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mardi 9 juin 2009

Ciné-club : Satyajit Ray

Le cinéaste Satyajit Ray (1921-1992), sans doute le réalisateur indien le plus connu dans le monde occidental, est né à Calcutta dans une famille  d'artistes de la classe moyenne. Après des études à Calcutta et à Santiniketan (chez Tagore) où il s'initie aux arts graphiques, il devient directeur artistique à Calcutta.
Sa rencontre avec Jean Renoir, dont un de ses amis fut chef décorateur pour le tournage de son film Le Fleuve en Inde, et ses voyages professionnels à Londres, qui lui font découvrir entre autres le cinéma néoréaliste italien, le décidèrent à se lancer dans la réalisation de films - ainsi que dans la composition de musique et dans l'écriture.
Il mit plusieurs années à réaliser son premier film, Pather Panchali (La Complainte du sentier, 1955) qui obtint de nombreux prix. Contrairement à ses collègues indiens, il n'utilisait pas les séquences chantées et dansées - encore un concept, celui du cinéma parallèle, qui le rapproche de l'Occident. Les sujets abordés portent essentiellement sur les rapports humains, traités d'une façon universelle.
Il a ainsi gagné sa place parmi les grands maîtres du cinéma international.

La trilogie d'Apu
A travers 3 films, Satyajit Ray nous montre avec une grande humanité le parcours initiatique d'Apu depuis l'enfance dans son village jusqu'à l' âge d'adulte dans la ville.
La trilogie a vu 4 acteurs différents pour le rôle d'Apu, dont Soumitra Chaterjee dans son premier film, Apur Sansar. Il joua ensuite dans près de la moitié des films de Satyajit Ray. C'est Ravi Shankar, le célèbre sitariste, qui composa la musique des trois films.
Notre avis : 3,5/5

La trilogie se compose chronologiquement de Pather Panchali (La Complainte du sentier, nb, 1955, prix du document humain à Cannes, et prix du meilleur film étranger dans plusieurs festivals du monde), Aparajito (L'Invaincu, nb, 1956, Lion d'or à Venise), et Apur Sansar (Le Monde d'Apu, nb, 1959, récompensé en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis).
Ces trois films ont été édités avec sous-titres français. On les trouve généralement en coffret dans les grandes surfaces culturelles ou sur Internet. Leur durée est plus courte que celle des films hindis (entre 105 et 120 minutes par film)


Jalsaghar (Le Salon de musique, nb, 1958)
Un aristocrate terrien bengali du début du xxe siècle ne vit que pour la musique ; son plaisir consiste à organiser des concerts de musique et des représentations de danse dans son palais.
La mort accidentelle de son fils et de sa femme le plongent dans une période de méditation sur sa splendeur passée. Perclus de dettes et aiguillonné par ses voisins nouveaux riches, il décide de donner une dernière fête dans son salon de musique, avant de mourir accidentellement.
Ce drame où la nostalgie est presque un personnage, est superbement illustré par des séquences vocales et instrumentales de musique hindoustanie composées par Vilayat Khan - qui reçut un prix au festival de Moscou - où apparaissent de grands artistes des années 1950.
Héros : Chhabi Biswas
Compositeur : Vilayat Khan
Chanteuse : Begum Akhtar
Notre avis : 4,5/5

Mahanagar (La Grande Ville, nb, 1963)
A Calcutta, une famille élargie composée d'un couple, de deux enfants et des parents du mari, rencontre des problèmes financiers. Pour y remédier, le mari demande à son épouse de trouver un travail. Les parents, hindous orthodoxes, sont outrés par ce dédain des traditions. La femme trouve un poste de vendeuse de machines à coudre au porte-à-porte - et commence à aimer son indépendance financière et l'ambiance du groupe féminin dont elle fait partie. Quand son mari perd son travail, c'est sur ses épaules que repose le bien-être de la famille ; les attitudes changent.
Satyajit Ray montre les contradictions qui existent au Bengale au début des année 1960 quand tradition et modernité s'opposent à l'intérieur d'une même famille. La femme est interpétée par une des actrices préférées de Ray, Madhabi Mukherjee, aussi héroïne de Charulata. On découvre ici Jaya Bhaduri, future épouse d'Amitabh Bachchan, dans son tout premier rôle.
Le film fut récompensé par l'Ours d'argent à Berlin.
Héroïne : Madhabi Mukherjee
Héros : Anil Chatterjee
Compositeur : Satyajit Ray
Notre avis : 4/5


Nayak (Le Héros, nb, 1966)
Un acteur prend le train pour aller recevoir un prix d'interprétation à Delhi. Pendant le trajet, il rencontre une journaliste qui va l'interviewer : incidemment, il va lui avouer ses secrets les plus profonds. Arrivés à destination, l'acteur retourne à sa vie de star et la journaliste à la sienne.
Ce film rassemble deux grandes vedettes bengalies, Sharmila Tagore qui tournera aussi à Bombay, et Uttam Kumar qui connut une carrière de plus de 30 années.
Le film fut récompensé d'un National Award en Inde, et d'une mention spéciale à Berlin.
Héroïne : Sharmila Tagore
Héros : Uttam Kumar
Compositeur : Satyajit Ray
Notre avis : 3,5/5


Et aussi : Teen Kanya, Trois Filles, nb, 1961, Kanchangjungha, coul., 1962, Charulata, nb, 1964, Shatranj ke Khilari, Les Joueurs d'échecs, coul. 1977

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