Attention danger ! Blog redoutable...
Plus de 1500 articles sur l'Inde et son cinéma, plus de 350 films notés et annotés, quelque 300 chansons commentées, plus de 1200 références classées, des extraits d’émissions indiennes, un jeu aux trophées vintage...
Vous allez devenir addicts. Vous êtes prévenus !

lundi 30 mars 2009

Le retour des alphonso

Cette année, les mangues alphonso sont en vente chez les épiciers indiens avec un peu d'avance (à Paris, passage Brady et faubourg Saint-Denis). Ces délicieux petits fruits, très prisés des Indiens, n'ont rien à voir avec les grosses mangues kent que nous trouvons habituellement dans nos supermarchés.
Les alphonso arrivent généralement du Maharashtra (capitale, Bombay) dans leur emballage de carton et de papier, mûres et prêtes à être savourées dans les jours qui suivent. Nous venons de déguster les premières mangues de l'année, parfumées, moelleuses et juteuses (pour avoir une idée de la taille des fruits, ci-contre, notre souris qui dort avec 4 mangues). Les alphonso ne durent que jusqu'à fin mai ; ensuite ce sera le tour des mangues pakistanaises. A suivre...

Les alphonso tiennent leur nom du navigateur Afonso de Albuquerque qui fut gouverneur des Indes portugaises au XVIe siècle. Fin de la minute culturelle.

dimanche 29 mars 2009

La photo de la semaine - Delhi, Bangla Sahib

© Bollymages. Delhi, bassin d'ablutions du temple sikh Bangla Sahib. Décembre 2006

Le sikhisme, qui ne représente qu'environ 20 millions de fidèles en Inde, est né au Pendjab au XVe siècle de la fusion des religions hindouiste et soufie. A l'origine pacifiques, les sikhs devinrent guerriers lorqu'ils durent se protéger des attaques et des persécutions au XVIIIe siècle sous les Moghols, puis pendant la période de l'indépendance. Ils représentent maintenant une communauté puissante présente dans tous les domaines, jusqu'au poste de Premier ministre actuellement occupé par Manmohan Singh.

samedi 28 mars 2009

Chanson de film - Shree 420 (1955)

S'il est une chanson chère au cœur des Indiens, c'est bien celle-ci. Mera Joota... dont le refrain dit : "Mes chaussures sont japonaises, mon pantalon est anglais, mon chapeau rouge est russe, pourtant mon cœur reste indien."
Elle est chantée par le personnage de Raju, naïf provincial qui vient chercher du travail à Bombay et y perdre ses illusions, non sans tomber amoureux. Par ce personnage simple et chaplinesque, et par cette chanson dont on retient facilement la rengaine, Raju fait passer le message patriotique du réalisateur, l'une des icônes de l'âge d'Or du cinéma indien.
Réalisateur : Raj Kapoor
Héros : Raj Kapoor
Compositeurs : Shankar et Jaikishen
Chanteur : Mukesh

vendredi 27 mars 2009

Un roman à ne pas rater : Une vie de choix

François vient de lire un ouvrage qui l'a enthousiasmé.
Une vie de choix est un roman passionnant et émouvant qui se déroule au Pakistan oriental durant une période peu évoquée dans la littérature sud-asiatique : la sécession de 1971 qui donnera lieu à la naissance du Bangladesh. A Dacca vit Rehana, une femme ordinaire, veuve, qui va se construire un destin extraordinaire en prenant des décisions vitales pour elle et ses deux enfants.
Ce premier roman de Tahmima Anam, écrit avec une sensibilité et une délicatesse qui tranchent avec la force de l'histoire, vous envahit jusqu'à la dernière page.
Si vous ne lisez qu'un livre par an, alors c'est celui-là !

Une vie de choix de Tahmima Anam, Editions des Deux Terres, février 2009

jeudi 26 mars 2009

Expo Raj Kapoor : tous pour un !

Si l'on devait adopter le jargon du cinéma, on dirait que nous sommes en période de préproduction.
François va bientôt (?) se pencher sur le problème de la salle d'exposition : celle de l'année dernière s'avère trop petite puisque nous aurons cette année au moins une vingtaine d'affiches originales à présenter, ainsi que de nombreux documents de taille plus modeste, sans compter ce que nous réservons à la vente.
Arif et Aziz à Bombay viennent de nous trouver quelques affiches que nous cherchions encore. Les photos vont bientôt nous arriver par e-mail et les éventuelles négociations s'effectueront aussi par ce moyen.
De mon côté, je prépare le communiqué de presse et le catalogue, ce qui demande la lecture préalable de quelques livres sur Raj Kapoor. Je viens de trouver celui qui me manquait et qui m'a été conseillé par Shashi, un visiteur de l'expo Guru Dutt. Cet ouvrage est épuisé mais grâce à Internet, François a dégoté un exemplaire qui traîne dans une librairie du Royaume-Uni. Je devrais le recevoir dans une dizaine de jours. Je croise les doigts.
L'écriture des synopsis du catalogue demande aussi de revoir les films de Raj Kapoor. C'est un peu la partie récré de la préparation.

mercredi 25 mars 2009

Ramoji Film City

© Bollymages. Janvier 2006

A une vingtaine de kilomètres de Hyderabad, en Andhra Pradesh, a été créé en 1996 un complexe de studios de cinéma qui est devenu le plus grand complexe de studios du monde. Sur près de 800 hectares, Ramoji Film City offre aux professionnel du cinéma ses compétences techniques (on peut y fabriquer un film de a à z), ses 50 plateaux de tournage en intérieur et plusieurs centaines de lieux de tournage en extérieur. En effet, le complexe est situé sur un terrain où les paysages naturels (montagnes, lacs, forêts) cachent des décors en tout genre : villas, hôpital et aéroport (dos à dos), une rue de l'Ouest américain, des jardins impeccables, mosquées et temples, qui servent souvent à tourner une seule scène, principalement des chansons.
Ainsi, Hum Dil De Chuke Sanam, Sivaji: The Boss, Fiza et Mission Kashmir sont passés par ici, car Ramoji n'attire pas seulement les cinéastes du Sud (où il est situé) ; Bollywood aussi a été conquis par ses possibilités.
Les compétences de Ramoji ne se bornent pas au cinéma : tous les ans plus d'un million de touristes viennent visiter le parc d'attractions où hôtels et restaurants attirent les mariages et les réunions professionnelles. Une belle entreprise qui appartient au groupe Ramoji présidé par Ramoji Rao.

mardi 24 mars 2009

Ciné-club : indépendance et partition

© Bollymages. Madurai, octobre 1992

Une fois n'est pas coutume ; pour commencer, je vous recommande le film d'un réalisateur britannique, qui fait une excellente entrée en matière pour le thème d'aujourd'hui.

Gandhi (1982, vostf, coul. Disponible chez les revendeurs indiens). Cette fresque de 3 heures, vous remettra les idées en place sur la vie de Gandhi, son séjour décisif en Afrique du Sud, ses rapports avec Nehru et Jinnah, et sur la période qui a mené à la douloureuse partition de l'Inde et du Pakistan en 1947.
Réalisateur : Richard Attenborough (1932)
Avec Ben Kingsley (Gandhi), acteur anglo-indien anobli en 2001 par la reine Elizabeth II.
De nombreux acteurs indiens ont participé à ce film, parmi lesquels les plus connus sont Amrish Puri et Om Puri.
Compositeur : Ravi Shankar
Notre avis : 3,5/5

1942: A Love Story (1993, coul.) de Vidhu Vinod Chopra
Un couple d'amoureux se trouve pris dans la tourmente du mouvement "Quit India" lancé par Gandhi en 1942.
On se laisse prendre par la musique de R.D. Burman et par le jeu des deux acteurs principaux. Néanmoins, comme vous le constaterez, les méchants Britanniques sont décrits de façon très caricaturale, et la fin est fortement teintée de patriotisme.
Avec Manisha Koirala (photo ci-dessus), Anil Kapoor (le présentateur dans Slumdog Millionaire) et Jackie Shroff
Compositeur : R.D. Burman
Chanteurs : Lata Mangeshkar, Kavita Krishnamurthy, Kumar Sanu
Notre avis : 3/5

Earth 1947 (1998, coul.) de Deepa Mehta
A Lahore, au Penjab, sikhs, musulmans, hindous et parsis vivent en bonne harmonie. Mais la partition va bientôt tout bouleverser car Lahore va devenir pakistanaise (donc musulmane).
Ce film qui tend vers le cinéma parallèle est interprété par des acteurs eux-mêmes actuellement engagés dans le militantisme social.
Avec Nandita Das, Kulbhushan Kharbanda, Aamir Khan, Rahul Khanna
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Asha, Hariharan, Sukwinder Singh
Notre avis : 4,5/5
Ce film de Deepa Mehta est tiré du roman de Bapsi Sidhwa traduit en français, Mister Candy, Actes Sud, 1997. C'est le deuxième volet d'une trilogie commencée avec Fire, et terminée avec Water, Deepa Mehta traite de sujets tabous, tels les rapports entre deux femmes délaissées par leur mari (Fire), et le sort des veuves en Inde.

Gadar: Ek Prem Katha (2001, coul.) d'Anil Sharma
La vie mouvementée d'un couple mixte, un sikh et une musulmane, après la partition au Penjab. Ce film romancé a remporté un immense succès auprès du public indien car il y a retrouvé tous les ingrédients qu'il affectionne : amour, patriotisme, et un peu de violence. Le héros est interprété par Sunny Deol, fils du très aimé Dharmendra.Avec Sunny Deol, Amisha Patel et Amrish Puri
Compositeur : Uttam Singh
Chanteurs : Alka Yagnik, Udit Narayan
Notre avis : 3/5

dimanche 22 mars 2009

La photo de la semaine - Leh

© Bollymages. Leh, août 1993

La ville de Leh, dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire, est l'ancienne capitale du royaume du Ladakh. Elle est située à 3500 mètres d'altitude dans la vallée de l'Indus, qui présente ce paysage verdoyant de champs d'orge ou de blé après la mousson. Dès que l'on s'éloigne de l'eau, le paysage devient minéral, aride et gris comme les sommets qui dominent la vallée.

samedi 21 mars 2009

Rahman Mania : Kadhalan (1994, tamoul)

Kadhalan raconte une histoire d'amour dont la banalité est effacée par de formidables chansons-ballets dont les Tamouls sont les spécialistes. La recette est simple : un plein d'énergie, quelques dizaines de danseurs et de danseuses, une débauche de couleurs, une tonne d'imagination, et un tournage en extérieur. Voici le résultat avec la chanson Erani Kuradhani Gopala (Gopala, ton regard me fait mal). Plaisir des yeux et des oreilles.
Réalisateur : S. Shankar, dont les films à succès sont souvent doublés en telugu.
Héros : Prabhu Deva
Héroïne : Nagma
Chorégraphe : Prabhu Deva (le héros)
Compositeur : A.R. Rahman, que vous connaissez déjà
Chanteurs : Chitra et Unnikrishnan (en tamoul)

jeudi 19 mars 2009

Familles du cinéma indien : les Bachchan

De gauche à droite : Amitabh Bachchan dans Deewar (1975) et dans Ek Ajnabee (2005), Jaya Bhaduri-Bachchan dans Zanjeer (1973) et dans Laaga Chunari Mein Daag (2007), Abhishek Bachchan à l'IIFA en 2007 © Christopher Furlong-Getty Images, et Aishwarya Rai-Bachchan à Cannes en 2006 © splashnews.com

Bien sûr, le simple nom de Bachchan fait immédiatement penser à Amitabh, la légende vivante du cinéma indien, qui fut le premier de sa lignée à se lancer dans "l'industrie". Son père Harivansh Rai Bachchan était un illustre poète.

Amitabh
Bachchan
est né en 1942 à Allahabad en Uttar Pradesh, et ses débuts au cinéma remontent à 1969 dans Saat Hindustani (Anwar Ali Anwar). Il se fit mieux connaître dans Anand (Hrishikesh Mukherjee, 1971) face à Rajesh Khanna, immense vedette des années 1960, dont il fit décliner la carrière de héros gentillet grâce à des rôles de révoltés taillés sur mesure par les scénaristes Salim et Javed. Sa taille inhabituelle (1,90 m) et sa voix de baryton alliées à son charisme et à un amour irraisonné du public lui permettent de rester en haut de l'affiche jusqu'aux années 1990 où un changement s'impose avec l'âge. Passant du rôle de séducteur à celui de père, il change de look (il arbore maintenant une élégante barbichette blanche) et réussit un tournant rendu encore plus difficile par des problèmes financiers. C'est pour les résoudre qu'on le verra présenter à la télévision Kaun Banega Crorepati, la version indienne de Qui veut gagner des millions ?Il continue sa carrière au cinéma où les réalisateurs lui proposent des rôles de plus en plus variés et nombreux, encore pour longtemps semble-t-il. Tous les dimanches, il continue de venir saluer la foule de fans qui s'est amassée sous ses fenêtres. Finalement, c'est le pape du cinéma indien !

Son épouse Jaya Bhaduri-Bachchan (née au Bengale en 1948) était plus connue que lui au moment de leur mariage. Elle stoppa sa carrière pour élever ses 2 enfants, dont Abhishek, et revint à l'écran en 1998 dans Hazaar Chaurasi ki Maa (Sujata Chatterji). Depuis, elle n'a fait que quelques apparitions dans des seconds rôles.

Abhishek
Bachchan
(1976), fils d'Amitabh et Jaya s'est lui aussi lancé dans la carrière cinématographique en 2000. Il n'a sans doute pas hérité de ses parents, car il ne réussit pas à se hisser aux premières places. On peut cependant noter ses performances dans Yuva (Mani Ratnam, 2004), et dans Guru (Mani Ratnam, 2007).

L'épouse d'Abhishek, Aishwarya Rai-Bachchan (1973), est sans doute le membre de la famille dont le visage est le plus connu. Ancienne miss Univers, actrice d'abord utilisée pour son physique, excellente danseuse, elle est devenue l'un des visages de L'Oréal et assiste à ce titre à tous les festivals de Cannes depuis 2002. Elle continue une carrière qui oscille entre flops et réussites.

La sœur aînée d'Abhishek, Shweta Bachchan-Nanda, s'est mariée avec un petit-fils de Raj Kapoor. Mais les Kapoor, c'est une autre histoire !

mercredi 18 mars 2009

Ciné-club : suivez le coach !


© Dharma Productions

Mieux vaut le savoir
Avant de regarder votre premier film indien, il faut oublier la logique. Le cinéma commercial est détaché de toutes les convention occidentales ; il a pour seul but de divertir son public, et n’a cure des trames et des détails incohérents. Ainsi, voici quelques exemples qui ne gênent personne (sauf nous) :
• Par exemple, il arrive que le fils et la mère, aient pratiquement le même âge (voir Mother India, le classique indien par excellence, où la mère, jouée par Nargis, et le fils, interprété par Sunil Dutt, n'avaient qu'un an de différence. D'ailleurs, ils se marièrent après le film.)
• Les chansons et les ballets peuvent interrompre l’action et se dérouler parfois dans des lieux éloignés de ceux de l’action principale ; dans les années 1970-1980, il n’était pas rare d’être propulsé en un clin d'œil de l’Inde vers la Suisse : en effet, ce pays a permis aux Indiens de retrouver les paysages idylliques du Cachemire (région très filmée dans les histoires d'amour), devenu trop dangereux pour y tourner des films. C’est Yash Chopra, grand producteur et réalisateur, qui découvrit et fit connaître les paysages helvétiques dans nombre de ses films ; un lac porte officieusement son nom et Yash fut décoré par le gouvernement suisse pour son action en faveur du tourisme helvétique ! De nos jours, les chansons sont tournées dans des contrées plus "exotiques" comme L'Egypte : vous voyez ci-dessus une photo extraite de K3G (Karan Johar, 2001) dont la scène précédente se situait à Delhi. Paris a vu Abhishek et Lara danser pour Jhoom Barabar Jhoom (Shaad Ali, 2007), et Salman pour London Dreams (Vipul Shah, 2009). De plus en plus souvent, les producteurs n'hésitent pas à traverser le monde pour filmer une chanson dans un cadre nouveau.
• Les actrices changent plusieurs fois de tenue pendant un ballet ou une chanson : je ne sais pas pourquoi. Mais les hommes ont parfois droit au même traitement. Egalité des sexes.
• Quelques notions d’histoire (en particulier la période britannique) s’avèrent parfois utiles.
• Ne pas oublier que les grands textes comme le Mahabharata et le Ramayana servent parfois à la construction des scénarios. Cependant, il n’est pas toujours facile de comprendre le subtil rapport entre un film et les livres sacrés indiens, à moins de les avoir minutieusement étudiés.

Caractéristiques des films indiens
• Ils sont plus longs que les films occidentaux : entre 150 et 180 minutes. Ils comptent au moins 6 chansons parfois accompagnées de ballets. Nombre de ces chansons, indispensables dans un film pour attirer le public sont entrées dans le patrimoine collectif, et il n’est pas rare de les entendre encore quarante ans plus tard !
• Les acteurs miment les chansons, interprétées par des chanteurs de play-back qui jouissent parfois d’une gloire bien supérieure à celle des acteurs qu'ils doublent. Lata Mangeshkar, qui a pratiquement statut de déesse, chante depuis 1942, suivie de près par sa sœur Asha Bhosle. A près de 80 ans, elle chante de moins en moins, mais la relève est déjà assurée.
• Les scènes dénudées ou de sexe sont pratiquement inexistantes devant les menaces de la censure. Le baiser sur les lèvres s'ébauche parfois dans un savant dérapage, cependant, la plupart des actrices le refusent pour respecter les codes sévères de la bienséance et de l’honneur familial. Oui, c'est comme ça en Inde.

Les sous-titres français
Ils sont souvent d'une qualité médiocre, votre cerveau s'y perdra. Mieux vaut programmer les sous-titres anglais, même si vous n'avez que de vagues notions de cette langue ; vous ferez rapidement des progrès. Seuls les films diffusés à la télévision française, et les DVD édités par une société française auront des sous-titres français de bonne qualité.

Enfin
Plutôt que de vous proposer une sélection chronologique, j'ai opté pour une présentation thématique, moins rigide, qui permet aussi de faire des recoupements entre réalisateurs, acteurs et compositeurs.
A bientôt pour votre premier thème qui sera l' ??????

lundi 16 mars 2009

Dance India Dance

Depuis quelques semaines, une nouvelle émission titille notre intérêt sur Zee TV. Après SRGMP qui présentait un concours de chanteurs, Dance India Dance, vous l'avez compris, est une compétition de danse. De toutes les danses, qu'elles soient indiennes ou occidentales. Pendant les sélections, qui ont eu lieu dans toutes les grandes villes de l'Inde où des dizaines de milliers de candidats se sont présentés, nous avons pu mesurer l'énorme impact de Michael Jackson et de la break dance sur les jeunes Indiens âgés de 15 à 25 ans (limites d'âge pour ce concours).
Maintenant, la compétition a commencé sous la houlette de trois juges chorégraphes de cinéma qui entraînent chacun une équipe ; il s'agit de Terence Lewis (Lagaan), spécialiste de dance contemporaine, aux faux airs d'un Galliano assagi, de Geeta Kapur (Om Shanti Om, Thoda Pyaar Thoda Magic) qui œuvre dans la pure tradition de Bollywood, et de Remo D'Souza (Mission Istanbul), qui doit avoir des ancêtres portugais, plus porté sur la break dance à l'indienne.
Comme dans toutes les compétitions télévisuelles, le mot de la fin, les grandes décisions, les accolades, les conseils et le réconfort sont donnés par un super-juge, en l'occurrence Mithun, acteur bengali hindiphone, qui avait connu un succès phénoménal avec ses costumes à paillettes et son masque de plumes dans le film Disco Dancer en 1983.
C'est grâce, ou à cause de lui que des milliers de Bengalis continuent de se déhancher en chantant : "I am a disco dancer, yeah !".

dimanche 15 mars 2009

La photo de la semaine - Cachemire

© Bollymages. Lac Dal, juillet 1993

A Srinagar, au Cachemire indien, sur les canaux du lac Dal, aujourd'hui envahis par les algues et les jacinthes d'eau, les habitants se déplacent en shikara. Déjà qualifiée de paradis sur terre du temps des Grands Moghols, la région a été rattachée à l'Inde en 1947 sans plébiscite, alors que sa population est essentiellement musulmane et plus proche du Pakistan. Depuis plus de 20 ans, l'armée indienne occupe une partie du Cachemire, et le Pakistan, une autre, chacun revendiquant la totalité du territoire. Malgré des tentatives sporadiques d'accord entre les deux Etats, le Cachemire indien reste une zone dangereuse qui connaît régulièrement son lot de morts.

samedi 14 mars 2009

Chanson de film - Naya Daur (1957)

Dans un petit village, un conducteur de carriole à cheval se bat pour empêcher l'arrivée d'un service de bus qui va lui prendre sa clientèle. Une jeune fille, tombée amoureuse de lui, va l'aider dans sa tâche. Elle lui lance des fleurs dans la chanson Ude jab jab Zulfe Teri (Quand tes cheveux volent, le cœur des filles devient fou). Effectivement, le vent souffle fort dans ses cheveux !
Dix ans après l'indépendance, Naya Daur (Une ère nouvelle), traitait de la dure condition des paysans. Le film met en scène Dilip Kumar, l'une des grandes stars de l'époque, ardent militant social, et Vijayanthimala, danseuse classique du Sud, qui réussit à s'imposer à Bombay.
Réalisateur : B.R. Chopra (1914-2008)
Héros : Dilip Kumar (1922)
Héroïne : Vijayanthimala (1936)
Compositeur : O.P. Nayyar (1926-2007)
Chanteurs : Asha (1933) et Mohd Rafi (1924-1980)

jeudi 12 mars 2009

Ciné-club : panorama du cinéma indien

Cette nouvelle rubrique, qui s'adresse aussi bien aux novices qu'aux habitués de cinéma indien est destinée à donner des idées de films à voir ou à revoir. Des années 50 à nos jours, du Bengale au Tamil Nadu, tous les films dont je vous parlerai ont marqué le cinéma indien et m'ont plu, même s'ils n'ont pas toujours été auréolés de prix. Ils sont tous disponibles en DVD en France, sauf indication contraire.

Pour commencer, un rapide tour d'horizon sur l'historique du cinéma indien.
C’est en 1896 que les frères Lumière projettent leurs premiers courts métrages à l’hôtel Watson de Bombay, donnant le coup d’envoi à la projection d’une vague de courts métrages importés et adaptés au public indien, tels Panorama Of Indian Scenes, A Train At Bombay Station...
Parallèlement, des cinéastes indiens commencent aussi à réaliser des courts métrages qu'ils projettent dans les salons de familles fortunées.

La production cinématographique de longs métrages populaires commence en 1912 grâce au père du cinéma indien, Dadasaheb Phalke. Les thèmes sont alors essentiellement puisés dans les grandes épopées comme le Mahabharata et le Ramayana auxquels le grand public est accoutumé. Ce n’est que vers les années 1930 qu’apparaissent les sujets de société, presque en même temps que le cinéma parlant, après 1 300 films muets.
C’est l’avènement du parlant qui favorise l’introduction de chansons et de ballets dans les films. Aujourd’hui encore, la tradition de la musique de film reste vivace et sert d’élément de marketing en sortant quelques semaines avant le film.

Les années 1940 sont une période de transition entre l’apparition du parlant et l’explosion de la décennie suivante. C’est dans ces années qu’apparaît le thème des séparations et des retrouvailles familiales, qui continuera d’être exploité jusqu’aujourd’hui (Khabi Khushi Khabie Gham). La famille étant le centre du monde pour un Indien, ces films ont toujours connu plus de succès que les autres.

Les années 1950 sont particulièrement brillantes pour le cinéma indien. Cette période, qui suit l’indépendance et la partition et qui porte le nom d’âge d’Or, est pleine d’espoirs et de souffrances qui s'expriment sur les écrans ; elle voit naître ses premiers classiques populaires, tels Mother India, Shree 420 ou Naya Daur, et les grands interprètes qui marqueront les générations suivantes (Nargis, Raj Kapoor, Dilip Kumar, pour ne citer qu'eux).

Dans les années 1960, la couleur fait son apparition. Cette période est marquée par des costumes et des décors dont les coloris sont parfois tape-à-l’œil, mais on peut penser que la pellicule n’était pas encore à la hauteur des souhaits du directeur artistique ! Les films en noir et blanc des années 1960 nous livrent quelques œuvres superbement prenantes comme Kagaaz ke Phool, Bandini ou Sahib Bibi aur Ghulam.

Les années 1970, marquées dans le monde par la guerre du Vietnam et en Inde par l’état d’urgence, sont des années « rebelles » : la sexualité y fait de timides apparitions, alors que la violence, en la personne de l’acteur Amitabh Bachchan particulièrement, devient un élément naturel et constant de nombreux films. Il s’agit sans doute aussi d’une contre-réaction au romanesque des années précédentes, dominées par Rajesh Khanna. C'est aussi dans cette décennie que le cinéma d'art et d'essai fait son apparition grâce, en particulier, au réalisateur Shyam Benegal.

Dans les années 1980, le cinéma stagne, concurrencé par la télévision couleur, les magnétoscopes et les vidéos piratées. Les films se font moins esthétiques, la qualité musicale baisse, la décennie connaît peu de grands films mais beaucoup de divertissements faciles.

Les années 1990, qui sont des années de libération économique, donnent naissance à un cinéma plus tourné vers les préoccupations matérialistes, et moins vers l'homme du commun. Le marché des NRI (les Indiens de la diaspora) devient plus important et les réalisateurs commencent à tourner des films pour eux, en les prenant comme héros (DDLJ, Pardes).

Dans les années 2000, on assiste à une diversification des thèmes et à l'émergence d'un nouveau type de cinéaste ou acteur à casquettes multiples : Aamir Khan, acteur, produit et réalise ; Farah Khan, d'abord chorégraphe, réalise ; Vishal Bhardwaj, compositeur, réalise ; Farhan Akhtar, réalisateur, est devenu acteur et chanteur. Tous avec succès ! Ce qui nous promet de beaux jours. A très bientôt pour la suite...

mercredi 11 mars 2009

C'est Holi avec Amitabh Bachchan !

© Mahesh Kumar -AP
A la pleine lune du mois de Phagun (février/mars), les hindous du nord de l'Inde (et parfois ceux de la diapora) fêtent l'arrivée du printemps en ce jour d'équinoxe. La fête, généralement dédiée à Krishna, dure deux jours dont un (le plus photogénique) consacré aux couleurs : après s'être habillé de blanc, on se lance des poudres de couleurs ou on barbouille ses amis et les passants. D'autres s'arrosent d'eau colorée à l'aide d'un instrument que l'on voit déjà sur les miniatures mogholes. Les poudres colorées chimiques, tenaces et allergisantes sont de plus en plus remplacées par des poudres à base de plantes.
La joie de cette journée est encore accrue par les boissons opiacées caractéristiques de Holi, qui aident à faire tomber les tabous. Les femmes rechignent parfois à sortir ces jours-là pour éviter les plaisanteries douteuses et les contacts avec les hommes ivres.
Voici l'une des chansons de Holi les plus connues de Bollywood, Rang Barse (Les couleurs pleuvent) tirée du film Silsila (La Liaison, 1981). Le héros, désinhibé par une boisson au cannabis, taquine sa maîtresse en présence de sa femme et du mari de sa maîtresse.
Réalisateur : Yash Chopra
Héros : Amitabh Bachchan (dieu incontesté du cinéma hindi depuis les années 1980)
Héroïnes : Rekha (la maîtresse), et Jaya Bachchan (l'épouse à l'écran et dans la vie)
Compositeurs : Shiv-Hari (Shivkumar Sharma et Hariprasad Chaurasia) 2 musiciens classiques habitués du Théâtre de la Ville, respectivement maîtres du santoor (instrument à cordes frappées à la main) et de la flûte de bambou.
Chanteur : Amitabh Bachchan (il chante aussi, parfois).

lundi 9 mars 2009

Cinéma indien dans Positif

Enfin un dossier sérieux sur le cinéma indien. Evitant le clinquant et les clichés qui accompagnent souvent ce thème, le magazine Positif nous soumet 7 articles dont deux écrits par Hubert Niogret, en particulier un entretien avec Ashutosh Gowariker qui vient compléter la courte entrevue du DVD Les Cinémas indiens. Entretien avec Javed Akhtar, l'influence du Sud sur le Nord... en tout, 20 pages pour amateurs aguerris.
La dame nue de la couverture n'a rien à voir avec l'Inde, of course !

dimanche 8 mars 2009

La photo de la semaine - Bouquiniste

© Bollymages. Delhi, décembre 2006

A Delhi, sur Connaught Place, cette échoppe de livres d'occasion se distingue des étalages de livres, habituellement déballés sur les trottoirs. La plupart des ouvrages, éducatifs et romanesques sont presque exclusivement en anglais. Un seul hic cependant, les livres ne répondent à aucun classement. Il faut savoir prendre son temps et fouiner, comme ces deux passants, pour dégoter un livre au petit bonheur la chance.

samedi 7 mars 2009

Chanson de film - Taal (1999)

Vous allez retrouver 2 protagonistes de Slumdog Millionaire : le méchant présentateur de l'émission, devenu ici organisateur de spectacles, ainsi que le compositeur 2 fois oscarisé.
Dans Taal (Rythme), un réalisateur de spectacles tombe amoureux d'une jeune fille engagée dans sa troupe. Bien sûr, elle tombe aussi amoureuse de lui et devient sa vedette. Le résultat se voit dans la chanson Kahin Aag Lage (Si le feu éclate) à la brillante cinématographie.
Réalisateur : Subhash Ghai
Héros : Anil Kapoor
Héroïne : Aishwarya Rai
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Asha Bhosle, Richa Sharma et Aditya Narayan
Chorégraphe : Shiamak Dawar

mercredi 4 mars 2009

To our readers - A nos lecteurs

Hello everybody !
Wherever you are, thank you for visiting our young blog. It is time now to grow up, but not without your opinion. Therefore feel free to ask questions, tell us what you like, what you don't like, what other topics you would like to read about, etc. All your ideas are welcome. Let's communicate ! Answering is very easy.
Just click
here
Looking forward to reading you,

Sally and François

Bonjour à tous, où que vous soyez.
D'abord, merci de venir visiter ce blog qui nous permet de partager nos passions avec vous.
Maintenant qu'il a dépassé 6 mois, il est temps de le faire évoluer ensemble. C'est pourquoi nous avons besoin de votre avis de lecteur, de vos critiques, bonnes et mauvaises, de vos idées et de vos questions, bref, il nous faut communiquer.
Pour nous écrire, il suffit de cliquer ici
Nous espérons vous lire bientôt,
Sally et François

mardi 3 mars 2009

Familles du cinéma indien : les Akhtar-Azmi

De g. à dr. : Javed Akhtar, Honey Irani, Farhan Akhtar, Zoya Akhtar, Shabana Azmi
© vachikam.org / © The Hindu-Rajeev Bhatt / © oneindia.in / © rediff.com / © rediff.com


Dans la famille Akhtar, je commence par le père, Javed. Poète de tradition urdu, il connut le succès en duo avec Salim (père de l'acteur Salman Khan) en tant que scénariste dans les années 1970-1980 lorsqu'ils forgèrent le personnage du rebelle interprété par Amitabh Bachchan dans nombre de ses films. Javed est maintenant devenu l'un des paroliers les plus récompensés et les plus recherchés du cinéma hindi.
Sa première femme, Honey Irani est également scénariste (Koi Mil Gaya, Krrish), et mère de leurs deux enfants Farhan Akhtar, réalisateur-producteur (Lakshya, Dil Chahta Hai, Don 2), acteur et chanteur (Rock On ! 2008) et Zoya Akhtar, réalisatrice (Luck by Chance, 2009).
La seconde femme de Javed, Shabana Azmi, est une actrice qui a fait partie du mouvement du cinéma parallèle des années 1970-1980 sans délaisser pour autant le courant commercial. Maintes fois récompensée, elle choisit encore ses rôles avec beaucoup de soin. Infatigable militante sociale, elle se bat pour l'égalité des femmes, et les déshérités.
Le père et le fils ont été récompensés aux derniers Filmfare, respectivement pour les paroles d'une chanson de Jodhaa Akbar, et pour meilleur acteur débutant dans Rock On ! (ex aequo avec Imran Khan, le neveu d'Aamir Khan).
Aïe ! J'ai oublié Tabu, la nièce de Shabana, qui a néanmoins porté à l'écran de très beaux rôles.

lundi 2 mars 2009

Les 54es Filmfare Awards

Après les Screen Awards en janvier et les Stardust Awards en février, arrivent les Filmfare Awards. Il s'agit sans doute de la remise de prix la plus attendue à Bombay, l'équilavent de nos César ; la première édition eut lieu en 1954, on n'y remit alors que 5 récompenses. Cette année, le 28 février aux Yash Raj Studios, ce sont 34 trophées qui ont été remis après un vote populaire et professionnel organisé par le magazine Filmfare. Les élus sont repartis avec la statuette de la Black Lady que vous voyez ci-contre.
A l'instar d'autres festivals prestigieux dans le monde, les Filmfare donnent lieu à un véritable défilé de mode où acteurs et actrices exhibent les plus beaux atours de leur couturier. La cérémonie, comme celle des autres awards, est souvent présentée par les acteurs eux-mêmes, et n'est pas une simple remise de prix ; c'est aussi un spectacle sous forme de tableaux auxquels participent les acteurs et les actrices, qui viennent danser sur scène. Pour connaître le palmarès des Filmfare remis le 28 février 2009 pour l'année 2008, cliquez ici.

dimanche 1 mars 2009

Photo de la semaine - Hiranandani Gardens

© Bollymages. Janvier 2006

Dans le film Chalte Chalte (Allons-y, 2003, Aziz Mirza), pendant la chanson Ghum Shuda (J'ai perdu quelqu'un), nous avions vu SRK perché sur une colonne noire au milieu d'immmeubles surprenants.
A notre séjour suivant en Inde, nous avons demandé à Babloo de nous y emmener. A une trentaine de kilomètres au nord de Bombay, à Powai, nous avons découvert cet ensemble d'immeubles qui fait si peu penser à l'Inde. Né de l'imagination d'un architecte mégalomane, ce complexe de style néoclassique, datant d'une dizaine d'années, accueille de luxueux appartements, des boutiques aux marques prestigieuses ainsi que des sièges de multinationales. Ce quartier photogénique a servi de toile de fond dans plusieurs films en hindi.

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...