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mardi 1 mars 2011

Ciné-club : Sanjeev Kumar (1938-1985)

Né dans une famille gujaratie qui vient s'établir à Bombay, Sanjeev Kumar passe par une école d'art dramatique avant d'obtenir son premier rôle en 1960.
En 1965, il est le héros pour la première fois dans Nishan (Aspi Irani), avant de se retrouver devant Dilip Kumar dans Sangharsh en 1968.
Ce sont les films Khilona (Chander Vohra, 1970), puis Seeta Aur Geeta (Ramesh Sippy, 1972) qui vont faire de lui un acteur avec lequel il faut dorénavant compter.

Ainsi, il entame une collaboration avec le réalisateur-poète Gulzar pour lequel il tournera 9 films que l'on peut qualifier de parallèles. 

Ces films, comme Aandhi (1975), Mausam (1975), Angoor (1981) et Namkeen (1982) sont considérés comme les meilleurs de sa carrière ; Gulzar a su exploiter son jeu nuancé qui ne ressemble pas à celui de ses collègues, plus classiquement indien.
Dans le cadre des films d'auteur, il ne faut pas oublier Chatranj Ke Khiladi (Satyajit Ray, 1977) dont une photo, où Sanjeev Kumar figure, avait fait l'objet du CDQ 20 !

Du côté des films commerciaux (il a tourné en tout dans quelque 150 films, et pas toujours en tant que héros ; les plus connus sont 
Sholay (Ramesh Sippy, 1975) et Trishul (Yash Chopra, 1978).
Mort prématurément d'une crise cardiaque en 1985, il laisse le souvenir d'un homme célibataire (c'est très indien de noter ce détail) malgré sa cour intense auprès d'Hema Malini qui lui préféra Dharmendra. Trois Filmfare et 2 National Awards ont couronné sa carrière.

Koshish (1972). Saga familiale
Un postier sourd-muet rencontre une jeune femme handicapée comme lui.
Ils se marient, ont un enfant normal qui va décéder, puis un autre qui va tomber amoureux d'une jeune fille handicapée, fille du patron du héros...
Raconté ainsi, ce film est terriblement indien par le thème qui laisse penser que le mauvais sort se transmet de génération en génération. Mais le traitement délicat du sujet par le réalisateur, qui se sert ici de 2 acteurs d'exception, fait réfléchir le spectateur.
Réalisateur : Gulzar
Héroïne : Jaya Bhaduri (bientôt Bachchan)
Héros : Sanjeev Kumar
Compositeur : Madan Mohan
Notre avis : 3/5

Sholay (1975). Western indien
Un ancien policier, qui a vu son village anéanti par une bande de dacoït, engage deux repris de justice pour lui ramener vivant le chef des bandits avec lequel il a un compte à régler.
Inspiré des Sept Mercenaires (John Sturges, 1960) lui-même inspiré des Sept Samouraïs (Akira Kurosawa, 1954), Sholay ne connaît pas le succès à sa sortie (le réalisateur pensait même réécrire une partie du scénario pour changer la fin). 
Grâce au bouche-à-oreille Sholay devient finalement le premier film indien à rester à l'écran pendant 25 semaines dans une centaine de cinémas indiens. Il repasse encore régulièrement dans les petits cinémas des campagnes (pour les nouvelles générations), et sert maintenant d'exemple pour l'écriture de son scénario, pour ses personnages travaillés et pour sa musique.
Réalisateur : Ramesh Sippy
Héroïne : Hema Malini
Héros : Dharmendra, Amitabh Bachchan, Sanjeev Kumar
Compositeur : R.D. Burman
Chanteurs : Lata, Kishore, Manna
Notre avis : 3,5/5

Aandhi (1975). Amour et politique
Un directeur d'hôtel tombe amoureux d'une jeune cliente, la fille du maire de la ville. Ils se marient, ont un enfant, mais la soif de pouvoir de la femme, qui entre en politique, les mène à se séparer.
Ils se rencontrent à nouveau 10 ans plus tard alors qu'elle est devenue un personnage important, et qu'il est toujours directeur d'hôtel.
Censé sortir en 1975 pendant l'état d'urgence, ce film d'auteur a été censuré pour ressemblance avec Indira Ghandi. Il n'a pu voir le jour qu'en 1977, à la chute d'Indira Gandhi.
Réalisateur : Gulzar
Héroïne : Suchitra Sen
Héros : Sanjeev Kumar
Compositeur : R.D. Burman
Chanteurs : Lata, Kishore, Mohd. Rafi
Notre avis : 2/5

Namkeen (1982). Etude de caractères
Trois sœurs et leur mère habitent une maison isolée dans l'Himachal Pradesh. Un jour, un ouvrier, qui travaille sur un chantier des environs, cherche une chambre pour quelques jours ; il réussit à les convaincre et s'installe dans la maison. D'abord gêné par la présence de 4 femmes, il finit par les apprécier et à découvrir comme la vie des femmes seules est difficile.
Malgré sa réputation de réalisateur "sérieux", Gulzar signe ici un film non dénué d'humour dont les personnages sont subtilement dessinés. Le jeu de Sanjeev Kumar est particulièrement intéressant.
Réalisateur : Gulzar
Héroïnes : Sharmila Tagore, Shabana Azmi, Waheeda Rehman
Héros : Sanjeev Kumar
Compositeur : R.D. Burman
Chanteurs : Asha, Alka, Kishore
Notre avis : 3,5/5

Et aussi : Anokhi Raat (Confidences, Asit Sen, 1968), Anubhav (Vie de couple, Basu Bhattacharya, 1971), Trishul (Vengeance, Yash Chopra, 1978), Angoor (Comédie des erreurs, Gulzar, 1982)

2 commentaires:

Dilipin a dit…

Concernant Namkeen il faut bien noter qu'il y a une distribution de rêve - Sharmila, Shabana et Waheeda dans le même film c'est quand même assez fou - et un film rafraichissant des années 80, loin des insupportables bagarres des films de cette décennie. Pas de grands drames, pas de scènes romantiques mais des observations fines et justes sur la vie de tous les jours, la difficulté des rapports humains ou leur chaleur simple suivant les moments,

Ls actrices sont excptionnelles et Sanjeev Kumar est un grand monsieur injustement oublié et bien meilleur que certains "héros" de son époque !

Francois a dit…

Merci Dilipin,
Je te reconnais bien là... un commentaire, tout à fait justifié, sur les dames !

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