentaux et accentuer les avantages que les autres cachent. C'est un vêtement pluriel qui se porte de nombreuses façons, selon la région, avec plus ou moins de plis, avec un corsage ou un choli au dos nu, noué ou épinglé, en polyester, en coton, en soie... C'est l'habit de toutes les castes.

mercredi 20 mai 2009

Sholay, un classique du cinéma indien

Voici l'une de nos 6 affichettes Sholay : chacune a pour personnage principal un des héros du film. Nous avons la chance d'avoir trouvé une série complète, ce qui est plutôt rare.
Cette affichette-ci évoque l'histoire du pauvre Thakur Baldev Singh (Sanjeev Kumar) aux prises avec le cruel Gabbar Singh (Amjad Khan).
Mais que fait la police ?

mardi 19 mai 2009

Ciné-club : Rajesh Khanna

Rajesh Khanna (1942) fut la première superstar du cinéma indien à partir de 1969, pendant 6 ans seulement, avant de se faire prendre sa place si enviée par un nouvel arrivant du nom d'Amitabh Bachchan. Il a très souvent joué des héros gentils et s'est rarement aventuré sur les chemins de la vilenie, de peur de voir sa cote baisser.

Aradhana (coul., 1969)
Une jeune fille, amoureuse d'un pilote de l'armée, faute avec lui et se retrouve enceinte. Problème. Le pilote meurt en service. Le héros est déjà mort, alors ? Attendez un peu, les scénaristes ont plus d'une idée dans leur sac !
C'est le film qui lança Rajesh Khanna pratiquement du jour au lendemain, et dont les chansons courent encore dans les rues.
Réalisateur : Shakti Samanta (1925-2009)
Héroïne : Sharmila Tagore
Héros : Rajesh Khanna
Compositeur : S.D. Burman
Chanteurs : Lata, Asha, Mohd. Rafi, Kishore
Notre avis : 3,5/5

Anand (1970)
Le film repose sur un flash-back : un jeune médecin vient de gagner un prix litttéraire pour un ouvrage où il raconte l'histoire de l'un de ses patients qui souffrait d'un cancer ; le malade sait que sa fin est proche mais réussit à rassembler toute son énergie pour garder son optimisme, profiter des jours qui lui restent, et donner une belle leçon à ceux qui l'entourent.
Ce film, qui est le premier face-à-face entre Rajesh Kannah, acteur confirmé et Amitabh, débutant encore guindé, remporta 6 Filmfare.
Réalisateur : Hrishikesh Mukherji
Héros : Rajesh Khanna (le patient) et Amitabh Bachchan
Compositeur : Salil Choudhury
Chanteurs : Lata, Mukesh, Manna Dey
Notre avis : 3/5

Bawarchi (1973)
Une famille élargie, dont tous les membres se prennent continuellement le bec, n'arrive pas à garder son cuisinier. Un jour se présente la perle rare qui va résoudre nombre de problèmes dans la maisonnée. Le calme revient jusqu'au jour où...
Un film plein d'humour qui décrit la vie d'une famille ordinaire des années 1970.
Réalisateur : Hrishikesh Mukherji
Héros : Rajesh Khanna
Héroïne : Jaya Bachchan (mariée à Amitabh en 1973)
Compositeur : Madan Mohan
Chanteurs : Lata, Kishore, Manna Dey
Notre avis : 2,5/5

Et aussi : Amar Prem, Shakti Samanta, 1971 (genre : mélo), Namak Haraam, Hrishikesh Mukherji, 1973 (genre : social), Swarg, Davis Dhawan, 1990 (genre : comédie)

lundi 18 mai 2009

A Bombay pour l'expo Raj Kapoor

© Bollymages. Victoria Terminus, Mumbai, mai 2008

Est-ce que la machine tourne bien en notre absence ?
Nous sommes à Bombay depuis samedi, mais vous retrouverez vos rubriques habituelles, qui ont été programmées. Espérons que la technique ne nous fera pas défaut !
Voici le programme : demain mardi, ciné-club ; mercredi, une surprise ; jeudi, la suite du glossaire, vendredi, la famille D., samedi une chanson de KK?? pour vous mettre de bon poil, et une photo pour dimanche !
A notre retour, nous vous ferons un topo sur ce voyage à Bombay qui fait partie de la préparation de l'expo Raj Kapoor.

dimanche 17 mai 2009

La photo de la semaine - Gwalior

© Bollymages. Gwalior, décembre 2007

C'est à Gwalior, dans l'Etat central du Madhya Pradesh, que le raja Man Singh fit construire au xve siècle un palais-forteresse qui dominait la ville du haut de sa colline. Il reste peu de sa magnificence et de son raffinement hormis les tuiles vernissées de bleu qui formaient des frises sur les murs extérieurs.

vendredi 15 mai 2009

Familles du cinéma indien : les Khan (de Salim)

En haut, de g. à dr. : Salim Khan, Helen jeune, Helen de nos jours, Salman
En bas, de g. à dr. : Malaika et Arbaaz, Amrita, Sohail

Surtout n'allez pas vous emmêler les pédales avec tous les Khan de Bombay. Nous allons essayer d'y voir plus clair.
Pour commencer, voici les Khan de Salim Khan, qui sévissent dans le cinéma depuis plus de 50 ans.

Salim Khan (1935)
Après quelques vaines tentatives d'acteur dans les années 1960, Salim Khan rencontra Javed Akhtar avec lequel il forma le célèbre duo de scénaristes Salim-Javed qui fit les beaux jours du cinéma hindi des années 1970 avec Seeta aur Geeta, Zanjeer, Sholay, Deewar ou Trishul. Ils se séparèrent dans les années 1980.

Helen Khan (1939)
Helen - c'est son nom de cinéma - est la seconde femme de Salim Khan qu'elle épousa en 1980. Bien avant de le connaître, elle avait entamé une carrière au cinéma, dans un créneau bien à elle : celui des vamps qu'elle interpréta pendant plus de 20 ans ; on la voyait souvent dans des numéros de cabaret, très fréquents dans les films des années 1970-1980. Peu d'actrices indiennes aimaient interpréter ce type de rôle, trop dénudé pour elles. Helen, avec ses ascendances birmane du côté de sa mère et anglo-indienne du côté de son père n'avait pas cette timidité et se fraya ainsi un chemin dans le cinéma indien en lui apportant sa fraîcheur. Elle a participé au moins à 300 films depuis 1950, et revient occasionnellement sur les écrans pour de petits rôles.

Salman Khan (1965)
Le fils aîné de Salim et de sa première femme fait partie des 3 Khan qui règnent sur le cinéma hindi, avec Aamir et Shahrukh. Bien qu'il soit considéré comme le mauvais garçon de Bollywood et que plusieurs procès lui pendent au nez, il continue sa carrière au coup de cœur. Ses fans aiment sa façon de danser et son torse musclé qu'il exhibe dans presque tous ses films.
Les films qui l'ont vraiment lancé sont Maine Piyar Kiya et Hum Apke Hain Kaun, qui a fait exploser le box-office. Depuis 20 ans, il a tourné plus de 70 films dont certains - particulièrement les comédies comme Partner, Mujhse Shaadi Karogi ou Biwi n°1 - ont connu un énorme succès. Il participe aussi à des défilés de mode, et apparaît à la télévision comme présentateur d'émission ou comme invité (voir demain).

Arbaaz Khan (1967)
Le frère de Salman, qui s'est tourné vers le cinéma dans les années 1990, ne connaît pas le succès de son aîné, loin s'en faut. Il doit se contenter de rôles secondaires, surtout des rôles de méchants.

Malaika Arora-Khan (1973)
L'épouse d'Arbaaz a d'abord été mannequin, puis elle a joué les item girls (ce sont les jolies filles qui ont le rôle de danseuse principale). Son numéro le plus connu est celui de la chanson Chaya Chaya du film Dil Se.

Amrita Arora-Ladakh (1981)
La sœur cadette de Malaika fait partie de la phéthore d'actrices qui luttent pour se hisser aux rôles d'héroïnes. Malgré sa vingtaine de films depuis le début des années 2000, le succès n'est toujours pas au rendez-vous. Elle a réalisé son rêve en se mariant dans une église de Goa ! (Les églises ont un attrait exotique et romantique pour les Indiens ; on en voit souvent dans les films.)

Sohail Khan (1970)
Le plus petit frère de Salman est à la fois acteur et producteur. Ainsi, il a produit plusieurs films de Salman, mais sa carrière d'acteur semble stagner. Wait and see.

jeudi 14 mai 2009

Glossaire de l'Inde : N & P

Nataraja.
C'est la représentation de Shiva, seigneur de la danse, à 4 bras, dans une pause qui existe toujours dans le bharata natyam, une danse classique d'Inde du Sud. De nombreux attributs se retrouvent dans toutes les statues le représentant, en particulier une auréole de flammes, un tambourin, les cheveux flottant autour de la tête, le nain de l'ignorance sous le pied droit...
Les musées de Tanjore et de Chennai exposent plusieurs Nataraja de bronze de l'époque des Chola.

Nehru. (1989-1964)
Si Gandhi fut l'homme de l'indépendance, Nehru fut celui de l'Inde moderne. Pourtant, son passé ne le laissait pas prévoir : aristocrate habitué aux privilèges, il fut cependant en empathie avec les masses populaires et fit preuve de convictionss socialistes passionnées. Elevé dans les meilleurs collèges d'Angleterre, il passa plus de 10 ans dans les geôles anglaises en Inde. Bien qu'agnostique, il devint le protégé imprévu du mahatma.
Peu de politiciens eurent un tel impact sur la vie du pays : on lui doit le schéma socialiste de la société, le système parlementaire, la démocracie, le non-alignement, le système électoral, les instituts de technologie - qui sont maintenant parmi les meilleurs du monde -, la liberté de la presse et... la veste Nehru (voir photo).

Paan.
C'est un peu le chewing-gum indien, mais il se déguste surtout à la fin d'un repas pour faciliter la digestion. Il change de nom et de composition selon la ville, la constante étant la noix d'arec et la feuille de bétel qui enveloppe les ingrédients. Il teinte élégamment la bouche et les dents en rouge, et il oblige non moins élégamment à cracher la salive rouge sur le premier mur venu.

Pollution.
A en croire un satiriste américain, vous pouvez vivre en Inde à condition de ne pas boire l'eau (du robinet) ni respirer l'air. Pourtant les Indiens ont appris à vivre au milieu de villes sales en buvant n'importe quelle eau, s'il ne peuvent acheter de l'eau purifiée en bouteille, et en inhalant un air saturé d'émissions inconnues, puisque non contrôlées.
Je n'ai pas encore compris comment les panneaux lumineux de Bombay pouvait afficher que la qualité de l'air était bonne.
Tous les cours d'eau sont pollués - les enfants y jouent - et transportent des objets non identifiés ; souvent il s'en dégage une odeur repoussante.
Les ordures, quand elles ne sont pas jetées dans les cours d'eau, s'amoncèlent en décharges sauvages le long des trottoirs ; on les passe en apnée.
Le bruit de la circulation empêche d'avoir une conversation dans la rue et les Klaxon, qui ont un langage secret, sont une véritable plaie car les deux-roues, qui sont très nombreux, utilisent des Klaxon de voiture.
Mais finalement, on s'y fait !

mercredi 13 mai 2009

Les Miss du cinéma indien

Qu'une jeune fille devienne Miss, c'est relativement courant. Qu'une Miss devienne actrice, ça l'est moins, et qu'en plus elle ait du succès...
Les Miss indiennes peuvent espérer être contactées par plusieurs réalisateurs, toujours à la recherche de nouveaux personnages féminins.
Voici quelques noms connus de Miss récentes, qui vous démontreront que ce titre n'est pas toujours une garantie de succès. Encore faudrait-il leur offrir des rôles moins stéréotypés, non ?

De g. à dr. : Juhi, Aishwarya, Sushmita, Diana, Gul

En 1984, Juhi Chawla remporte le titre de Miss India. Sa carrière cinématographique commence deux ans plus tard et elle tourne plusieurs films en couple avec SRK, entre autres, ainsi que des films moins commerciaux comme Jhankaar Beats et Teen Deewarein (2003), My Brother Nikhil (2005) ; elle est toujours présente et a rajouté plusieurs cordes à son arc, celle de la production et celle de la publicité.

En 1994, Aishwarya Rai devient Miss Monde, et Sushmita Sen, Miss Univers. Si vous savez la différence entre les deux titres, je veux bien la connaître aussi.
Aish est sans doute celle qui a le mieux conduit sa carrière et qui a fait le plus de progrès en tant qu'actrice. L'Oréal l'a fait connaître à travers le monde (pas l'univers !).
Sush, quant à elle, est restée une honnête actrice plusieurs fois récompensée pour ses seconds rôles, avec une bonne trentaine de films à son actif. Elle pense bientôt réaliser son premier film.

C'est Diana Hayden qui reçoit la couronne de Miss Monde en 1997 et qui disparaît après deux films en Inde et un film en Afrique du Sud. Bye !

En 1999, Gul Panag devient Miss India Universe. Ses talents de comédienne ne font pas de doute, comme le montrent ses films à tendance non commerciale : Dhoop (2003), Dor (2006), Manorama Six Feet Under (2007). A suivre.


De g. à dr. : Diya, Priyanka, Lara, Celina, Neha
Accrochez-vous, trois titres en 2000.

Diya Mirza devient Miss Asie-Pacifique, commence à tourner dès 2001 et tente d'atteindre des rôles importants. Ce n'est pas encore fait, mais elle s'accroche.

Priyanka Chopra chope le titre de Miss Monde. Elle a beaucoup progressé depuis (Filmfare de la meilleure actrice en 2008 pour Fashion), devenant héroïne et passant des bras d'Akshay Kumar à ceux de Salman Khan, à ceux d'Abhishek Bachchan, de Hrithik Roshan et de SRK. Beau palmarès !

Lara Dutta devient Miss Univers et tourne depuis 2003 ; malgré son joli sourire et son nez retroussé, elle n'a pas encore décroché le pompon.

En 2001, c'est au tour de Celina Jaitley d'être couronnée Miss Inde. Son physique avantageux est bien pratique pour cacher ses imperfections d'actrice. Non, je ne suis pas jalouse !

C'est le tour de Neha Dhupia en 2002, de devenir Miss India. Elle est souvent cantonnée à de petits rôles où son talent ne s'est pas encore exprimé.
Faites les comptes !



Addendum : un fidèle lecteur, docteur ès Miss, nous signale que notre liste n'est pas complète. Voici les malheureuses oubliées : Nutan, Miss India, première du nom en 1951, Gayatri Joshi, 2000 - Namrata Shirodkar - Miss India 1993 - Meenakshi Sheshadri, Miss India 1987 - Pooja Batra, Miss India - Nafisa Ali, Miss India 1975 - Zeenat Aman, Miss India 1971 & Miss Asia 1971 - Yukta Mokhey, Miss India et Miss world 1999 - Udita Goswami, Model of the Universe Asia 2001 - Isha Koppikar, Miss "Talent" au concours de Miss India 1995. Merci à JJD pour ces précisions !

mardi 12 mai 2009

Ciné-club : les films d'amour

Bien qu'une histoire d'amour fleurisse souvent en arrière-plan du thème principal dans de nombreux films, il existe aussi des films où l'amour est au centre de l'action.

Kaagaz Ke Phool (Guru Dutt, nb, 1959)
Un vieil homme revoit sa vie de réalisateur de cinéma avec ses hauts et ses bas, sa liaison avec une actrice, ses échecs professionnel et personnel.
Le film est une évocation nostalgique par un maître de l'âge d'Or du cinéma indien. Kaagaz ke Phool (Fleurs de papier) est en grande partie une autobiographie de Guru Dutt qui eut effectivement une liaison avec son actrice préférée, Waheeda Rehman. Il joue ici son propre rôle. Un classique qui n'a rien perdu de sa force ni de sa beauté.
Réalisateur : Guru Dutt
Héroïne : Waheeda Rehman
Héros : Guru Dutt
Compositeur : S.D. Burman
Chanteurs : Geeta Dutt (épouse de Guru Dutt), Asha, Mohd. Rafi
Notre avis : 3,5/5

Guide (Vijay Anand, coul., 1966)
Un guide de voyage tombe amoureux de l'épouse de son client archéologue. Ses clients s'entendent mal, et l'épouse ne tarde pas à quitter son mari avec son guide pour mener la vie qu'elle a toujours voulue.
Vijay Anand, dirige ici son frère Dev, alors à l'apogée de sa longue carrière, et Waheeda Rehman dans sa célèbre danse du serpent. Ce film, qui a été récompensé par 7 Filmfare, et nominé aux Oscars, a été présenté au Festival de Cannes en 2008, en présence de Dev Anand.
Réalisateur : Vijay Anand
Héroïne : Waheeda Rehman
Héros : Dev Anand (1923)
Compositeur : S.D. Burman
Chanteurs : Lata, Mohd. Rafi, Kishore, Manna Dey
Notre avis : 3/5

Silsila (Yash Chopra, coul., 1981)
Deux amis très proches - ils se considèrent comme des frères - doivent se marier le même jour, quand le sort en décide autrement. Toute une série d'événements va en découler.
Amour, mariage et adultère sont les mots-clés de ce film, un peu osé à l'époque, car il reflétait l'idylle réelle qui existait entre Amitabh Bachchan et Rekha (photo), sous les yeux de son épouse Jaya.
Réalisateur : Yash Chopra
Héroïne : Jaya Bachchan, Rekha
Héros : Amitabh Bachchan
Compositeurs : Shiv-Hari
Chanteurs : Lata, Pamela Chopra (épouse du réalisateur), Kishore
Notre avis : 2,5/5

Veer Zara (Yash Chopra, coul., 2004)
Une avocate pakistanaise rouvre le dossier d'un Indien accusé d'espionnage au Pakistan, Veer, et qui y est détenu depuis trente ans. Elle interroge le prisonnier qui lui raconte comment son amour pour une Pakistanaise, Zara, l'a conduit ici.
Une histoire d'amour qui prône l'amitié entre l'Inde et le Pakistan ; on rencontre de méchants Pakistanais (comme d'habitude), mais il en existe aussi de bons. La mise en scène est riche, particulièrement au domicile de Zara au Pakistan. Comme à son habitude, Yash Chopra, qui est penjabi, nous donne une image charmante du Penjab indien. La distribution est aussi un atout majeur de ce film.
Réalisateur : Yash Chopra
Héroïnes : Preity Zinta, Rani Mukherji, Hema Malini (apparition)
Héros : Shah Rukh Khan, Amitabh Bachchan (apparition)
Compositeurs : Madan Mohan, Sanjeev Kohli
Chanteurs : Lata, Udit, Sonu, Gurdas Mann.
Notre avis : 4,5/5

Et aussi : Bandini (Bimal Roy, 1963), Balika Bahu (Tarun Majumdar, 1976), Rangeela (Ram Gopal Varma, 1995), Dil To Pagal Hai (Yash Chopra, 1997)

dimanche 10 mai 2009

La photo de la semaine - Modhera au Gujarat

© Bollymages. Modhera, octobre 2004

Le temple de Modhera au Gujarat est dédié à Surya, dieu du Soleil. Il est bordé d'une réserve à terrasses où l'on recueillait l'eau de pluie. On y accédait par des escaliers de pierre sèche dont les jeux d'ombre et de lumière varient au long de la journée.

samedi 9 mai 2009

Chanson de film - Awaara (1951)

Dans Awaara (Le Vagabond) on retrouve le couple Raj-Nargis qui durera 16 films en tout. Produit, réalisé et interprété par Raj Kapoor, Awaara reprend le thème de l'inné et de l'acquis et celui de la différence de niveau social. Malgré tout ce qui les sépare, les personnages de Nargis et de Raj seront à nouveau amoureux l'un de l'autre.
Une nuit, sur un voilier, ils expriment leur sentiments par sous-entendus à travers une chanson à tendance hispanique, Dam Bhar jo Udhar Munh Phere (Si la lune pouvait regarder autre part).
Réalisateur : Raj Kapoor
Héroïne : Nargis
Héros : Raj Kapoor
Compositeurs : Shankar et Jaikishen
Chanteurs : Lata et Mukesh (voir hier)

vendredi 8 mai 2009

Familles du cinéma indien : les Mukesh

De g. à dr. : Mukesh, Nitin Mukesh, Neil Nitin Mukesh

Mukesh (1923-1976)
Mukesh fut l'une des grands chanteurs de play-back des années 1960-1970 avec Mohd. Rafi et Kishore Kumar. Cependant, sa voix, plus vouée à la douceur, l'a cantonné dans un registre moins varié que celui de ses confrères.
Il est plus particulièrement lié à Raj Kapoor dont il a été la voix jusqu'à sa mort en 1976.

Nitin Mukesh (1950)
Le fils de Mukesh est aussi chanteur de play-back depuis les années 1970, décennie où la concurrence devient plus forte. Il fait plusieurs tournées à l'étranger, surtout aux Etats-Unis, auprès de la diaspora indienne, pour que le nom de son père ne s'éteigne pas.

Neil Nitin Mukesh (1982)
Le fils de Nitin a fait une entrée fracassante dans le cinéma indien en 2008 avec le thriller Johnny Gaddar. De nombreux réalisateurs misent sur ce jeune acteur au visage acéré qui s'est fait un nom avec le prénom de son grand-père.

jeudi 7 mai 2009

Glossaire de l'Inde : L & M

Lata.
Pas besoin de nom de famille pour savoir de qui on parle, pas besoin de visage non plus (sauf pour nous). Seule sa voix compte pour ses millions de fans. Ce n'est pas par hasard que les plus grands réalisateurs et compositeurs l'ont choisie pour chanter dans leurs films ; de 1942 à 2007, elle fut la voix féminine principale de plus de mille films, dans plus de dix langues. Qui dit mieux ?

Mahabharata.
Cette épopée sanskrite de la mythologie hindoue est considérée comme le plus long poème jamais composé. Ecrit par Ganesh sous la dictée du sage Vyasa, il conte la saga guerrière entre deux branches d'une famille, les 5 frères Pandava et leurs cousins les Kaurava pour la conquête du pays des Arya.
C'est l'un des deux textes fondateurs de l'hindouisme avec le Ramayana. Il n'est d'ailleurs pas rare de trouver des allusions à ces textes dans le cinéma, même actuel.
A noter : Le Mahabharata de Jean-Claude Carrière chez Pocket, excellente introduction à ce grand texte.

Maharaja.
Légalement, ils n'existent plus depuis 1947, pourtant ils sont toujours là, ancrés dans l'esprit des Indiens qui continuent de venir leur porter leurs doléances comme autrefois. Les maharajas, tel celui d'Udaipur, sont parfois devenus hôteliers, transformant leur palais en résidence pour riches visiteurs.
A noter : Les Maharajas inoubliables, 150 ans de photographie, chez CharlesMoreau/Roli.

Mobile.
Le téléphone mobile est le symbole d'une véritable révolution en Inde. Chaque mois, il s'en vend environ 7 millions ; ce petit objet a réussi là où des années de socialisme ont échoué ; il a donné du pouvoir aux moins riches. Il est maintenant brandi par ceux qui ne pouvaient pas payer un fonctionnaire pour être inscrit sur une liste d'attente de 7 à 8 ans avant d'obtenir une ligne de téléphone fixe.

Moussons.
C'est vers mi-juin que le Kerala est le premier Etat à recevoir le déluge de la mousson du sud-ouest. Après un mois de mai où les températures atteignent leur pic annuel, l'arrivée des pluies, attendues comme le messie, va marquer une période de 3 mois environ où la vie quotidienne sera moins facile : inondations, morts, moyens de transport immobilisés, on marche parfois avec de l'eau à hauteur de poitrine (ci-dessus, une photo prise à Bombay pendant les pluies exceptionnelles de 2005).
Dans les campagnes, ce sont les récoltes suivantes qui se jouent, la nappe phréatique qui se reconstitue et les puits qui se remplissent ; l'avenir des agriculteurs et de leurs troupeaux se décide pendant cette mousson.
L'autre mousson, celle du sud-est, souvent moins forte - mais le temps se dérègle, ma bonne dame - touche les côtes du Tamil Nadu en septembre, traverse le Deccan et quitte la terre au Kerala, qui aura vu le début d'une mousson et la fin de l'autre. La boucle est bouclée !
A noter : un livre de photographies de Steve McCurry, Monsoon, chez OM.


Musique.
Où que l'on soit en Inde, la musique vous poursuit : dès potron-minet le temple voisin envoie par hauts-parleurs des mantras ou même de la musique de film, le chauffeur de taxi passe la cassette n° 25 des Bollywood Hits, les cent chaînes de télévision diffusent des concerts classiques hindoustanis ou carnatiques (ci-contre), des concours de chants, des ragas, des films. La musique, comme la langue, est bien le reflet de la mosaïque indienne.

mercredi 6 mai 2009

Littérature : Charulata

En 1900, Tagore écrivit un petit roman, en partie inspiré par sa propre vie, que nous avons la chance de pouvoir lire en français dans une traduction directe du bengali - sans passer par l'anglais.
Le thème est celui de l'amour introverti d'une riche et oisive jeune femme mariée, attirée par le cousin de son époux.
Dans un style moderne, où l'imparfait du subjonctif s'inscrit naturellement, la traduction rend bien les émois et les hésitations intimes de l'héroïne.
Charulata de Rabindranath Tagore, traduction de France Bhattacharya, éditions Zulma, février 2009. 13 euros.

Une œuvre maîtresse du cinéma bengali a été tirée de ce roman ; il s'agit de Charulata de Satyajit Ray, en 1958. Vous pouvez retrouver l'atmosphère du roman dans le film, dont je vous ai déjà fait découvrir une chanson.

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