Attention danger ! Blog redoutable...
Plus de 1500 articles sur l'Inde et son cinéma, plus de 350 films notés et annotés, quelque 300 chansons commentées, plus de 1200 références classées, des extraits d’émissions indiennes, un jeu aux trophées vintage...
Vous allez devenir addicts. Vous êtes prévenus !

mardi 6 avril 2010

Ciné-club : les courtisanes

Héritières de la culture favorisée par les empereurs moghols, les courtisanes de haut rang (appelées tawaif en ourdou) sont des femmes érudites versées dans la dance, la musique et la poésie.
Formées aux arts dès leur plus jeune âge, elles étaient adulées et récompensées financièrement par un public masculin, mais la prostitution ne faisait en principe pas partie de leur "métier" ; c'était la tâche des simples prostituées.
La ville de Lucknow, parmi d'autres, située dans la région de l'Awadh en Uttar Pradesh, et gouvernée par les nawabs jusqu'à l'annexion de la région par les Britanniques, était particulièrement connue pour ses établissements (khota) où les hommes de la bourgeoisie venaient passer leurs soirées auprès des tawaif.
Le cinéma a mis plusieurs fois à l'honneur tawaif et prostituées ; elles apparaissent aussi en arrière-plan de nombreux films.

Devdas (1955)
Depuis l'enfance, Devdas et Paro se connaissent ; quand Devdas part faire ses études à Calcutta, Paro l'attend. Mais le mariage est impossible entre ces deux familles de statuts différents. Devdas entre dans une phase d'autodestruction par l'alcool, dont la prostituée Chandramukhi ne pourra empêcher l'issue fatale.
Maintes fois porté à l'écran au Bengale (c'est un roman bengali de Sarat Chandra Chatterjee), et dans d'autres Etats de l'Inde, ce Devdas de Bombay est un classique, à la fois pour son réalisateur - le Bengali Bimal Roy - et pour ses acteurs, dont l'immense Dilip Kumar. Ici, c'est Vijayanthimala qui interprète le rôle de la prostituée.
Réalisateur : Bimal Roy
Héroïne : Suchitra Sen, Vijayanthimala (photo)
Héros : Dilip Kumar
Compositeur : S.D. Burman
Chanteurs : Lata, Asha, Geeta, Mohd. Rafi, Manna
Notre avis : 3/5 (la pellicule est très sombre)

Pakeezah (Cœur pur,1972)
Née d'une liaison de sa mère, Nargis, avec un nawab, Pakeezah est adoptée par sa tante qui tient un établissement de tawaif. Elle grandit en apprenant la culture ourdoue, puis se présente devant des hommes riches pour lesquels elle danse et chante des poèmes (dans la tradition ourdoue, les poèmes sont chantés).
Lors d'un voyage en train, un inconnu, fasciné par le pied orné de bijoux de Pakeezah endormie, lui laisse un message sous forme de poème, qu'elle garde précieusement ; l'inconnu la retrouve et veut l'épouser pour la sortir de sa situation, ce qu'elle refuse pour ne pas faire retomber l'opprobre sur lui et sa famille.
Il fallut plus de 10 ans à Kamal Amrohi pour réaliser ce film avec son épouse Meena Kumari, car ils s'étaient séparés puis de nouveau réunis pendant le tournage. Meena Kumari mourut des conséquences de son alcoolisme quelques semaines après la sortie du film.
Empreint d'une grande poésie, servi par la musique de Ghulam Mohammed et le jeu de Meena Kumari, plus tragique que jamais, Pakeezah est un classique incontournable. Revoyez une chanson.
Réalisateur : Kamal Amrohi
Héroïne : Meena Kumari
Héros : Ashok Kumar
Compositeur : Ghulam Mohammed
Chanteurs : Lata, Mohd. Rafi
Notre avis : 4/5

Umrao Jaan (1981)
Concurrente cinématographique de Pakeezah, Umrao Jaan, qui a existé, a raconté sa vie dans un livre publié il y a plus de cent ans.
Le thème général du film reste le même que celui de Pakeezah : une tawaif ne peut échapper à son destin tragique ; jamais elle ne se mariera sous peine de voir son époux désavoué par ses amis et sa famille. Elle doit sacrifier sa vie amoureuse et en souffrir. Revoyez une chanson.
Réalisateur : Muzaffar Ali
Héroïne : Rekha
Héros : Farooq Sheik
Compositeur : Khayyam
Chanteurs : Asha, Talat Aziz
Notre avis : 4,5/5

Devdas (2002)
Le scénario de base reste le même que celui de la version de 1955. La mise en scène est très somptueuse, c'est le style du metteur en scène : décor, musique, danses et costumes forment un tout parfois tape-à-l'œil mais techniquement parfait.
Revoyez une chanson en suivant ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=fVg6Ehu1VXY
Réalisateur : Sanjay Leela Bhansali
Héroïnes : Aishwarya Rai, Madhuri Dixit
Héros : SRK
Compositeur : Ismail Darbar
Chanteurs : Kavita, Shreya, Kay Kay, Udit
Chorégraphes : Saroj Khan, Vaibhabi Merchant
Notre avis : 3,5/5

Umrao Jaan (2006)
Ce remake du film de 1981 ne fut pas un grand succès malgré la présence du futur couple dans la vie formé par Aishwarya Rai et Abhishek Bachchan.
Cependant, il s'agit d'une version très (trop ?) soignée et esthétique, qui ne manque pas d'intérêt. Le réalisateur a fait passer l'image en premier ; on pourrait lui reprocher le manque d'émotion de ce film dans une histoire pourtant dramatique. Sans doute vaut-il mieux ne pas s'attaquer aux films cultes (la version de 1981). Revoyez une chanson.
Réalisateur : J.P. Dutta
Héroïne : Aishawya Rai
Héros : Abhishek Bachchan
Compositeurs : Anu Malik
Chanteurs : : Alka, Richa
Chorégraphe : Vaibhavi Merchant
Notre avis : 3,5/5

3 commentaires:

buy viagra a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Eris a dit…

J'ai adoré Devdas (2002) meme si parfois c'est un peu long. Je vais essayer de trouver Umrao Jaan.

Anonyme a dit…

le Remake de Umrao Jaan fut un véritable massacre, est une déception surtout pour ceux qui connaissent la première version de 1980. le réalisateur s'est trompé en misant sur aishwarya rai, car de nos jour il suffit de mettre à la une une poupée pour qu'un clip ou un film se vende, mais il n'est pas le cas avec un classiqiue comme umrao jaan, le public de ce film est un public de connaisseurs, et non pas de simples admirateurs. Rekha Ji, en 1980 avait un accent Urdu Impécable, et sa dance était sans fautes, Aishwarya possède un Urdu désatreux, et n'a même pas eu le la peine de travailler son accent comme l'a fait rekha, sa dance était démesurée , la caméra se focalisé sur son visage et non pas ses pas de dance.
le plus décevant est que sa beauté ne soit pas indienne, alors que l'histoire tourne autour d'une belle brune aux grands yeux Hindou, on nous affiche une beauté à l'occidentale, je ne sais pas ce qu'ils ont ses réalisateurs dans leur tête, mais quand est ce que ils vont comprendre que les occidentaux admire notre véritable identité et non pas notre copier coller des films américains.

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...