Attention danger ! Blog redoutable...
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Vous allez devenir addicts. Vous êtes prévenus !

samedi 31 janvier 2009

Chanson de film - Roja (1992)

Puisqu' A.R. Rahman est à l'honneur en Inde après son Golden Globe pour la musique de Slumdog Millionaire, c'est le moment de vous montrer l'une des premières compositions qui l'ont fait connaître du grand public en Inde.
Rahman est né en 1966 à Madras (devenue Chennai) dans une famille de musiciens, il s'est intéressé dès 4 ans à la musique, et après la mort de son père, il devint support de famille et accompagna de par le monde plusieurs formations, dont celle du joueur de tabla Zakir Hussein. Ayant fait des études musicales à Oxford, il devient petit à petit la parfaite fusion entre les musiques indienne et occidentale. Après une crise de mysticisme, il se convertit au soufisme qui a influencé plusieurs de ses compositions, et non des moindres (je vous montrerai ça une autre fois).
C'est en 1992 qu'il compose la musique du film Roja (Rose). La chanson Choti si Aasha (Un petit vœu) chantée en hindi par une chanteuse tamoule vaut par la fraîcheur de sa musique qui introduit le personnage féminin du film, dont le destin va basculer. Comme de nombreux films tamouls, cette chanson est tournée en extérieur et montre la vie dans les campagnes du Tamil Nadu. (Désolée pour la fin de la chanson, je n'ai pas trouvé mieux.)
Réalisateur : Mani Ratnam
Héroïne : Madhoo
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteuse : Minmini

mercredi 28 janvier 2009

Retour d'Inde : the end

Dix jours que nous sommes rentrés. Fatigués, mais heureux que notre voyage nous ait apporté tant de joies que nous avons pu partager avec vous grâce à ce blog qui est un outil formidable où François et moi nous complétons à merveille.
Maintenant, je vais reprendre le cours normal du blog où vous retrouverez les célèbres rubriques "La photo de la semaine" et "La chanson de film". Je pense à une nouveauté...
En attendant, voici LES photos de cette semaine. Une fois n'est pas coutume, ce sont des photos de nous deux !

Retour d'Inde : le dilemme de Bablu


Le vie de Bablu est bouleversée : après s'être séparée de sa fille Alka qui s'est mariée en juillet dernier, le voici privé de son gagne-pain, son taxi qu'il louait tous les jours à son "boss". Depuis quelques semaines, la municipalité de Bombay a décidé de ne plus renouveler les licences des taxis de plus de 25 ans. Puisque sa vieille Fiat noir et jaune entre dans cette catégorie, Bablu a recours au système D pour travailler : s'associer avec un autre chauffeur ayant une licence et emprunter son taxi pendant les jours de repos du licencié, partager un taxi entre jour et nuit. La véritable solution serait qu'il achète son propre taxi : la ville a négocié des prix avec les constructeurs et il semblerait que le moins cher soit le Wagon R de chez Maruti, mais le prix est hors de portée du maigre porte-monnaie de Bablu. Alors, il pense peut-être racheter une autre Fiat plus récente. Lorsque nous l'avons quitté en lui promettant notre aide, celle qui provient de l'expo Guru Dutt, il ne savait toujours pas quoi faire : "Je vais réfléchir et je vais vous écrire", avait-il dit. Attendons la lettre de Bablu.
Il y a peu de temps, il s'était fait faire des cartes de visites pour booster sa clientèle de touristes. Il ne savait pas qu'une nouvelle loi allait anéantir tous ses efforts.

mardi 27 janvier 2009

Retour d'Inde : flâneries (4/4)


Nous quittons Madurai et le Tamil Nadu pour le Kerala. Une halte bienvenue à Kovalam, petite station balnéaire formée de 2 plages en croissant. Notre balcon donne sur la place de Hawa, la moins fréquentée, où le spectacle est permanent : le matin, les pêcheurs tirent leurs filets sur la plage; plus tard, la plage se remplit de visiteurs indiens et blancs et de groupes scolaires qui se précipitent (les garçons seulement) dans les rouleaux. Après 16 heures, les Indiens sont tous de sortie pour une promenade ou une baignade. Les femmes restent souvent au bord de l'eau à bavarder debout ou assises en sari. Enfin, à partir de 18 heures, tout le monde est prêt pour le coucher de soleil et la plage va se vider petit à petit.
Hormis les nombreuses boutiques qui longent les plages, rien à visiter à Kovalam. Alors, nous nous rendons à Trivandrum, capitale du Kerala, à 20 kilomètres seulement, dans l'espoir d'y trouver quelques DVD de films malayalam (la langue du Kerala), mais en vain : nous apprenons que les films primés ne sortent pas en DVD. Pourquoi ? Mystère. Nous nous rabattons alors sur le musée Napier à l'architecture indo-saracénique conçu par un architecte anglais au XIXe siècle. où nous découvrons de nombreux tableaux classiques de commande ou mythologiques du peintre kéralais Raja Ravi Varma (1848-1906) dont les nombreuses chromolithographies ont fait l'objet d'une exposition à Paris en 2008.

Retour d'Inde : flâneries (3/4)

Kanchipuram est surtout connue des Indiens pour ses magnifiques saris de mariage tissés au fil d'or. Autour de cet artisanat traditionnel s'est développé un commerce pour touristes dont la pression est lourde. Mieux vaut se réfugier dans le temple Kailashanata, le plus ancien de la ville et déambuler avec les Indiens qui viennent prier leur dieu préféré ou accrocher un lit ou un berceau miniatures à l'arbre à vœux pour voir naître un héritier mâle.

C'est le livre Un pèlerinage en Inde su Sud : Tiruvannamalai chez Albin Michel Jeunesse qui nous amène là-bas. C'est un bourg de province aux hôtels et aux boutiques rustiques plus habitués aux pèlerins indiens qu'aux touristes occidentaux. Le temple offre cependant quelques belles perspectives autour de son tranquille bassin.

Madurai est une étape inévitable au Tamil Nadu. L'immense temple de Meenakshi est maintenant entouré d'une large artère piétonnière, sans doute pour des raisons de sécurité. Actuellement, tous les gopurams des temples sont en rénovation, cachés sous une couche de palmes poussiéreuses. La vue depuis le toit-terrasse de notre hôtel n'en est pas moins imposante. La ville ne change pas : toujours des cyclo-pousse qui se font houspiller par plus gros qu'eux, toujours des murs recouverts d'affiches de films, toujours une circulation trépidante dans le centre-ville.

Le palais de Tirumalai Nayak est en cours de restauration, mais on peut pénétrer dans la cour du XIXe siècle. Ses impressionnantes colonnes ont servi de cadre à une scène des films Bombay et Guru de Mani Ratnam.

lundi 26 janvier 2009

Retour d'Inde : les flâneries (2/4)

A Chennai, où nous venons surtout pour le Festival de musique, les déplacements en rickshaw sont très pénibles car la circulation est encore plus anarchique qu'à Bombay et les voitures plus anciennes, plus polluantes. C'est donc avec un immense plaisir que nous découvrons l'Amethyst Café : une maison ancienne à l'architecture tamoule dont chaque pièce, qui communique avec la suivante, a été transformée en boutique de vêtements, bijoux et souvenirs haut de gamme. Dans le jardin luxuriant ou dans le salon, on peut se sustenter d'une nourriture plutôt occidentale. Un lieu chic et branché, mais calme.

Retour d'Inde : les flâneries (1/4)

Nous venons à Bombay depuis plusieurs années, et nous observons quelques changements à chaque voyage, principalement en ce qui concerne la consommation. Par exemple, l'ouverture d'un nouveau centre commercial, Atria, luxueux mais vide de clients. A travers les vitres de son architecture futuriste, on aperçoit les toits des bidonvilles voisins. Image classique d'une Inde à deux vitesses. Au rez-de-chaussée, un showroom Rolls-Royce attend un hypothétique client.
Nous sommes toujours attirés par l'imposante gare de VT et son architecture victorienne de la fin du XIXe siècle. Ses illuminations nocturnes sont très spectaculaires.
Grâce à des infos que je glane à longueur d'année sur Internet, nous nous trouvons de nouveaux buts à Bombay : cette année, hors des sentier battus, nous avons retrouvé la piscine où Guru Dutt avait tourné une scène de Mr and Mrs 55. Le gardien s'étonna de ce que nous venions de si loin pour voir cette piscine, mais nous interdit cependant de prendre des photos. Nous nous sommes contentés d'imprimer le plongeoir dans notre mémoire, et de vérifier notre trouvaille sur le DVD, une fois de retour à Paris.
Nous avons découvert, sur Malabar Hill, la maison de Mohammed Ali Jinnah, instigateur de la formation du Pakistan pour les musulmans et premier gouverneur général du nouveau pays. Sa maison est source de litige entre le Pakistan, qui voudrait en faire sa représentation en Inde, et l'Inde qui veut lui donner une vocation culturelle, sans rapport avec Jinnah, bien sûr. Vue de l'expérieur, on dirait une belle villa noyée sous la verdure. Pas d'accès à l'intérieur.
Autre lieu que nous avons eu beaucoup de mal à trouver, car il se trouve à la limite des quartiers de Juhu et de Santa Cruz (les réponses données par des passants ne concordaient pas) : le cimetière musulman où repose Mohammed Rafi, considéré comme le plus grand chanteur de play-back des années 50 aux années 70. Pour info, le cimetière est accolé à la mosquée de Juhu, face au poste de police de Santa Cruz.
Moi, je n'ai rien vu (le cimetière est interdit aux femmes), mais le gardien à promené François entre les tombes où reposent d'autres personnalités du cinéma indien comme Naushad, grand compositeur classique dont les chansons sont gravées dans l'inconscient collectif indien, et les actrices Nargis, Madhubala et Parveen Babi.
Tous les 24 décembre et surtout les 31 juillet (jours de la naissance et de la mort de Mohd. Rafi), le cimetière est assailli par des milliers de fans qui viennent se recueillir sur sa tombe, habituellement délaissée et peu fleurie. Sur la photo, qui date de mi-janvier 2009, il reste quelques fleurs du 24 décembre 2008.

dimanche 25 janvier 2009

Retour d'Inde : les sorties et les spectacles (3/3)

Pas de voyage en Inde sans une sortie au cinéma. Cette année, nous avons d'abord tenté un film tamoul à Madurai, après nous être assurés qu'il n'était pas violent (ce qui est le cas de la plupart des films tamouls). La surprise a été bonne : avec Surya jouant à la fois le rôle du père à divers âges et celui du fils, Vaaranam Aayiram (Des milliers d'éléphants, Ghautam Menon, 2008) est un film sensible et nostalgique où l'on retrouve Simran et Sameera Reddy toute mince. Particularité de la salle de cinéma du Thanga Regal : on peut se fait servir des snacks ou même un repas à sa place après l'avoir commandé à la gargote à l'entrée. Imaginez l'état du sol, jonché d'assiettes en carton et de restes à la fin du film.
A Bombay, où le choix est grand, nous optons pour le dernier Shah Rukh Khan, Rab ne Bana di Jodi (Un couple créé par Dieu, Aditya Chopra, 2008) qui est un divertissement bien fait où SRK joue un double rôle aux côtés d'une petite nouvelle, Anushka Sharma, qui s'en sort plus que bien.
Un film que l'on peut voir en famille, facteur très important pour le box-office.
Pour terminer, le plus terrifiant et le plus fascinant des trois films vus, Ghajini (remake en hindi de son propre film en tamoul de 2005, par A.R. Murugadoss, 2008) que vous allons voir pour l'acteur Aamir Khan, le plus accompli des acteurs de Bombay. Et nous n'avons pas été déçus par la performance d'Aamir dans un rôle tendre au début, puis très violent par la suite. Je crois n'avoir jamais vu de film aussi cruel et inhumain par moments. Malgré sa dureté, et sans doute grâce à Aamir, ce film bat tous les records d'affluence dès le premier week-end, moment crucial à la suite duquel le nombre d'entrées à tendance à baisser. La fascination du mal sur l'écran géant du cinéma Eros.

Retour d'Inde : les sorties et les spectacles (2/3)

De mi-décembre à mi-janvier, se déroule le Festival de musique et de danse de Chennai. Du matin au soir, des dizaines de représentations ont lieu dans des théâtres, des salles associatives, des écoles... Nous sommes particulièrement intéressés par les spectacles de bharatha natyam, une des danses du sud de l'Inde. Nous aurons l'occasion d'assister à trois spectacles ; l'un au Meenakshi School for Women où Roja Kannan (à gauche), une danseuse chevronnée, était invitée, un autre dans une salle associative, Krishna Gana Sabah que nous connaissions déjà, où la vedette était Shobana, une danseuse réputée, occasionnellement actrice de cinéma au Kerala. Et enfin, le top du meilleur, à Kalakshetra, la plus réputée des écoles en matière d'enseignement carnatique, où professeurs et élèves exécutèrent, dans une vivante mise en scène, un dance-drama inspiré par un épisode du Mahabharata (heureusement, nous avions une feuille explicative pour suivre l'histoire). Les familles des élèves étaient assises par terre au bord de la scène. L'architecture de l'auditorium, tout en bois, vaut le coup d'œil. Les photos étant interdites, vous devrez vous contenter du site de Kalakshetra.
L'école fut fondée en 1936 par Rukmini Devi qui remit le bharatha natyam à l'ordre du jour en dansant sur scène (alors qu'il se dansait auparavant dans les temples).

samedi 24 janvier 2009

Retour d'Inde : les sorties et les spectacles (1/3)

A Bombay, Nasreen Munni Kabir lance une nouvelle collection chez l'éditeur féministe indien Zubaan. Cette collection (Women in Indian Film) est présentée au British Councel à Nariman Point. A cette occasion Nasreen (en blanc) interroge sur scène Farah Khan, réalisatrice à succès, devant un public invité (dont nous faisons partie), des journalistes, des photographes et des cameramen. Après une bonne heure de questions-réponsesFarah Khan fait preuve de sa spontanéité naturelle et de son humour, petit cocktail et achat des livres qui retracent la carrière de 10 femmes qui ont marqué le cinéma indien des années 60 à nos jours. Trouver une place dans la bibliothèque.
Quelques semaines plus tard, nous retrouvons Nasreen pour un dîner au calme dans un restaurant branché de Bandra, une banlieue "chic" de Bombay où les trottoirs sont aussi défoncés que dans les quartiers populaires. La conversation tourne bien sûr autour du cinéma indien et sur notre éventuelle collaboration pour le catalogue Raj Kapoor. Nasreen, qui vit la moitié de l'année à Londres, est responsable d'une émission de Channel 4 qui présente tous les ans une série des films indiens ; elle travaille simultanément sur plusieurs projets aussi n'est-elle pas sûre de pouvoir se pencher sur Raj Kapoor. Elle a en effet aussi écrit le script d'un éventuel film sur la vie de Guru Dutt, avec Aamir Khan dans le rôle de Guru Dutt, et Rakesh Mehra (Rang de Basanti, 2006) comme réalisateur. Nous verrons donc le moment venu.

Retour d'Inde : l'exposition Raj Kapoor (3/3)

Nous avons réussi à joindre le secrétariat de Randhir Kapoor et à obtenir un rendez-vous avec lui. Il est le fils aîné de Raj Kapoor (mort en 1988) et pérennise l'œuvre de son père en faisant vivre les mythiques R.K. Studios à Chembur, une agglomération de la banlieue est de Bombay.
Après nous être présentés au gardien, qui appelle un supérieur, nous sommes finalement introduits (par le secrétaire de Randhir Kapoor ?) dans une salle d'attente où une immense armoire vitrée renferme la multitude de récompenses reçues par Raj Kapoor en Inde et dans de nombreux pays étrangers. Impressionnant.
Puis le secrétaire (?) nous emmène jusqu'au bureau de Randhir Kapoor qui nous demande de nous asseoir. La pièce est très grande et décorée de nombreuses photos des membres de la dynastie Kapoor qui sont devenus acteurs, dont un grand portait de Raj ainsi qu'une peinture en noir et blanc le représentant. Sur un énorme écran plat allumé, passe un programme de télévision.
Un peu distrait, il nous écoute exposer notre projet et nous conseille de réaliser le catalogue avec Nasreen Munni Kabir qui travaille actuellement à la traduction des dialogues d'Awaara, l'un des films les plus populaires de Raj Kapoor. Il nous offre de s'adresser à lui pour le copyright ou tout autre problème d'ordre technique.
Nous quittons son bureau mi-figue mi-raisin, un peu déçus de n'avoir senti chez lui ni intérêt, ni sympathie pour le projet. Mais puisqu'il n'a pas dit non...

vendredi 23 janvier 2009

Retour d'Inde : l'exposition Raj Kapoor (2/3)


M. Mukhi est un petit homme raffiné dans la soixantaine, à la fine moustache grise. Il tient une échoppe de timbres anciens sur D.N. Road, une artère très fréquentée, non loin de la gare de VT (Victoria Terminus). Nous l'avons connu en mai dernier alors que l'idée nous était venue de rassembler des timbres ayant trait au cinéma indien. En l'espace de trois heures, il nous avait préparé une quarantaine de timbres à l'effigie d'acteurs, chanteurs, écrivains, réalisateurs. LE timbre de Guru Dutt allait faire partie de l'exposition que nous allions lui consacrer. Quelques visiteurs avaient été intéressés par ce timbre, mais nous n'en avions qu'un seul.
Aussi retournons-nous chez M. Mukhi avec l'intention d'acquérir, si possible, une planche de timbres de Raj Kapoor, une de Guru Dutt et tout ce qu'il pourra nous fournir en plus d'un exemplaire. Il nous dégote aussi quelques enveloppes premier jour. Stimulé par notre enthousiasme, il nous propose des documents tout à fait différents, qui ne sont pas encore en sa possession : des copies des visas de censure de films des années 50 et 60. Il devrait nous en adresser des photos par e-mail. A suivre.

Retour d'Inde : l'exposition Raj Kapoor (1/3)

Dès notre arrivée à Bombay, nous rendons visite à nos fournisseurs d'affiches.
Arif loue avec son frère aîné Aziz un minuscule local de Chor Bazaar, qui déborde d'affiches, de magazines et de quantité de documents sur le cinéma. Malgré l'exiguïté du lieu où il ne reste de la place que pour 2 personnes debout, la 3e ayant un pied dans le corridor, il arrive à déplier les posters et à les classer en deux tas, ceux que nous retenons, et ceux que nous recalons. A chaque visite, on nous sert la traditionnelle boisson de bienvenue (souvent au courant de la transaction). Tchai, cola indien ou autre.
Puis nous rencontrons Wahid et Zahid, 2 frère eux aussi, qui ont rangé chez eux les affiches qu'ils nous destinent. On y va à moto en zigzaguant sur la très encombrée et très bruyante Mohamed Ali Road. Je suis restée zen, mais très accrochée aux épaules de Zahid. Une fois dans l'appartement, nous nous asseyons sur un tapis et choisissons parmi les pièces qui nous sont montrées. Un tas Oui, un tas Non. Tchai ?
Cette année, c'est Arif qui a gagné le pompon ; avec ses prix encore raisonnables et la diversité des documents proposés, il nous a vendu 20 kilos de papier, photos et carton qu'il faudra faire transporter jusqu'au taxi par un coolie. On commence à se poser des questions sur l'excédent de bagages. Si l'on ajoute les achats chez Wahid, les livres et d'autres babioles...

jeudi 22 janvier 2009

Retour d'Inde : peintures murales du Tamil Nadu

A l'approche des élections, la jungle des villes du Tamil Nadu voit apparaître d'énormes panneaux imprimés de plusieurs mètres de haut qui barrent la vue ; impossible de ne pas remarquer les candidats géants présentés par chaque parti.
Plus discrètes, mais plus artistiques, les peintures murales politiques sont des œuvres éphémères qui seront recouvertes par d'autres peintures aux élections suivantes. Elles sont souvent signées et donnent le contact téléphonique de l'artiste ; après avoir appelé le peintre K. Hari, nous le rencontrons à un coin de rue à Chennai. Il est jeune, n'a jamais pris de cours de dessin ou de peinture et s'est formé tout seul en s'exerçant chez lui. Il nous emmène jusqu'à sa dernière œuvre (ci-dessus) qui représente Jayalalitha, ancienne actrice à succès entrée en politique en 1981 et élue au poste de Chief Minister de l'Etat du Tamil Nadu de 2001 à 2006. Elle est maintenant le leader de l'opposition à l'Assemblée du Tamil Nadu. Comme ici, son image est souvent associée à celle de l'acteur M.G.R. devenu lui aussi Chief Minister en 1977, et dont la mort en 1984 donna lieu à des émeutes qui firent des dizaines de morts dans l'Etat. L'adoration des acteurs au Tamil Nadu dépasse vraiment tout entendement pour un Occidental.
Les autres personnages récurrents des peintures murales sont l'actuel Chief Minister, Karunanidhi (avec les lunettes noires), déjà élu 5 fois depuis 1961, associé à son fils Stalin, qu'il vient de nommer trésorier de son parti, le DMK.
Les peintres sont recrutés par les partis pour exécuter des portraits ou peindre des slogans sur les murs. Parfois, on en voit un "préparer le terrain" en passant une couche de peinture blanche sur un mur pour délimiter sa surface, et en inscrivant le nom du parti auquel il est destiné. L'exécution de l'œuvre est rapide (3 jours environ) et les peintres n'ont aucune notion de la valeur artistique de leurs réalisations. Nous, on aime beaucoup.
Les deux dernières peintures, non terminées, ornent des murs à Madurai.

mercredi 21 janvier 2009

Retour d'Inde : rencontres et retrouvailles (4/4)

L'année dernière à Paris, j'avais rencontré une Indienne de Bombay, Avani, avec laquelle j'avais sympathisé (voir post du 11 septembre), et nous avions convenu de nous revoir à Bombay. Je l'appelle donc, elle nous invite chez elle dans une maison d'une centaine d'années du quartier de Chowpatty, la plage tout au bout de Marine Drive. Elle vit dans une famille élargie à revenu confortable composée de 9 personnes : le grand-père et la grand-mère, leurs deux fils, les deux épouses et les trois enfants. Après nous avoir fait visiter les chambres, toutes simples, Avani nous installe dans le salon où elle nous offre un nimbu pani (citron vert pressé), tandis que les grands-parents passent nous saluer d'un amical namaste. La pièce où nous nous trouvons comprend un lit qui sert de canapé, une table basse, deux fauteuils, une chaise, tous très simples, et un poste de télévision ; l'ensemble serait presque austère. Malgré la chaleur extérieure, l'air reste frais dans la pièce grâce aux ventilateurs du plafond, et à la brise marine. Nous passons ensuite dans la cuisine impeccable (pas de cuisinière, mais un réchaud à gaz et une quantité de thali, plats ronds en fer-blanc qui servent d'assiette) où Avani nous a préparé des snacks typiquement bombaïtes, salés-sucrés, comme le bhelpuri ou carrément sucrés (je n'ai pas noté le nom). Le tout arrosé d'un fort thé à la menthe. La journée d'Avani (rappelez-vous qu'elle est d'une famille aisée) commence à 5 heures et demie du matin, quand elle et sa belle-sœur préparent la pâte pour les galettes de pain et commencent à cuire les galettes et à préparer le petit déjeuner et le déjeuner purement végétariens des époux qui emporteront leur nourriture au bureau. En effet, il s'agit d'une famille indienne traditionnelle, originaire du Gujarat, et toute la nourriture doit être préparée à la maison, par sécurité et par souci de qualité. A 8 heures, Avani est libre, mais l'après-midi, elle prépare des snacks pour les enfants qui rentrent du collège, puis le dîner. Elle nous raconte tout sans se plaindre ; c'est normal puisque c'est la tradition, on ne peut aller contre. Son fils Hersh (environ 20 ans) rentre du collège, il demande des snacks et elle lui fait un résumé de notre conversation. La grand-mère passe jeter un coup d'œil pour être au courant aussi. Arrive le neveu, ravi de pouvoir nous dire quelques phrases en français. Puis rentre du bureau le beau-frère, et Avani nous présente et refait un résumé de notre conversation pendant que le serviteur-chauffeur (je l'avais oublié) s'affaire dans l'entrée. Enfin, alors que nous allions prendre congé, le mari d'Avani arrive, curieux de rencontrer ces deux Français qui s'intéressent tant au cinéma indien et se plonge dans le catalogue Guru Dutt que nous avons apporté à Avani (avec un livre sur Paris, quand même !) Il occupe un poste important dans une grosse entreprise indienne, ce qui lui permet de voyager à l'étranger avec Avani... et de rencontrer de constants problèmes de nourriture (Avani doit emporter des vivres dans ses bagages). C'est presque avec regret que nous quittons cette famille chaleureuse où la tradition prend le pas sur l'ostentation.

mardi 20 janvier 2009

Retour d'Inde : rencontres et retrouvailles (3/4)

A Chennai, nous décidons de retrouver Shanmugan, notre conducteur de rickshaw d'il y a 3 ans. Impossible dites-vous ? C'est sans compter avec la technique associée au bouche-à-oreille indien : la photo du chauffeur est dans notre ordinateur de voyage ; François la photographie sur l'écran et nous partons avec l'appareil photo vers le secteur de Shanmugan. Au premier conducteur de rickshaw que nous croisons, François montre la photo sur l'écran de appareil photo. Et toc ! L'homme connaît Shanmugan, qui est de repos ce matin-là. Il nous demande notre numéro de mobile (on s'est acheté une carte SIM en arrivant à Bombay, ce qui s'est avéré très utile)... et quelques heures plus tard, après nous avoir appelés, Shanmugan sonne à la porte de notre chambre. Sur le coup, j'ai cru qu'il ne s'agissait pas de lui mais de son frère. Je lui fais remarquer qu'il a rajeuni. " C'est parce que je me teins la moutache et les cheveux", avoue-t-il en riant.

A Kovalam sur la côte du Kerala nous avions sympathisé avec un serveur de restaurant, Joby, que nous avions vu pour la dernière fois en janvier 2006, peu avant la naissance de son fils Joshua. Depuis, peu de nouvelles, pas de réponse à nos e-mails. Alors, nous allons déjeuner dans le restaurant où nous l'avions vu la dernière fois. Et toc ! Joby est toujours là, surpris mais apparemment content de nous revoir. Il nous apprend qu'il s'est acheté une maison et que sa femme Sintoo l'a rejoint à Kovalam.
Le lendemain matin, il nous déniche au petit déjeuner. "Si vous n'avez rien de prévu, vous pouvez venir à la maison tout à l'heure ? Je vous envoie un rickshaw qui sait où j'habite." OK, on vient. En chemin, on achète des crayons de couleurs et un cahier pour le petit Joshua. Arrivés chez Joby, nous apprenons que Joshua fête ses 3 ans. Sont présents la famille et des voisins. En attendant les réjouissances, Joby nous fait visiter les pièces de sa maison, et le bout de terrain qui va avec : le potager et ses piments, le verger et son papayer, les cocotiers (dangereux pour le toit) et surtout le puits à l'eau fraîche et potable. Joshua attend tout excité le moment du découpage du gâteau, il dessine à tout-va dans son nouveau cahier pendant que Sintoo nous prépare une papaye cueillie dans le jardin. Si vous coupez une papaye transversalement, c'est beaucoup plus joli que dans l'autre sens, non ?
Alors que tout le monde semble être là, un prêtre chrétien (que nous supposons protestant) fait son entrée avec sa fillette afin de réciter une courte prière que tout le monde reprend en chœur dans un grand recueillement. Enfin, Joshua, grimpé sur la table peut souffler sa bougie en forme de 3 et découper le gâteau à l'ananas. Après l'anniversaire hindou à Bombay, l'anniversaire chrétien au Kerala !

lundi 19 janvier 2009

Retour d'Inde : rencontres et retrouvailles (2/4)

A Bombay nous attendait aussi Atul, le jeune cinéaste rencontré il y a près d'un an à Paris. Prompt à répondre à notre appel, il nous fait découvrir un restaurant de rue du quartier de Colaba, le Bade Miyan, où les kebabs, servis à table sur le trottoir, sont parmi les meilleurs que nous ayons goûtés. Le lendemain, Atul nous fait redécouvrir d'anciens cafés iraniens à l'atmosphère rétro qui disparaissent petit à petit du paysage de la ville quand les propriétaires âgés n'ont pas de successeur. Il avait déjà fait un documentaire sur ce sujet en laissant sa caméra filmer l'intérieur du café Merwan pendant toute une journée.

A Chennai, nous visitons pour la 3e fois les studios AVM dont l'entrée est libre et où il se passe toujours quelque chose. Alors que François entame une conversation avec des menuisiers qui préparent un décor, un homme s'approche de lui et lui tend une photo de lui (l'homme) que François avait prise il y a 3 ans et que nous lui avions envoyée. Il la garde en permanence avec ses papiers importants enveloppés dans du plastique. Il faut toujours envoyer les photos, l'impact est plus important qu'on le croit et les retrouvailles plus chaleureuses.

dimanche 18 janvier 2009

Retour d'Inde : rencontres et retrouvailles (1/4)

Après cinq semaines de pérégrinations, je vais vous mijoter un aperçu de notre voyage qui nous a menés de Bombay à Chennai, capitale du Tamil Nadu, de Trichy à Madurai aussi au Tamil Nadu, puis à Kovalam, une plage du Kerala, avant de revenir à Bombay. Les photos de François, qui vont illustrer le texte, seront ajoutées petit à petit ; n'oubliez pas de revenir les voir, elles valent le coup. Sauf problème technique, elles s'agrandissent en cliquant dessus.

A Bombay, c'est notre chauffeur de taxi Bablu que nous contactons en premier. Tout de suite, il nous invite pour la soirée suivante car la famille fête l'anniversaire de Prem et de Pritam, ses deux fils de 5 et 8 ans.
Le lendemain, nous voici donc sur le trottoir et la chaussée de Komtha Street transformés en lieu de réception pour une cinquantaine de personnes, voisines ou membres de la famille. Les enfants sont excités en attendant le gâteau d'anniversaire que Bablu doit apporter. Saku, la maman des petits, a sorti son plus beau sari, et tout le monde est sur son 31. Les femmes plus âgées, dont la mère de Bablu, sont assises sur une natte à même le sol, des groupes d'âges différents se forment çà et là, les enfants viennent tous nous voir. En tant qu'invités, nous bénéficions d'un traitement de faveur : deux chaises en plastique empruntées dans les bureaux voisins.
A l'arrivée de Bablu, Prem et Pritam se précipitent sous la bâche, où se trouve maintenant le gâteau. Mais pas de gâteau sans une pooja (courte cérémonie auspicieuse hindoue) qui fut bientôt faite par les femmes présentes, dont moi !, qui apposèrent un rond de pâte rouge et des grains de riz sur le front des petits garçons impatients. Ils purent enfin souffler les bougies et découper le gâteau qui fut partagé entre toutes les personnes présentes.
Pour nous, ce n'est pas terminé : on nous installe une table de bric et de broc, pour nous servir un dîner classique de riz, curry de légumes, et chapatis (fines galettes de blé). Même lorsqu'ils vivent dans la rue, les Indiens ont beaucoup de considération pour les invités. La petite Ashwini, l'une des fillettes de Bablu était toute frétillante en venant m'offrir un sac en imitation croco. Elle vérifiait si je l'avais chaque fois que nous repassions les voir. Soirée inoubliable.

samedi 17 janvier 2009

Rahman Mania : Rangeela (1995)

Ce film aux multiples récompenses est le fruit de Ram Gopal Varma (dit Ramu), réalisateur d'Andra Pradesh (Sud de l'Inde) bien à part dans le paysage de Bombay. Evitant la langue de bois, il lance ses vérités, quitte à cracher dans la soupe. On lui reconnaît cependant de nombreuses qualités, en particulier une filmographie très léchée comme dans la chanson nocturne qui suit.
Rangeela (Coloré) est l'histoire d'un chef de bande, joué par Aamir Khan, amoureux d'une bimbette (Urmila Matondkar, excellente danseuse) qui veut devenir actrice de cinéma.
Musique : A.R. Rahman ; ce dernier s'est vu remettre cette semaine un Golden Globe Award aux Etats-Unis pour la musique de Slumdog Millionnaire, un film anglais tiré d'un roman indien.
Chanteur : Udit Narayan (le papa du jeune présentateur de Saregamapa, Aditya)

samedi 10 janvier 2009

Chanson de film - Shree 420 (1955)

Réalisé, interprété et produit par Raj Kapoor, Shree 420 (Monsieur 420) met en relief les difficultés de l'Inde après la partition en 1947. Les moins favorisés vont chercher du travail dans des villes déjà surpeuplées, ce qui est le cas du héros, joué par Raj Kapoor, qui vit de petits jobs et d'arnaques (classées sous le n° 420 dans le code pénal indien). Il tombe amoureux du personnage interprété par Nargis (actrice favorite de Raj Kapoor) et assiste à son cours d'une façon très chaplinesque.
Musique : Shankar (1922-1987) et Jaikishan (1929-1971)
Chanteurs : Lata Mangeshkar (sœur aînée d'Asha Bhosle), et Mukesh (1923-1976)

samedi 3 janvier 2009

Chanson de film - Namak Halaal (1982)

Namak Halaal (Loyal), réalisé en 1982, est resté très cher au cœur des Indiens, car il est interprété par Amitabh Bachchan au sommet de sa gloire. La chanson en duo que voici est l'une des plus suggestives dans le genre pluvial : Amitabh et Smita Patil (morte à 31 ans) exécutent une danse d'amour sous une pluie battante, devant un décor qui ressemble à Marine Drive à Bombay.
Musique : Bappi Lahiri
Chanteurs : Kishore (1929-1987) et Asha (des habitués du blog)

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