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samedi 25 mai 2013

Timbres de poètes et écrivains

En refaisant le point des timbres de notre collection, j'ai pu regrouper 4 pièces ayant un rapport avec la littérature et la poésie indiennes.
Pas de quoi faire un historique, mais assez pour se souvenir de personnalités marquantes. Elles ont un timbre à leur effigie, quand même !



Dernier poète ourdou de l'ère moghole (les dates sont sur le timbre)), Ghalib est encore très populaire pour ses ghazals dont il a multiplié les thèmes, mais aussi pour le style de ses lettres dont il a allégé le maniérisme de l'époque.
Un film lui a été consacré en 1954 par l'industrie du cinéma : Mirza Ghalib, réalisé par Sohrab Modi, avec Bharat Bhushan dans le rôle-titre.


Aussi peintre, philosophe, compositeur et dramaturge, Tagore a fortement imprégné la littérature et la musique du Bengale au début du XXe siècle. Il garde de son éducation dans la maison familiale un anticonformisme et une liberté de pensée qui en font un personnage à part.
Plusieurs réalisateurs bengalis se sont inspirés de ses écrits : Satyajit Ray pour Teen Kanya en 1961, Charulata en 1964, La Maison et le Monde (Ghare Baire) en 1984, Tapan Sinha pour Atithi en 1965 et Rituparno Ghosh pour Chokher Bali en 2003.


Natif d'Allahabad, Harivansh Rai Bachchan (1907-2003) est un érudit en littérature anglaise qu'il enseigne à l'université de sa ville natale. 
Il entre ensuite à l'université de Cambridge, où il obtient en 1954 son doctorat de littérature anglaise dont la thèse porte sur le poète Yeats (il est l'un des premiers Indiens à réussir cette performance au Royaume-Uni).
De retour en Inde, il compose une œuvre poétique, et s'attache à faire évoluer la langue hindie grâce à ses traductions de Shakespeare, en particulier



Né dans une modeste famille d'un village proche de Calcutta, Sarat Chandra Chatterji est un écrivain de romans et de nouvelles qui reflètent la vie sociale du Bengale au début du XXe siècle.
A la mort de ses parents, il doit quitter l'école pour la maison de son oncle maternel pendant 20 ans.
Il part ensuite travailler quelque temps en Birmanie, mais revient rapidement au Bengale après avoir été récompensé pour sa première nouvelle, inscrite au nom de son oncle (il était en effet très timide).

Nombre de ses écrits ont été adaptés à l'écran ; la nouvelle la plus connue, Devdas, connaît 8 versions, en bengali, hindi, telougou avec le même succès.
La nouvelle Mejh Didi sert de base au film Majhli Didi de Hrishikesh Mukherjee en 1967.
Parineeta donne lieu à 2 films du même nom, le premier par Bimal Roy en 1953, et le second en 2005 par Pradeep Sarkar.
Nishkriti est adapté pour Apne Paraye de Basu Chatterjee en 1980...

***
Je dois m'excuser auprès de nos abonnés, car je leur envoie par erreur des posts inachevés. 
Un clic sur la mauvaise touche, et hop c'est trop tard !

lundi 17 décembre 2012

Ravi Shankar (1920-2012)

Ravi Shankar passe les 10 premières années de sa vie à Varanasi auprès de sa mère, avant de partir en tournée avec la troupe de danse de son frère aîné, Uday Shankar.

Au début des années 1930 ils font des tournées en Europe (Paris en 1931 au Théâtre des Champs-Elysées) et aux Etats-Unis, voyages qui permettent à Ravi Shankar d'apprendre de nouvelles langues, de découvrir la musique, le cinéma et les mœurs occidentaux, et de pratiquer divers instruments de musique.

Bientôt, la Seconde Guerre mondiale marque la fin des voyages, aussi reste-t-il en Inde pour se perfectionner en musique classique auprès d'un gourou.
Sa formation se termine en 1944, date à laquelle il va rejoindre la Peoples' Theater Association à Delhi pour laquelle il compose des musiques de ballets.
De 1949 à 1956, le voilà directeur à All India Radio, où il continue de composer pour l'orchestre qu'il y forme.
Dans les années 1950 ses premières compositions pour le cinéma vont à Satyajit Ray et à sa trilogie d'Apu. Par la suite, il composera des musiques pour des films comme Anuradha (Hrishikesh Mukherjee, 1961) ou Gandhi (Richard Attenborough, 1982).

Très vite, il noue des contacts avec le monde occidental, en particulier avec le violoniste Yehudi Menuhin qui l'invite à jouer à New York. Ne pouvant répondre à cette offre, il envoie son joueur de tabla "tâter le public", qui l'accueille avec beaucoup de chaleur.
Devant cette découverte, il quitte la radio indienne et part en tournée en Europe et aux Etats-Unis en 1956, tout en instruisant son public sur les particularités de la musique indienne, puis enregistre des disques.
Considéré comme le premier musicien indien connu dans le monde occidental, il attire de nombreux groupes de variétés comme les Byrds, qui enregistrent dans le même studio que lui, puis les Beatles, en particulier George Harrison qui fut son élève de sitar en Inde.
On le retrouve au Festival de Monterey en 1967, puis à Woodstock en 1969. Mais cette dernière expérience finit par l'éloigner du mouvement hippie.
Le début des années 1970 est très dense avec des invitations pour divers événements, des concerts et tournées que Ravi Shankar doit ralentir après une crise cardiaque en 1974.


Après une nouvelle période de travail acharné et de voyages pendant une quinzaine d'années, il connaît au début des années 1990, de nouveaux problèmes cardiaques, et passe à un nouveau rythme de vie : relais de ses projets à George Harrison avec lequel il est toujours en relation, écriture d'une autobiographie, enseignement du sitar à sa fille Anushka avec laquelle il reprend les concerts au début des années 2000, sans jamais cesser de composer.
Leur dernier concert ensemble remonte à novembre 2012 à Long Beach, Californie.
Récompenses et décorations dans le monde entier sont son lot courant tout au long de sa vie.
La France l'a décoré de la Légion d'honneur.

mercredi 14 décembre 2011

Lata Mangeshkar

Pas facile de trouver une carrière aussi longue que celle de Lata Mangeshkar. Lisez plutôt...
Née en 1929, elle commence à travailler à 5 ans avec son père Dinanath Mangeshkar, acteur de théâtre marathi, musicien et chanteur classique hindoustani. Son père est d'ailleurs son premier professeur de musique.
Quand il meurt, elle n'a que 13 ans et la famille compte 6 personnes (elle
est l'aînée de 3 sœurs et d'un frère).



Un proche ami de la famille, Master Vinayak, acteur et réalisateur, va prendre soin d'eux et propose à Lata d'utiliser ses dons en chantant une chanson dans 2 films marathis ; parallèlement elle joue de petits rôles dans les films, ce qui lui déplaît, mais qu'elle doit accepter pour nourrir sa famille.

Quand la compagnie de Master Vinayak va s'installer à Bombay en 1945, Lata et sa famille le suivent. Et Lata se met aux cours de chant classique hindoustani. Elle commence aussi à chanter dans des films hindis, alors que sa sœur Asha joue de petits rôles.

En 1947, à la partition, son professeur de musique choisit de s'installer au Pakistan ; elle change de gourou une première fois, puis à nouveau l'année suivante, à la mort de Master Vinayak, et c'est Ghulam Haider qui la prend en main. Elle doit maintenant apprendre à se débarrasser de son accent marathi pour chanter en ourdou.
On peut dire que sa première chanson populaire est Aayega Aanewala du film Mahal où elle chante pour Madhubala en 1949.

Pendant les années 1950 et 1960, Lata enregistre pour les grands compositeurs que sont Anil Biswas, Shankar-Jaikishan (les films de Raj Kapoor), Madan Mohan, Hemant Kumar, S.D. Burman, Naushad, allant du contemporain au classique en passant par le dévotionnel.
Cette période est marquée par la courte guerre entre l'Inde et la Chine qui donne naissance à la chanson patriotique Aye Mere Watan Ke Logo que Lata chante devant le Premier ministre, Jawaharlal Nehru, et qui reste ancrée dans la mémoire collective indienne.

A la fin des années 1960, elle collabore avec Laxmikant-Pyarelal, un nouveau couple de compositeurs qui va marquer son époque.
Ses duos avec Mohd. Rafi, Kishore, Mukesh et Manna viennent s'ajouter à ses nombreux solos.

La décennie 70 est tout aussi auréolée de gloire en Inde où elle reçoit 2 National Awards, et où elle sort des disques hors cinéma, particulièrement des ghazals, des chants dévotionnels et des chansons marathies.
C'est aussi la décennie où elle commence à faire des tournées à l'étranger ; son passage au Royal Albert Hall de Londres en 1974 l'a particulièrement marquée.

Au début des années 1980, de nouveaux compositeurs apparaissent (parfois les enfants des prédédents) : R.D. Burman, Anu Malik, Rajesh Roshan, A.R. Rahman... avec lesquels elle commence à collaborer.
Les années 90 voient son 3e National Award pour une chanson composée par son frère Hridayanath pour le film Lekin. Elle chante dans de nombreux films de Yash Chopra tout en voyant arriver une nouvelle génération de compositeurs tels Jatin-Lalit et Nadeem-Shravan.

Dans des années 2000, elle continue de chanter, moins qu'avant, alors que de nouvelles chanteuses à la voix très différente de la sienne font leur apparition et trouvent leur place sur le marché (Sunidhi, Shreya, Rekha Bhardwaj...)
Pour cette période on peut relever les films K3G, Veer-Zara, Rang De Basanti, ou Page 3, ainsi qu'un album de ghazals écrits par Javed Akhtar.

Sa participation à plus de 1000 films rend difficile un choix de chansons, je vais donc vous en proposer au gré de mon humeur.
Préparez-vous à un défilé d'actrices !

1949 - Meri Laadli Ri Meri Laadli Bani Hai de Andaz
1954Na Shikwa Hai Koi de Amar
1957 - Sakhiri Sun Bole Papiha de Miss Mary (duo avec Asha)
1958 - Ghadi Ghadi Mera Dil Dhadke de Madhumati
1960 - Ajeeb Dastan Hai Yeh de Dil Apna Aur Preet Parai
1962 - Kahin Deep Jale Dil de Bees Saal Baad
1963 - Jo Waada Kiya Woh Nihana Parega de Taj Mahal (avec Mohd. Rafi)
1965 - Gata Rahe Mera Dil de Guide (duo avec Kishore)
1967 - Dil Ki Girah Khol Do de Raat Aur Din (duo avec Manna)
1973 - Beeti Na Bitai de Parichay (duo avec Bupinder)
1976 - Ayegi Ayegi Ayegi de Jaaneman
1981 - Hai Wo Pardesi de Barsaat Ki Ek Raat
1984 - Neelam Ke Nabh Chaaye de Utsav
1990 - Yara Sili Sili de Lekin (concert de 1997)
1995 - Tujhe Dekha To de DDLJ (duo avec Kumar Sanu)
1999 - Godmother (chanson titre)
2001 - Kabhi Khushi Kabhie Gham (chanson titre)
2006 - Luka Chuppi de Rang De Basanti (duo avec A.R. Rahman)
2011 - Tere Hasne Se de Satrangee Parachute

mercredi 23 novembre 2011

Jagjit Singh, hommage au Ghazal King

Jagjit Singh, été 2011
© Laurent Goldstein*. All rights reserved.
Je suis contente, j'ai réussi à recruter un nouveau lecteur ! 
Aujourd'hui, c'est Jean-Luc, grand amateur de ghazal qui nous propose un hommage à Jagjit Singh, qui nous a quittés le 10 octobre dernier. 

Voix de velours dit-on en français. Silk voice, évidemment, pour les Indiens. Amitabh Bachchan l'a dit :  The sonorous silk voice of Jagjit Singh is silent now.

Jagjiit Singh a popularisé le ghazal auprès d’un large public, avec 80 albums et d’innombrables chansons pour le cinéma.
Sa voix chaude communiait avec le ghazal, style poétique, léger, délicat et souvent nostalgique, inspiré de la musique persane et qui illuminait les spectacles de la cour des nawabs de Lucknow (voir et revoir Umrao Jaan).
A Lucknow, le ghazal reste très vivant, sur scène, dans les hôtels, les restaurants… En voici un exemple, filmé lors qu'un concert dans cette ville. Si la vidéo n’est pas bonne, l’ambiance et la musique sont de haute niveau ! C'est ici.

Deux grands noms dans la période récente ont permis au ghazal de retrouver un large écho au-delà du milieu des spécialistes : Jagjit Singh, l’Indien, et Ghulam Ali, le Pakistanais.
Leurs rencontres sur scène étaient émouvantes, dans le contexte si particulier des relations de frères ennemis de leurs deux pays. Leur dernière prestation commune programmée n’aura pas eu lieu. Ils avaient rendez-vous sur une scène de Bombay le 23 septembre dernier, lorsque Jagjit a été hospitalisé.

Quelques titres pour vous laisser envoûter par la douceur du ghazal, par la silk voice de Jagjit, ainsi que par quelques superbes duos :
Tumko Dekha To  et Zindagi Kya Hai, deux ghazals nostalgiques à souhait.
Gham Ka Khazanarencontre au sommet de Jagjit et Lata. Si vous écoutez ce titre le matin, vous serez de bonne humeur pour la journée. Sublime !
Jab Saamne composé par Aadesh Srivastava pour le film  Dil Kahin Hosh Kahin ; après Lata, c'est un beau duo avec sa sœur, Asha.
Kagaz Kya Kashti, duo émouvant avec Chitra, son épouse (qui s’est arrêtée de chanter à la disparition de leur fils).
Et pour Ghulam Ali, écoutez le populaire Chupke Chupke

* Je vous propose de faire un saut, et même plusieurs, à l'adresse suivante, où les admirables vues du photographe Laurent Goldstein vous feront voyager à travers l'Inde.

 http://www.facebook.com/laurent.goldstein.photography?sk=photos

jeudi 16 juin 2011

Le décès de M.F. Hussain (1915-2011)

La semaine dernière, M.F. Hussain, le plus grand peintre indien (ou plutôt né indien) meurt à Londres.
Exilé depuis 2006 après les réactions des extrémistes hindouistes contre ses peintures représentant des déités hindoues dénudées, M.F. Hussain quitte son pays qui ne peut plus lui garantir la sécurité.


L'année dernière, il prend la nationalité qatarie et s'expatrie définitivement.
Pas seulement peintre, il a aussi réalisé 2 films dont Meenaxi avec Tabu et Gaja Gamini avec Madhuri Dixit qu'il considérait comme ses muses, tout comme Amrita Rao.
Voici un extrait de Gaja Gamini composé et chanté par Bhupen Hazarika, avec Madhuri Dixit.
(voir une info sous la vidéo)




Les documentaires sur l'Inde se multiplient à la télévision (peut-être s'agit-il de rediffusions).
Cette fois, consultez les programmes de France 5 les 19, 21, 22 et 26 juin (souvent dans la journée). Il s'agit d'épisodes regroupés sous le nom La Renaissance de l'Inde.
Ces documentaires sont disponibles pendant 7 jours après leur diffusion à cette adresse. 

mercredi 1 juin 2011

Les femmes Chief Minister indiennes

Depuis les élections d'avril 2011 au Bengale et au Tamil Nadu, 4 femmes Chief Minister règnent dorénavant sur près d'un tiers de la population indienne (1.210.000.000 en 2011).
Voici leurs portraits.


Jayalalitha (1948) au Tamil Nadu, 72 millions d'habitants
D'abord connue pour sa carrière cinématographique couronnée de succès, surtout avec ses partenaires M.G.R. (25 films ensemble de 1965 à 1972), puis Sivaji Ganesan, Jayalalitha entre en politique après la mort de M.G.R., qui avait aussi été Chief Minister du Tamil Nadu.
A la tête de l'opposition avec son parti, le AIADMK, et malgré les 11 affaires de corruption qui émaillent sa carrière (elle a été lavée de 9 d'entre elles...) elle vient de devenir Chief Minister du Tamil Nadu pour la 3e fois cette année, battant son farouche et éternel adversaire aux 5 mandats, Karunanidhi du DMK.

Mamata (1955) au Bengale, 91 millions d'habitants
Première femme à devenir Chief Minister au Bengale, Mamata et le parti qu'elle a fondé, le Trinamool Congress remportent une victoire historique en écrasant le Parti communiste qui tenait le pouvoir au Bengale depuis 34 ans ! 
Issue d'une famille de la classe moyenne, elle suit de nombreuses études (histoire, éducation, droit) à Calcutta tout en entrant dans la vie politique au parti du Congrès dès 1970.
Elle occupe actuellement plusieurs postes au gouverrnement du Bengale, ainsi qu'au niveau national (ministre des Chemins de fer, et du Charbon). Apparemment, en Inde on peut cumuler.
Célibataire au caractère fort, elle mène une vie austère : habillée simplement, sans maquillage ni bijoux, un sac de coton sur l'épaule. Elle préfère garder sa petite voiture plutôt que de recevoir celle du gouvernement.
Dès samedi dernier, elle a visité un hôpital, discuté avec des patients qui attendaient de passer un IRM et renvoyé son directeur qui ne savait pas combien de machines étaient en panne. Elle a du pain sur la planche !

Mayawati
 (1956) en Uttar Pradesh, 199 millions d'habitants
Mayawati a été élue 4 fois à la tête de l'Uttar Pradesh, l'Etat indien le plus peuplé.
Elle est la première femme dalit (intouchable) à avoir été élue Chief Minister en 1995.
Après des études d'art, d'éducation et de droit, elle rejoint le BSP, parti créé par un politicien dalit en 1984, pour représenter les dalits et les bouddhistes. C'est à partir de ce moment que l'on assiste à sa montée en puissance qui s'appuie surtout sur les votes des intouchables et des OBC (autres basses castes) pour lesquels elle est un exemple.
Exemple apparement peu recommandable car ses projets somptuaires et ses avoirs d'un montant particulièrement exceptionnel ne sont plus en rapport avec son poste. Trop prise par la politique, elle préfère rester célibataire.
De nombreux scandales d'abus de pouvoir, et des plaintes la poursuivent, sans résultat pour l'instant.

Sheila Dikshit (1938), sur la circonscription de Delhi, 19 millions d'habitants
C'est en Uttar Pradesh, d'où son mari est originaire, qu'elle commence sa vie politique sous la bannière du Congrès, de 1984 à 1989. Parallèlement elle représente l'Inde aux Nations unies dans la commission du statut des femmes.
En 1990, un événement attire l'attention de milliers de personnes : elle organise une manifestation en Uttar Pradesh contre les crimes et délits commis sur les femmes. Ce qui lui vaut, à elle et à 80 autres femmes d'être emprisonnées pendant 3 semaines, puis libérées par la pression publique.
En 2009, elle est élue à Delhi pour la 3e fois, et est considérée comme la femme politique de l'année par la chaîne d'information indienne NDTV.

mardi 3 mai 2011

Ciné-club : Helen

Un ciné-club sur Helen ! Mais je suis folle !
Helen elle-même ne sait pas dans combien de films elle a joué. En général, elle est répertoriée entre 300 et 500 films sur une période de 40 ans.

Helen est un cas à part dans le cinéma hindi : sa plus grande participation, que tout le monde attend en général, c'est de jouer les vamps, et de danser parfois une seule chanson dans un film.
Notre plus grand plaisir, quand défile le générique d'un film des années 60 et 70, c'est de guetter son nom, souvent cité à la fin : "and HELEN". Chouette !

Née en 1939 en Birmanie, d'une mère birmane et d'un père anglo-indien, Helen va faire ses modestes débuts dans le corps de ballet d'Awaara (je n'ai pas encore réussi à la situer) en 1951, et ce n'est qu'en 1958 qu'elle se fait vraiment remarquer dans Howrah Bridge grâce à la chanson Chin Chin Choo.
Elle marque son territoire, celui des vamps des numéros de cabaret.
Malgré la concurrence de Bindu ou d'Aruna Irani, Helen n'a jamais été détrônée car son style personnel est inimitable, spontané et frais.
Du côté de la vie privée, elle se marie avec le scénariste Salim Khan pour devenir sa seconde épouse, et la seconde maman de Salman, Arbaaz et Sohail Khan.

Voici une petite sélection des numéros les plus connus de sa carrière, qui figurent souvent sur YouTube ou sur le blog pour 2 d'entre eux :
1961 - Suku Suku dans Junglee (vous l'aurez samedi sur le blog)
1966 - O Haseena Zulfonwali dans Teesri Manzil
1968 - Aa Jaane Jaan dans Inteqam
1971 - Piya Tu Ab To Aaja dans Caravan
1972 - Aao Na dans Mere Jeevan Saathi
1975 - Mehbooba dans Sholay
1977 - Tu Mungla Mungla dans Inkaar
1978 - Yeh Mera Dil dans Don...


Elle a été plusieurs fois nommée aux Filmfare pour meilleur second rôle (Gumnaam, Shikar, Elan, Lahu Ke Do Rang, Khamoshi:The Musical), car elle est aussi une véritable actrice. Elle a reçu le Padma Shri, et un Filmfare pour l'ensemble de son œuvre.
Bien sûr, elle ne joue plus les vamps depuis belle lurette, mais elle nous a fait des apparitions de comédienne dans Khamoshi: The Musical (avec Salman), Mohabbatein, Hum Dil De Chuke Sanam (avec Salman).

Un livre lui a été consacré par le journaliste-écrivain Jerry Pinto, Helen: The Life and Times of an H-Bomb.
Chez Penguin. Excellent titre !


lundi 28 février 2011

Le cinéma indien décoré par la France

Satyajit Ray décoré par le président Mitterrand en 1989
(photo fournie par notre Josette à nous)


Depuis les années 1980, plusieurs personnalités du cinéma indien se sont vu remettre des décorations par le gouvernement français.
Pour rappel, les grades dans les deux ordres concernés sont les suivants (en commençant par le moins haut) : chevalier, officier, commandeur, grand officier et grand-croix.
Voici une liste qui n'est peut-être pas très complète, mais qui permet de se rendre compte que cela ne concerne pas que le cinéma hindi. le Bengale et le Sud étant aussi représentés.

Légion d'honneur
Satyajit Ray en 1989 - Commandeur - Réalisateur 
Amitabh Bachchan en 2007 - Officier - Acteur
Yash Chopra en 2008 - Officier - Réalisateur
Lata Mangeshkar en 2009 - Officier - Chanteuse de play-back

Ordre des Arts et Lettres
Mrinal Sen en 1987 - Commandeur - Réalisateur 
Sivaji Ganesan en 1995 - Chevalier - Acteur 
Adoor Gopalakrishnan en 2003 - Commandeur - Réalisateur 
Balamuralikrishna en 2005 - Chevalier - Vocaliste, chanteur de play-back
Shahrukh Khan en 2007 - Officier - Acteur
Nandita Das en en 2008 - Chevalier - Actrice
Aishwarya Rai en 2009 - Officier - Actrice
Hariprasad Chaurasia en 2010 - Chevalier - Flûtiste, compositeur

vendredi 9 juillet 2010

La rani de Jhansi

La future rani de Jhansi (Madhya Pradesh) naît en 1835 à Bénarès dans une famille brahmane marathe.
A l'âge de 14 ans, elle épouse le maharaja de Jhansi, auprès duquel son père travaille. Grâce à ce dernier, elle reste indépendante, s'adonne aux sports de combat, à l'équitation et au tir à l'arc, tout en formant une armée de femmes à sa cour.
A la mort du maharaja en 1853, la Compagnie des Indes orientales refuse de laisser son fils adoptif monter sur le trône vacant, met la région de Jhansi sous sa "protection", et demande à la rani de partir, moyennant finances.
Elle refuse de quitter Jhansi et rassemble des volontaires de son royaume pour former une armée.
En même temps a lieu la première révolte contre l'occupant anglais, la révolte des cipayes (les Indiens enrôlés dans l'armée anglaise) en 1857 qui a des répercussions dans plusieurs régions d'Inde du Nord.
Pendant cette période chaotique, où les Anglais sont très sollicités par des révoltes de toutes parts, la rani de Jhansi continue son règne et son entraînement guerrier.
En 1858, quand les Anglais assiègent Jhansi, elle doit rendre les armes, mais s'échappe la nuit avec ses gardes et son fils adoptif. Elle rejoint d'autres armées rebelles au fort de Gwalior déserté par le maharaja.
C'est ici qu'elle meurt, lors d'une offensive des Anglais, en juin 1858.
Grâce à son courage, son sacrifice et ses idées féministes, elle devient une icône du mouvement indépendantiste.
Des statues la représentant sur son cheval se trouvent à Gwalior et à Jhansi.
Zee TV lui consacre actuellement un feuilleton qui fait assez riche pour une émission de télévision, et dont vous pouvez voir un extrait ici.

Pour terminer, la surprise du jour : si vous n'avez pas assisté au spectacle "Bollywood Flash-back" à la Cité de la Musique en juin, vous pouvez retrouver le spectacle entier sur ce site où la vidéo est disponible jusqu'au 25 août.
Spectacle par la troupe de Terence Lewis, chorégraphe indien dont nous vous avions déjà parlé le 16 mars 2009. Une agréable révision en chansons sur un scénario bien connu.

dimanche 20 juin 2010

A.R. Rahman


Né sous le nom de A.S. Dileep Kumar à Chennai, au Tamil Nadu, en 1966, A.R. Rahman est issu d'une famille où son père était compositeur et chef d'orchestre pour des films malayalam (Kerala).
A 23 ans, il se convertit au soufisme après la guérison de sa sœur et prend le nom d'Allah Rakha (A.R.) Rahman, sous lequel il est connu aujourd'hui.
Très jeune il s'était mis à la musique en formant un orchestre avec ses amis ; il connaît déjà le piano, la guitare, l'harmonium, et le synthétiseur qui deviendra plus tard son instrument de prédilection.
A 11 ans, il rejoint la troupe du célèbre musicien tamoul Ilaiyaraja, puis accompagne dans ses tournées internationales Zakir Hussain, joueur de tabla considéré comme le meilleur percussionniste de sa génération.
Il fait ses études à Londres au Trinity College of Music.

L'année 1992 marque ses débuts dans le cinéma tamoul, avec le film Roja de Mani Ratnam ; Bombay lui offre une chance dans le cinéma hindi en 1995 grâce à Ram Gopal Varma et son film Rangeela. Entre-temps il compose une bonne douzaine de musiques de films et commence à renouveler cette musique en utilisant l'informatique et le synthétiseur, et en expérimentant de nouveaux procédés à cheval sur la tradition indienne (très forte dans le Sud) et la modernité occidentale.
Malgré les critiques virulentes des traditionalistes, il continue son œuvre créatrice et ouvre son propre conservatoire de musique à Chennai en 2008, tandis que les producteurs qui le demandent font la queue devant sa porte.

Avec une centaine de musiques de films à son actif, sans compter celles de comédies musicales sur scène, le compositeur devenu producteur, chanteur et programmeur a reçu une douzaine de Filmfare et maintes récompenses, parmi lesquelles 2 oscars pour 2 chansons de Slumdog Millionaire.
Pour les récompenses et la filmographie, allez donc voir ici, le site de Wikipedia en français. Vous pouvez accéder au site en anglais, beaucoup plus complet, par leur colonne de gauche.

A.R. Rahman sera à Paris le samedi 17 juillet au Parc des expositions de la Porte de Versailles pour un concert exceptionnel, accompagné de chanteurs et de musiciens.
www.arrahmanlive.com/

lundi 24 mai 2010

Mohammed Rafi

La plus grande voix masculine du cinéma indien, Mohammed Rafi (1924-1980) naît à Amritsar au Penjab. Pendant près de 40 ans, il va régner presque sans partage en collaborant à quelque 800 films de 1944 à 1980, grâce à une voix qui lui permet d'interprétrer les chansons les plus douces ou les plus débridées (ces dernières, surtout pour Shammi Kapoor). Et l'on comprend alors que le chanteur est aussi un acteur par l'usage qu'il sait faire de sa voix.
Après une période d'apprentissage pendant laquelle il participe, à 13 ans, à un concert de K.L. Saigal, il réalise son premier play-back dans un film penjabi en 1944.
La même année, après un passage à All India Radio (la radio d'Etat) à Lahore, il part s'installer à Bombay, où il prend des contacts avec la profession et en particulier le compositeur Naushad qui va d'abord le faire chanter dans les chœurs.
Après la partition, en 1947, Mohammed Rafi choisit de rester en Inde à Bombay où sa famille le rejoint.
C'est encore Naushad qui lui donne son premier solo en 1949, en remplacement du chanteur Talaat Mehmood à qui il confiait habituellement ses compositions.
Ce furent ensuite les compositeurs S.D. Burman, O.P. Nayyar, puis Shankar et Jaikishan qui le choisissent ; il devient la voix d'acteurs de premier plan, tels Dev Anand, Shammi Kapoor et Rajendra Kumar. Il double même le chanteur-acteur Kishore Kumar dans quelques-uns de ses propres films !
Le début des années 1970 est plus favorable à Kishore Kumar qui profite des retombées des 2 chansons à succès d'Aradhana, que Mohammed Rafi n'a pu enregistrer, car il faisait un pèlerinage à La Mecque.
Vers le milieu de la décennie, Mohammed Rafi revient en beauté pour quelques glorieuses années, avant de succomber à une crise cardiaque en 1980, laissant des millions de fans éplorés.
Aujourd'hui, personne ne l'a oublié : comment ferait-on ? Ses chansons repassent sans cesse à la radio, sont réutilisées ou remixées dans des films plus récents, ses cassettes se vendent toujours (ce support existe encore en Inde).
Des milliers de fans viennent toujours sur sa tombe 2 fois par an pour ses anniversaires de naissance et de décès.
De multiples duos avec Asha et Lata, 5 National awards, 7 Filmfare et des décorations ; je vous invite à faire un saut sur ce site pour connaître les noms des chansons récompensées parmi les milliers de chansons enregistrées (il détient le record masculin).
Sur YouTube plein de chansons live de Mohd. Rafi, de plus ou moins bonne qualité. Allez voir et écouter .

mercredi 5 mai 2010

Sai Baba de Shirdi

Le visage de cet homme n'est sans doute pas inconnu à ceux qui se sont déjà rendus en Inde ; on le voit souvent sous forme d'image à acheter aux étalages de rue, punaisé sur un mur de boutique, ou collé sur le tableau de bord d'un taxi.

Ce fakir et yogi apparaît à Shirdi (Maharashtra), où il s'installe dans une mosquée ; peu à peu, il est considéré comme un saint par les hindous et les musulmans : en effet, il ne fait aucune différence entre les religions, et entre les castes, et accorde son attention à tous.
On lui prête de nombreux dons : guérisons, miracles (même après sa mort), toute une légende se construit autour de ce personnage mystique et humaniste qui s'est fait enterrer en 1918 dans un temple hindou de Shirdi.
De nos jours, nombreux sont les Indiens qui viennent ici pour lui rendre hommage ou recevoir sa bénédiction posthume.

Le cinéma hindi s'est inspiré de ce personnage, par exemple dans le célèbre film Guide (Vijay Anand, 1965), avec Dev Anand, frère du réalisateur.
Dans un style plus fantaisiste, on remarque la statue de Sai Baba de Shirdi qui redonne la vue à une aveugle interprétée par Nirupa Roy, dans cette chanson ducélèbre Amar Akbar Anthony (Manmohan Desai, 1977). C'est Rishi Kapoor qui "chante" cette chanson dévotionnelle sur la voix de Mohd. Rafi.

vendredi 26 mars 2010

Kiran Bedi, entre police et activisme social

Difficile de raconter la vie de Kiran Bedi, ce personnage qui a franchi tous les obstacles d'un pays machiste pour arriver à un stade qu'aucune femme n'a jamais atteint dans la police indienne. On imagine sa force de caractère !
En 2006, le 2e magazine indien de langue anglaise, The Week, l'a classée parmi les 15 figures les plus admirées du pays.

Née à Amritsar, au Penjab, diplômée en anglais, en siences politiques, en droit et en sciences sociales (thèse sur la drogue et les violences domestiques), Kiran Bedi fait son entrée dans la police en 1970 pour y imposer des idées en dépit de la résistance des hommes.
Son travail acharné pour améliorer la circulation dans la ville de Delhi (elle a même fait enlever la voiture d'Indira Gandhi qui gênait la circulation), ses innovations dans le domaine des prisons (yoga, méditation, alphabétisation) l'ont amenée jusqu'aux postes de directeur général du Bureau des narcotiques, à la sécurité des VIP et au poste de conseillère à l'ONU.

Quittant volontairement la police en 2007, elle continue ses activités sociales à travers ses deux ONG, Navjyoti et India Vision Foundation qui couvrent un large secteur englobant les problèmes de drogue, l'éducation, le pouvoir des femmes, le conseil familial, le sida, la réforme des prisons...
Elle anime également une émission éducative de télévision Aap Ki Kachehri (Votre tribunal), où des familles (des vraies, pas des acteurs) viennent exposer leurs problèmes et où elle leur donne des conseils et explique comment la justice fonctionne (les familles rurales ayant tendance à faire justice elles-mêmes).

Regardez cet extrait d'émission, même si vous ne comprenez pas le hindi ; un tel programme est très étonnant, et vous aurez une idée de l'autorité du personnage qui tente de régler un problème dans une famille élargie : les femmes vont vivre dans leur belle-famille ; pour peu qu'il y ait 2 frères mariés, les problèmes de répartition des tâches se compliquent entre les épouses et la belle-mère (c'est que que je crois deviner, car je ne parle pas hindi !).

vendredi 5 mars 2010

Manmohan Singh

Né au Penjab à Gah (actuel Pakistan) en 1932, Manmohan Singh est le Premier ministre de l'Inde depuis 2004.
Formé en économie à la Punjab University de Chandigarh, puis à Cambridge et Oxford au Royaume-Uni, il devient conseiller du gouvernement indien pendant les années 1970.
Il continue de franchir les échelons quand il est nommé directeur puis gouverneur de la Reserve Bank of India de 1982 à 1985.
En 1991, alors que l'Inde est quasiment au bord de la faillite, il devient ministre des Finances et prend des décisions qui vont changer la vie économique du pays : dévaluation de la roupie, réduction d'impôts (ça existerait donc...), privatisations, fin des lourdeurs administratives qui entravent les créations d'entreprises (un héritage des Britanniques), et surtout ouverture aux investissements étrangers. Tant et si bien que l'Inde va connaître une expansion économique sans précédent.
Lors des élections générales de mai 2004, qui voient l'avènement du parti du Congrès auquel il appartient, il est nommé Premier ministre par le président Abdul Kalam (Sonia Gandhi ayant refusé ce poste). Il a été confirmé dans ses fonctions après les élections de mai 2009 par la présidente actuelle, Pratibha Patil.

lundi 30 novembre 2009

Sonia Gandhi, un destin exceptionnel

Née en Italie en 1946, Sonia Maino ne sait pas que son avenir va la conduire à l'un des postes politiques les plus importants du monde.
Elle rencontre en effet, Rajiv Gandhi, fils aîné du Premier ministre indien, Indira Gandhi, venu faire ses études à l'université de Cambridge. Ils se marient 3 ans plus tard, en 1968, à Delhi où Sonia s'installe avec son époux.
La vie de Sonia Gandhi va être marquée par plusieurs événements qui vont infléchir le cours de sa vie.
En 1981, Rajiv Gandhi, qui est pilote de ligne, démissionne d'Air India après la mort de son frère cadet, Sanjay, dans un accident d'avion. Malgré la circonspection de Sonia, il entre en politique, conseillé par sa mère, Indira Gandhi.
En 1984, Indira Gandhi est assassinée par deux de ses gardes sikhs : elle avait envoyé la troupe dans le haut lieu du sikkihisme, le temple d'Or à Amritsar, où des sikhs indépendantistes s'étaient réfugiés. La réponse ne s'est pas fait attendre.
Rajiv Gandhi devient alors naturellement le nouveau Premier ministre de L'inde.
C'est en 1991 que Rajiv Gandhi est aussi assassiné au Tamil Nadu, par une femme kamikaze (conséquence de l'envoi ambigu de troupes indiennes au Sri Lanka dans le conflit qui opposait le gouvernement de Colombo aux Tigres tamouls indépendantistes).
Sonia Gandhi refuse alors de devenir Premier ministre et se retire de la scène pendant plusieurs années où le parti du Congrès, traditionnellement conduit par un Gandhi, voit son pouvoir s'amenuiser devant la montée du B.J.P. (parti d'extrême droite).
Pour aider le parti du Congrès en perdition, elle réapparaît malgré ses réticences envers la politique qui lui avait déjà pris sa belle-mère et son mari.
En 1999, elle devient présidente du parti du Congrès qu'elle mène à la victoire aux élections générales de 2004 : sa campagne dans toute l'Inde et son attitude sociale vis-à-vis des campagnes et des plus pauvres sont sans doute les raisons de sa victoire.
Contre toute attente, elle refuse le poste de Premier ministre qui lui revenait, et qui fut confié à Manmohan Singh (comme son nom l'indique, il est sikh) ; elle fait ainsi taire le B.J.P. qui lui reproche d'être née italienne et de ne pas parler impeccablement le hindi...
Elle n'a sans doute pas dit son dernier mot : son fils Rahul est secrétaire général du parti, et sa fille Priyanka a organisé la campagne de Rahul, bien qu'elle affirme ne pas s'intéresser à la politique.

jeudi 19 novembre 2009

Le cricket

Le cricket ? Je n'y comprends rien, ça m'ennuie, ce n'est pas ma tasse de thé ; mais c'est celle des Indiens, qui commencent à jouer au cricket dès qu'ils sont en mesure de tenir sur leurs jambes. En Inde, le cricket est partout : à la télévision, où les tournois internationaux se multiplient, dans la rue où les enfants se confectionnent une batte de bric et de broc, sur les terrains vagues ou les stades transformés en terrains de cricket tous les week-ends...
Alors, je vais quand même en parler en vous présentant les 2 idoles indiennes du cricket ; bien sûr, je n'entrerai pas dans des détails techniques !

Kapil Dev (1959-)
Ancien joueur de cricket, Kapil Dev est considéré comme l'un des meilleurs joueurs polyvalents du monde ; il était en effet aussi bon batteur que lanceur et extrêmement élégant dans ses gestes. Il a battu un nombre impressionnant de records durant sa carrière.
C'est surtout lui qui a fait de l'Inde la championne du monde en 1983, alors qu'il était capitaine de l'équipe nationale.
La répercussion de cet événement sur les Indiens ne s'est pas encore effacée de leur mémoire.
En 1999, il abandonna le poste d'entraîneur de l'équipe nationale et ne fit plus parler de lui jusqu'en 2002 quand il fut couronné joueur de cricket du siècle par l'almanach Wisden, qui est une référence en la matière, semble-t-il.
Depuis, il est consultant ; il a même joué un petit rôle dans le film Iqbal, dont le thème est le cricket, puis il est entré dans l'armée en 2008. Qui a dit bizarre ?

Sachin Tendulkar (1973-)
Encore un joueur exceptionnel, qui fit ses premières armes au collège où il était déjà remarqué par les sélectionneurs en quête de nouveaux joueurs.
C'est ainsi qu'à force d'entraînements, il entra dans l'équipe de Bombay à l'âge de 15 ans ; ses prouesses durant ce match lui valurent d'être sélectionné l'année suivante dans l'équipe nationale ; plus tard à l'âge de 19 ans il entra dans l'équipe britannique de Yorkshire qui venait de changer ses règles et commençait à accepter des joueurs étrangers. Depuis 20 ans maintenant, il a sa place dans le cœur des Indiens.
Je ne m'étendrai pas sur tous les records qu'il a battus ; sa réputation est telle, que ses contrats mirobolants signés pour la publicité font de lui l'un des joueurs de cricket les plus fortunés au monde.
Les plus accros à K3G se rappellent sans doute que l'évocation du nom de Sachin donne lieu à une scène comique avec Kajol.

jeudi 12 novembre 2009

Baba Ramdev, un yogi pas comme les autres

Baba Ramdev est une personnalité bien connue du public indien ; ce "sage", qui avait retrouvé l'usage de ses membres paralysés grâce au yoga, a tourné le dos aux plaisirs de ce monde pour se consacrer à une tâche : le bien-être de ses semblables par le yoga et l'ayurvéda (la médecine traditionnelle védique).
Faisant des tournées régulières à travers l'Inde, il regroupe des centaines, parfois même des milliers de personnes en plein air pour leur faire pratiquer gratuitement des exercices de yoga Patanjali, selon les écritures anciennes. Comme vous pouvez le voir, il se fait entendre via un micro.


Ces cours sont retransmis à la télévision et regardés par quelque 85 millions de téléspectacteurs en Inde, 20 millions dans le reste du monde (moi-même je regarde parfois, complètement ébahie) : en effet, Baba Ramdev dit être en mesure de guérir de nombreuses maladies, et non des moindres, grâce aux pouvoirs du yoga et en particulier ceux du pranayanam (excercices de respiration). De quoi rester sceptique.
Parallèlement à cette activité, il a créé un trust destiné à la recherche (il a développé une gamme de produits ayurvédiques), au yoga et aux soins pour les pauvres.
Sortant du domaine médical, ses déclarations sur les problèmes de l'Inde (prévarication, économie, agriculture, éducation) ont toujours un grand retentissement dans la presse.

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